« Plongées dans l'histoire, les sociétés sont éminemment conflictuelles, le politique n'étant que le lieu d'expression et éventuellement de négociation des oppositions sociales » selon Pierre Birnbaum auteur de "La fin du politique" (cité in Daniel Louis Seiler, "Comportement politique comparé", Economica, 1985). L'auteur postule ainsi de la préexistence des clivages sociaux à toute société et de leur constance, il semble établir d'autre part le lien entre ces derniers et la sphère politique. La même démarche est adoptée si l'on postule de l'influence des clivages socio-culturels dans la composition de l'offre politique.
Un clivage est une répartition entre deux groupes suivant un plan déterminé, selon un certain critère. Au sein de la société, ce clivage se traduit par des groupes, qu'il est usuel de dénommer des classes sociales. Le mot "classe" vient du latin "classis" et désignait la répartition des citoyens romains selon leur fortune ou leur condition sociale, plus généralement il désigne une catégorie de personnes du même rang hiérarchique, de la même condition sociale et supposées avoir les mêmes intérêts.
La théorie marxiste (Karl Marx, "Le manifeste du parti communiste ", 1948) utilise cette notion pour démontrer la lutte des classes, soit l'opposition inéluctable entre les travailleurs qui mettent les moyens de production en action, et les capitalistes, qui les détiennent.
[...] 62-74 Plongées dans l'histoire, les sociétés sont éminemment conflictuelles, le politique n'étant que le lieu d'expression et éventuellement de négociation des oppositions sociales selon Pierre Birnbaum auteur de La fin du politique (cité in Daniel Louis Seiler, Comportement politique comparé, Economica, 1985). L'auteur postule ainsi de la préexistence des clivages sociaux à toute société et de leur constance, il semble établir d'autre part le lien entre ces derniers et la sphère politique. La même démarche est adoptée si l'on postule de l'influence des clivages socio-culturels dans la composition de l'offre politique. Un clivage est une répartition entre deux groupes suivant un plan déterminé, selon un certain critère. [...]
[...] En science politique, c'est la théorie de Stein Rokkan qui a permis de dépasser cette problématique et de poser la question des conflits sociaux et de leur traduction en systèmes de partis politiques. Via l'identification des oppositions, les clivages sont alors conçus comme une forme objectivée des conflits fondamentaux ayant opposé groupes et individus au cours de l'histoire et cela pour toutes les sociétés européennes. Or pour comprendre que l'Etat puisse bénéficier d'un processus de délégation de pouvoir de la part des groupes sociaux, il faut admettre qu'il se voit reconnaître le monopole d'un rôle social particulier. [...]
[...] Selon Maurice Duverger, (Sociologie de la politique, PUF, Paris, 3ème édition 1988 (1973)) 'on peut retenir deux éléments pour une première approche du concept de classe sociale : le fait qu'il existe dans une société des inégalités collectives, les individus étant ainsi répartis en catégories n'ayant pas le même statut ni les mêmes avantages ; le fait que l'inégalité de ces ensembles interfère avec la hiérarchie des pouvoirs les autorités étant issues plus largement des classes supérieures que des inférieures, malgré l'égalitarisme apparent des procédés de désignation officiels.' Avec lui on peut distinguer 'les classes sociales (qui) sont des hiérarchies collectives de fait, par opposition aux castes, ordres, clans qui sont des hiérarchies collectives de droit. Le problème des classes est donc celui de l'existence d'inégalités collectives réelles même dans les sociétés qui sont officiellement égalitaires.' Se dessine dans cette définition la dualité de la notion de classe portée par le marxisme. Pour qu'une classe sociale ait une action politique, il faut qu'elle soit objectivement constituée mais que chacun de ses membres ait le sentiment subjectif de la composer. La notion de classe sociale renvoie donc à la vie d'une société considérée comme un tout. [...]
[...] Il résulte de la combinaison de conception de projets différents : il faut noter l'opposition entre les conceptions de Jules Guesde qui privilégie l'image du prolétaire et la discipline organisationnelle et de Paul Brousse ou Jean Allemane qui mettent en avant la mobilisation d'ouvriers très qualifiés et attribuent à la classe ouvrière les propriétés d'aristocrates du travail manuel. Cela montre l'adoption de pratiques politiques différentes et des représentations divergentes de la relation entre syndicat et parti par exemple. Dans les années 1930, le PC français, la CGTU réactivent et entretiennent la conception de l'ouvriérisme, les organisations tentent de faire perdurer le sentiment de classe ouvrière. Ainsi, des stratégies différentes sont adoptées au fil du temps par les organisations partisanes, ce qui montre l'influence de divers autres facteurs sur la recomposition de l'offre politique. [...]
[...] Cette répression aurait finalement nécessité la structuration de la classe ouvrière sous forme de partis politiques sur des bases révolutionnaires pour acquérir des droits politiques. Ainsi cette modélisation semble prendre en compte de manière plus importante la spécificité des Etats en ce qu'il semble se fonder sur des critères moins larges. L'évolution de la typologie des partis européens Ces deux modélisations ont abouti à une typologie des systèmes de partis européens, qu'il est utile d'étudier pour faire apparaître les limites de ces analyses. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture