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"L'écrivain est d'autant plus grand qu'il est dégagé davantage" pouvait-on lire sous la plume d'Émile Zola, dans le Figaro en date du 8 mai 1881. Curieuse phrase venant de l'homme qui ne cessa de se présenter à l'Académie française, qui n'hésita pas une seconde à accepter la Légion d'honneur des mains du ministre de l'Instruction publique en faisant fi de son engagement et de son amitié avec Maupassant. L'interprétation est d'autant plus complexe lorsque cette phrase est comparée à la vitupération de l'auteur à l'égard de l'Armée dans son engagement pour la défense du capitaine Dreyfus. Une lecture simplement manichéenne ne dépeignant que l'homme de lettres ou l'homme politique ne saurait refléter pleinement la singularité de ce parcours zolien à une époque où Lettres et politique s'entrecroisent, se mêlent et se déchirent.
[...] La République a donc le devoir de poursuivre ce que Zola nomme lui-même une "Politique expérimentale." Au sein du Roman expérimental en 1888. Il s'agit pour l'État d'agir comme un accompagnant des évolutions sociales et économiques en adoptant des politiques expérimentales. Autrement dit, pour s'assurer de l'expérience d'une politique, l'État doit la tester et s'émanciper des préjugés dogmatiques imposés par les opinions politiques. Il n'est ainsi possible d'admettre que son adversaire politique à tort si la politique proposée par cette adversaire n'aboutit pas aux résultats escomptés. Ce faisant, Zola est le précurseur du concept de "neutralité éthique de l'État". [...]
[...] Le Naturalisme, une représentation sociale crue . Il est d'abord essentiel de comprendre que le Naturalisme constitue une radicalisation du Réalisme qui se pose en adversaire du Romantisme afin de comprendre au combien, ce nouveau genre littéraire est chargé d'une critique sociale particulièrement proéminente. Si le Réalisme s'attache en fait à considérer la société comme un objet désirable dans la constitution de la narratologie. La société n'est plus seulement vue comme un décor fort attrayant au sein duquel doit prendre place l'intrigue, qu'elle soit irréaliste, fantastique ou non. [...]
[...] Cependant, Zola entretient de bons rapports avec la nouvelle IIIe République, il s'affiche au côté de plusieurs figures radicales plus orientées à gauche comme Raymond Poincaré qui lui remettra même la Légion d'honneur ou encore Marcellin Berthelot, internationaliste qui fut ministre des Affaires étrangères. C'est donc un régime politique qui le reconnaît et qu'il reconnaît en soulignant "la vertu de la République" au sein d'un article faisant suite au scandale politico-financier de Panama en 1892. Cette même année, il s'oppose aux chroniques antisémites de l'essayiste Édouard Drumont en publiant une diatribe contre l'antisémitisme intitulé "Pour les Juifs". Cet engagement qui tranche avec l'atmosphère publique alors très acquise à l'antisémitisme est remarqué. [...]
[...] Tantôt railleur quant à ces grands élans romantiques, tantôt admirateur face aux combats sociaux d'Hugo. Cependant, il s'essouffle et transforme ces vitupérations éminemment politiques "lettre de Versailles" en "Lettres parisiennes", une série de chronique mondaine dont la rédaction finit d'étioler son intérêt. Ce qui demeure fondamental au cours de cette période, c'est que ces écrits, selon Éloise Pontbriand, contribuent à attribuer deux rôles majeurs à la presse : "Elle [la presse] se doit, dans un premier temps, de servir et de véhiculer les positions de la France à l'étranger, et, dans un deuxième temps, de rendre compte des débats de la chambre afin de bien informer les Français. [...]
[...] Ainsi, le nombre des quotidiens se multiplie et leurs prix baissent ce qui permet d'accessibiliser la presse. Il est pourtant complexe, à l'aube des années 1870, de distinguer la presse d'opinion de la presse d'information. En ce sens, Zola, qui a connu l'influence de ce nouveau média via son poste de chef de la publicité, n'hésite pas à contribuer au journal Travail, un journal littéraire et scientifique relayant les inspirations de Charles Fourriers concernant l'établissement d'une société égalitaire et indépendante. [...]
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