La question qui a motivé le choix du sujet est la suivante : le retour au premier plan des libéraux-démocrates anglais (les libdems) est-il le résultat d'une reconfiguration des clivages observables dans la société britannique ? En d'autres termes, assiste-on à la transformation du bipartisme anglais et de son clivage de classes ?
Afin de répondre à ces questions, il faudra dans un premier temps étudier les racines et la stabilité du bipartisme britannique pour finalement s'interroger sur la possibilité d'un tripartisme suggéré par le jeu de repositionnement des paris politiques.
[...] Pourtant, en 2010, le parti travailliste est en difficulté et peine à retrouver le souffle de succès des années 1990. Il semble que le Labour ait été pris à son propre jeu. Ayant bien compris la stratégie mise en place par les deux grands partis britanniques, les libdems se sont engouffrés dans la faille du centrisme, et se présentent aujourd'hui comme la seule voie politique possible en dehors des deux possibilités traditionnelles et historiques. Reste à définir si oui ou non, le tripartisme saura s'imposer. B . [...]
[...] Au point que les socialistes peinent à trouver du soutien chez les classes basses. Ils inspirent la méfiance, la crainte, et les ouvriers préfèrent donc se tourner vers les emblématiques Whigs. Le dernier élément qui va ancrer encore un peu plus le clivage de classes au Royaume-Uni est l'obtention du suffrage universel en 1918. Le nombre d'électeurs explose, et la majorité des électeurs devient ouvrière. Le rapport de force s'inverse, et la nécessité de trouver des représentants au monde ouvrier se fait sentir. [...]
[...] On ne peut évoquer les racines du bipartisme britannique sans parler du système électoral choisi par le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni a choisi le scrutin uninominal majoritaire à un tour. Ce système du first past the post assure une grande stabilité politique au détriment d'une bonne représentation des clivages partisans présents au sein de l'électorat. A l'aube de nouvelles élections législatives, le Royaume-Uni semble connaître un renouveau de son système de partis avec le retour au premier plan du parti Libéral-démocrate de Nick Clegg. [...]
[...] En réalité, les clivages sociopolitiques résultent d'une volonté de la sphère politique de transformer les revendications de l'électorat en intérêts politiques, animés en périodes d'élection, et portés au pouvoir en cas de victoire. L'activation des clivages sociaux par la sphère politique permet de cristalliser les électeurs autour de deux pôles bien distincts. Il semble judicieux de tenter de retrouver dans l'histoire britannique les premiers signes de ces clivages sociaux. A la fin du court règne d'Olivier Cromwell (1653-1658), Charles II est proclamé Roi et reprend la lutte contre les catholiques. Il forme alors une alliance avec les Whigs, qui forment l'aile libérale du Parlement britannique, qui s'opposent aux Tories, l'aile plus conservatrice. [...]
[...] L'essor des clivages au sein de la société britannique survient lors de la première révolution industrielle. Centre névralgique de ce bouleversement, le Royaume-Uni connaît plusieurs césures majeures. On assiste à la naissance d'un conflit de classes. La rationalisation du travail entraîne la naissance d'une véritable classe ouvrière. L'expansion de l'industrie, et donc des villes, provoque la seconde rupture démontrée par Lipset et Rokkan, entre milieu urbain et milieu rural. Au sein même de la classe ouvrière naissent les premiers élans internationalistes, auxquels s'opposent les partisans d'un Etat souverain. [...]
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