"Un citoyen au sens absolu ne se définit par aucun autre caractère plus adéquat que par la participation aux fonctions judiciaires et aux fonctions publiques en général"
Cette phrase est extraite de l'œuvre la Politique, aussi connue sous le nom des Politiques. Ce traité politique, formé de huit livres, mais dans un état inachevé et certainement fragmentaire, nous informe sur le point de vue d'Aristote à propos de la cité, ou polis, et de la place de l'individu au sein de cette dernière. En effet, Aristote pense que « l'homme est un animal politique » : il est donc intéressant d'étudier la place de l'homme dans la cité. Or cette phrase nous indique clairement le rôle de l'homme actif au sein de la polis : le citoyen. Il définit ce dernier comme celui qui participe, qui agit.
[...] Or cette phrase nous indique clairement le rôle de l'homme actif au sein de la polis : le citoyen. Il définit ce dernier comme celui qui participe, qui agit. Cependant, cette définition peut être vue comme restrictive. C'est pourquoi il faut analyser cette phrase dans le contexte d'Athènes la grande cité antique, mais aussi faire le parallèle avec la définition actuelle du citoyen pour voir si la définition d'Aristote s'applique toujours à notre époque. Car de Platon et Aristote à Marx en passant par Hobbes et Rousseau, la définition du citoyen a beaucoup évolué. [...]
[...] Si la phrase que nous étudions nous éclaire sur sa définition de la citoyenneté, il la précise dans le livre III : de celui qui a la faculté de participer au pouvoir délibératif ou judiciaire, nous disons qu'il est citoyen de la cité concernée Un critère apparaît clairement, celui de la participation. Un citoyen doit être un acteur politique, il doit être actif afin de gérer la cité. C'est pourquoi, à Athènes, tous les habitants ne sont pas citoyens. Plusieurs catégories peuvent être mises en évidence : les enfants, les femmes, les esclaves, les métèques, et enfin les Athéniens adultes. Or seule la dernière catégorie désigne les citoyens. Les enfants suivent une éducation et une instruction, ils ne peuvent donc pas participer à la vie de la cité. [...]
[...] De plus, le contexte social a évolué : l'esclavage est condamné et a disparu des Etats démocratiques, la femme est l'égale de l'homme et l'immigrant (ce qui correspond au métèque pour Aristote) est inséré au sein de l'Etat de façon plus complète. Enfin le contexte politique a changé, puisque le vote s'est libéralisé, et de nouvelles formes d'action sont apparues. Passer de centaines de milliers à plusieurs dizaines voire centaines de millions n'est pas chose aisée. En effet, Aristote affirmait qu'un groupe restreint pouvait s'accaparer la citoyenneté, et ainsi exclure de la vie politique la majorité certes, mais peu nombreuse. [...]
[...] Or ce ne sont pas que les membres des fonctions publiques et judiciaires qui votent, mais l'ensemble de la population inscrite sur les listes électorales. Un artisan peut donc voter et ainsi jouer son rôle dans le choix des représentants. Mais si l'on s'en tient à la définition aristotélicienne de la citoyenneté, une majorité des votants n'est pas citoyens. Néanmoins, cet acte est reconnu comme un acte citoyen : la définition d'Aristote ne s'applique donc plus, tout du moins sur la forme. [...]
[...] Si celle-ci est possible, la participation aux fonctions précédemment citées est une preuve, un signe que la personne en question peut et veut jouer un rôle au sein de la cité. Il est donc citoyen par sa participation. Une non-participation aurait été la preuve que ce dernier ne souhaite s'engager dans la chose publique, et privilégie une vie apolitique. Il a donc refusé volontairement la citoyenneté. La citoyenneté n'est pas un titre qui s'achète, ce n'est pas un titre dont on hérite, ni un titre tout court. C'est une offre qui est faite à certaines personnes considérées comme capables d'être un bon citoyen, offre qui peut être acceptée ou non. [...]
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