La campagne pour les élections présidentielles qui se déroule cette année, à la fois aux Etats-Unis et en France peut nous amener à comparer ces deux pays. Cette comparaison est possible et légitime du fait des nombreux points communs de ces deux démocraties occidentales nées chacune d'une Révolution qui trouve sa source dans philosophie des Lumières, et permet de dégager des divergences notamment d'un point de vue institutionnel. Les Etats-Unis sont probablement l'un des pays occidentaux où l'élection présidentielle est la plus complexe. La loi électorale régissant l'élection du Président des Etats-Unis relève de la juridiction des Etats fédérés et est donc difficile à analyser, tandis que l'élection du Président français est relativement simple à comprendre. Cette différence dans les modes d'élection a pu faire dire à certains qu' « à la différence du Président français, le Président américain est davantage l'élu de l'Union des Etats que celui du Peuple. » Il s'agit ici d'examiner les conséquences d'un mode de scrutin électoral - c'est-à-dire l'ensemble des déterminants de l'élection - différent. Le terme « Union des Etats » fait référence à l'organisation fédérale des Etats-Unis, et par peuple il faut entendre les citoyens, ceux qui participent ? ou sont sensés participer ? activement à la vie politique, ici par leur suffrage.
[...] Le Président américain est l'élu des Etats
L'article 2 de la Constitution américaine du 17 septembre 1787 définit les attributions accordées au pouvoir exécutif, plus précisément au Président. Le mode de scrutin est déterminant. Il ne s'agit pas d'une consultation nationale. Dans le système électoral américain, le peuple n'élit pas directement son Président, contrairement au système électoral français. Le suffrage universel indirect inclut, dans l'élection américaine, un échelon supplémentaire là où, en France, le suffrage universel est direct c'est-à-dire sans intermédiaire. Aux Etats-Unis, les grands électeurs remplissent ce rôle d'intermédiaire entre les citoyens et les candidats à la présidence : on parle de collège électoral. Les citoyens élisent, dans leurs Etats respectifs, un nombre de grands électeurs égal au nombre de leurs représentants au Congrès. Ces Grands électeurs sont, selon un mode d'élection qui est propre à chaque Etat, élus représentants de ces Etats. (...)
[...] La loi électorale régissant l'élection du Président des Etats-‐Unis relève de la juridiction des Etats fédérés et est donc difficile à analyser, tandis que l'élection du Président français est relativement simple à comprendre. Cette différence dans les modes d'élection a pu faire dire à certains qu' à la différence du Président français, le Président américain est davantage l'élu de l'Union des Etats que celui du Peuple. Il s'agit ici d'examiner les conséquences d'un mode de scrutin électoral c'est-‐à-‐dire l'ensemble des déterminants de l'élection différent. [...]
[...] Dans le système électoral américain, le peuple n'élit pas directement son Président, contrairement au système électoral français. Le suffrage universel indirect inclut, dans l'élection américaine, un échelon supplémentaire là où, en France, le suffrage universel est direct c'est-‐à-‐dire sans intermédiaire. Aux Etats-‐Unis, les grands électeurs remplissent ce rôle d'intermédiaire entre les citoyens et les candidats à la présidence : on parle de collège électoral. Les citoyens élisent, dans leurs Etats respectifs, un nombre de grands électeurs égal au nombre de leurs représentants au Congrès. [...]
[...] En tout grands électeurs sont élus aux Etats-‐Unis. Le Président américain apparaît donc bien élu des Etats fédérés qui composent l'Union et non pas, réellement, l'élu du peuple ; un système qui peut, dans certains cas, poser quelques problèmes. II Comparé au système électoral français, celui des Etats-‐Unis laisse une faible part de décision au citoyen 2 Le mode de scrutin américain peut parfois entraîner des résultats incohérents et soulever ainsi le problème de la légitimité du Président Le citoyen américain, s'il est néanmoins à la base du processus, n'intervient souvent que trop faiblement dans l'élection de son Président Une légitimité parfois contestable Le système électoral américain favorise les candidats qui remportent des voix dans les Etats importants, dont le poids lors de l'élection est plus significatif que celui des petits Etats avec un faible nombre de grands électeurs. [...]
[...] Ce faible taux de participation des citoyens est essentiellement lié à la complexité du processus, aux démarches pour s'inscrire sur liste électorale qui relèvent du citoyen lui-‐même, d'une condition de résidence pour certains Etats, mais aussi à une similarité de vue des deux principaux partis. Mais ce phénomène n'est pas propre aux Etats-‐Unis, puisqu'en France également le désintéressement des citoyens pour la politique et le brouillage des repères idéologiques et partisans, se traduit par un taux d'abstentionnisme élevé. Le recrutement des candidats à la présidentielle américaine se fait de deux manières, soit par voie d'élections primaires (primaries), soit par voie de comités de parti (caucus), réunion réservée aux membres du 3 parti où les discussions se font ouvertement. [...]
[...] Pour cette raison, le Parti socialiste a d'ailleurs parfois été qualifié de Parti socialiste des Etats-‐Unis mais il faut néanmoins souligner la volonté de démocratisation avec l'ouverture des primaires à l'ensemble des citoyens, sympathisants PS ou non. Les candidats désignés par les partis ne sont pas forcément ceux que le peuple aurait choisi, surtout aux Unis. De plus, les grands électeurs ne sont pas contraints de voter pour le parti qu'ils ont déclaré soutenir, ce qui pourrait fausser la volonté des citoyens. Pourtant, les faithless electors sont très rares. [...]
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