Nul autre pays dans l'Amérique latine ne connaît des difficultés comparables à celles que connaît la Colombie depuis un siècle. L'histoire de la Colombie est faite de violence. À quoi s'ajoute aujourd'hui la culture de la cocaïne qui rend en sorte la violence rentable. Le gouvernement est impuissant à éradiquer tant le narcotrafic que la violence qui en découle. Il n'est pas inutile de revenir sur l'histoire de la Colombie dans la mesure où l'étude de ce passé de violence peut nous enseigner les mécanismes par lesquels la violence dans un pays peut devenir endémique.
La Colombie présente une superficie de 1,141,748 km² et une population de 42 millions avec une densité de 38 habitants par km². En fait, la population est surtout concentrée dans les 10 départements des Andes — 58% — tandis que le plus grand département du pays, l'Amazonas, représente 6% de la population (moins de 1 habitant/km²). Cette population est faite de Métis et de Mulâtres (72%), de Blancs (20%), de Noirs (6%) d'Indiens (2%), de religion catholique (90%) et elle est largement urbanisée (70%), conséquence de l'exode des campagnes vers les villes suite à la violence, où l'on retrouve une classe moyenne, contrairement à ce qu'on observe dans les autres États d'Amérique latine, ce qui s'explique par une croissance économique continue.
[...] veulent ainsi livrer bataille à la cocaïne (fléau social aux É.- U., avec 4 millions de cocaïnomanes, sans compter les ravages de ses dérivés: le crack) à sa source. Ce faisant les É.-U. ont le beau jeu d'exiger de la Colombie, par exemple la signature d'un accord de non- extradition des Américains devant la Cour pénale internationale Conclusion La Colombie représente un cas à part dans l'Amérique latine. Son histoire est traversée par la violence et la culture de la cocaïne est encore de nos jours un problème insoluble. [...]
[...] Minaudier, J Histoire de la Colombie: de la Conquête à nos Jours, Paris, Harmattan. Pecant, D "La Violence en Colombie au Cours de l'année 1988", Études Polemologiques, no pp. 129-148. Pécaut, D "Colombie: au-delà du point de non-retour?", Problèmes d'Amériques Latines no pp. 3-22. Pécaut, D "Crise, guerre et paix en Colombie", Problèmes d'Amériques Latines no pp. 3-28. Pécaut, D "Guerre et Paix en Colombie", Etudes Polemologiques no pp. 133-152. [...]
[...] Les AUC Les Autodéfenses unies de Colombie (Autodefensas Unidas de Colombia) apparaissent dans le mouvement général de développement de sécurité privée qui vise à pallier la faiblesse de l'État central vs les guérillas pour les propriétaires terriens et les industriels et qu'on voit apparaître dans les années 1950, avec la constitution de groupes d'autodéfenses paysannes, à la différence près que la version très militarisée que représentent les AUC n'apparaît que dans les années 1980, quand des mouvements paramilitaires se développent en de véritables petites armées privées qui s'affranchissent de leurs commanditaires originels et deviennent autonomes, principalement dans le nord et l'ouest de la Colombie. Ces mouvements se regroupent en 1997 dans les AUC, avec à leur tête Carlos Castano (cofondateur avec son frère Fidel des Autodéfenses paysannes de Cordoba et Uraba), remplacé en 2004 par Salvatore Mancuso; une fédération taxée souvent d'extrême droite, qui livre une lutte féroce aux FARC et qui collabore occasionnellement et secrètement avec l'armée colombienne. Leur budget est d'environ 300 millions de dollars. Le narcotrafic représente 70% de leurs revenus. [...]
[...] Elle compte moins de 4000 hommes. Les FARC créent, au terme de leurs négociations avec Betancur, l'Union patriotique, qui prend part à quelques scrutins, connaît un certain succès électoral, mais est persécutée violemment à 3000 de ses militants et élus disparaissent). L'ELN, elle, rejette l'offre de Betancur La recherche d'un équilibre A. Lutte aux guérillas Sous le président Virgilo Barco (1986—1990), il y a bien eu quelques succès dans la lutte aux guérillas, comme la transformation en parti politique du M-19 (guérilla qui fait son apparition après la défaite électorale de Rojas Pinilla en 1970) en 1990 et la démobilisation d'une partie de l'EPL (Armée populaire de libération), mais leur nombre reste important, leurs activités illégales se diversifient et s'intensifient. [...]
[...] Mais l'histoire de la Colombie s'il est vrai qu'on doit tirer des leçons de l'histoire est qu'un passé de violence peut difficilement être surmonté, à plus forte raison si cette raison, dans un contexte économique difficile, devient une ressource générant de formidables profits. Le défi de la Colombie est grand pour le vingt et unième siècle : normaliser son économie et éradiquer la violence. Bibliographie Blanquer, J "Colombie: La Nouvelle Constitution", Problèmes d'Amériques Latines no pp. 83-97. Dollfus, O "Co3: Colombie, Coca, Colonisation", Problèmes d'Amériques Latines no pp. 95-104. Labrousse, A "Les Cinq foyers du narcotrafic en Colombie (1960- 1980)", Historiens et Géographes, vol no pp. 151-154. [...]
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