Ce document porte une analyse à la fois rhétorique, sémiotique et esthétique sur la stratégie discursive opérée par Tony Blair durant ses trois mandats. Cette analyse fonde son propos sur une kyrielle d'extraits de discours et d'articles de journaux français, parfois anglais, ce qui permet d'identifier clairement et en profondeur le vocabulaire spécifique et propre aux blairistes
[...] Les pro- blairistes prennent les traits de Claude Allègre, pour qui Blair pose les vraies questions ou encore de Sarkozy pour qui Blair a construit une grande ambition. Blair nous propose certainement sa vérité politique, puisque selon la thèse lacanienne, tout individu empreint de subjectivité détient sa vérité, celle qui n'appartient qu' à lui, qui est unique. Peut- être est- il possible ainsi de reconsidérer le postulat idéologique de la Troisième Voie sous la figure d'une vérité qui n'appartiendrait qu'à Tony Blair, dans son imaginaire resté sous l'emprise du stade de l'enfance. [...]
[...] Nous avons ici les deux principales composantes symboliques du blairisme : pragmatisme plus modernité. C'est ce pragmatisme qui se double de l'adaptabilité, idée qui fait elle- même référence au concept de flexibilité cher à Blair. Toutefois, ce réalisme fait appel au réel mais le réalisme se dote d'un sens effectif validé uniquement sur le plan symbolique. Blair récuse le postulat de conditions idéologiques pour mieux les faire accepter au sein de l'espace public. Il établit une vision empreinte d'un manichéisme certain, lorsqu'il affirme que la seule façon de mener à bien toute politique est de suivre la façon dont lui- même dirige sa politique. [...]
[...] Celui- ci n'a pas réussi à jouer le rôle d'un élément perturbateur et à casser la relation fusionnelle unissant le vieux couple franco- allemand en instaurant un trio où la France ou l'Allemagne serait mise à l'écart par la Grande- Bretagne qui formerait un autre type de duo avec l'une des deux. Il est question alors d'instrumentaliser une nouvelle forme de domination symbolique par l'assimilation et le rapprochement. B. Blair contesté en son propre fief Au lendemain de sa troisième victoire consécutive, Tony Blair semble être contesté par une partie du new labour. [...]
[...] Cette logique d'opposition binaire se calque sur la dichotomie ancien/ nouveau. Le vocabulaire blairiste sera en l'occurrence le vocabulaire de la nouveauté, de la modernité, de la modernisation. Les opposants et adversaires seront qualifiés de rétrogrades et archaïques, soulignant ainsi les querelles intestines du parti qui le subdivise en deux camps. Pourtant, le contenu du message blairiste n'est pas aussi moderne que son contenant, il est même rétrograde lorsque le message est mis au contact du réel : les visées impérialistes qui sous-tendent sa politique étrangère ne sont en aucun cas modernes, car elles font corps avec un moralisme victorien des plus anciens. [...]
[...] Cette expression a pour berceau le New York des années 90. Rudolph Guiliani, le maire républicain de New York tentait d'établir une stratégie médiatique afin d'évincer ce qu'il qualifiait de petites incivilités qui semblaient générer un climat propice à la délinquance. La teneur populiste de ce slogan a même séduit les néo- démocrates de Clinton qui se l'approprieront à leur tour. La Grande- Bretagne sera l'antichambre d' acclimatation de ce nouveau concept avant son arrivée dans les autres pays européens. [...]
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