Penser la Nation est toujours difficile étant donné les différentes dérives dont le concept a pu donner lieu au cours de l'Histoire. En France, la question du modèle républicain fait l'objet d'un débat passionné. Entre les tenants du multiculturalisme prêts à reconnaitre toutes les identités au nom de la diversité et ceux attachés au principe républicain du caractère abstrait de la citoyenneté, le débat place l'avenir de la République comme enjeu principal. L'acuité de ce débat est prouvée chaque jour par l'actualité mondiale (...)
[...] Les ethnies auraient tendance à subir les lois de l'attraction universelle en procédant, au fil de l'histoire, à une homogénéisation culturelle progressive et, ipso facto, à une à atténuer les frontières ethniques. Aux effets centrifuges des ethnies d'un ensemble proto-national, qui favorisent l'émergence d'un nation-culture, succède une parole publique sur le vivre ensemble qui, pour l'Occident, trouve ses origines européennes dans la religion. Le nationalisme puis la nation viennent ensuite. En effet, la performativité du discours nationaliste en vient à faire advenir des nations préalablement inexistantes, sans que la composante ethnique en soit exclusivement à la base. [...]
[...] La pertinence de l'Etat-nation est elle-même discutée dans son rapport à la culture. Même si pour certains le nationalisme précède et suscite la conscience nationale, l'Etat est aussi un construit qui conditionne l'apparition d'autres phénomènes comme l'uniformisation culturelle. Au-delà de l'Etat c'est la question de la légitimité de la citoyenneté qui se pose ici. Sur quelles communautés faut-il se base pour construire un citoyen ? Celle de l'ethnie ou de la nation ? L'Histoire occidentale, et particulièrement française a fait émerger une conception du citoyen qui place l'appartenance nationale en son cœur. [...]
[...] La Nation est-elle l'unique préalable à la survie d'une culture ? Peut-il exister une citoyenneté européenne alors que l'Europe présente une pluralité de Nations sans en être une elle-même ? L'Europe, un remède aux conflits interethniques grâce à un dialogue des cultures plus important sous son égide ? Au point où nous sommes déjà parvenus, l'intégration économique de l'Europe rend possible un commencement d'union politique. L'Etat-nation (européen : des cultures plurielles dans un espace normé. La nation, c'est quoi ? [...]
[...] carte La répartition des différentes communautés en Irak). Ces communautés qui cohabitent ensemble sur le territoire de l'État irakien sont loin de connaître l'entente que l'on peut trouver dans d'autres États comme au Chili, en France ou en Espagne, où la diversité a réussi à trouver un terrain d'entente pour arriver à former une nation unie où l'État constitue un lien commun entre tous sans écraser la diversité de chacun. Voilà pourquoi il nous semble important de traiter du cas irakien pour illustrer notre propos. [...]
[...] La différence entre Chiites et Sunnites se situe principalement sur la détermination du successeur de Mahomet, les Chiites reconnaissent Ali comme premier successeur de Mahomet. Avec ses deux fils - Hasan et Hussein qui lui succédèrent a commencé pour les Chiites la lignée des imams. De l'autre, les Sunnites majoritaires ne voient en Ali que le quatrième calife. Les sunnites se sont ainsi peu à peu ralliés au clan des Omeyyades. En Irak la situation est inverse au reste de la communauté musulmane. [...]
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