Le clivage droite/gauche est cette division, semble-t-il insurmontable, des partis politiques en deux pôles, qui structure le débat publique et la vie politique française. Il est en théorie fondé sur des intérêts, des valeurs, voire des idéaux opposés qu'il faudra interroger. Après le 21 avril 2002 et lors de la campagne référendaire 2005, les divisions internes à chaque camp et les nouveaux clivages transversaux nous ont amené à douter de la prégnance du clivage droite-gauche. La pertinence de ce clivage comme grille de lecture permettant de comprendre la politique des gouvernements et le vote des électeurs a été mis en doute. Il convient d'abord de s'interroger sur ce qu'est réellement le clivage droite-gauche, ses origines, ses fondements, sa flexibilité, sa réalité sociologique. Puis nous verrons si l'on peut vraiment parler d'un déclin du clivage en tentant d'en définir les causes. Enfin nous verrons si ce déclin annonce ou non la fin du clivage droite-gauche.
[...] La gauche étant absente du deuxième tour de la présidentielle alors que les partis hors-systèmes totalisés près du tiers des suffrages exprimés. En plus, de ce constat électoral, il est intéressant d'étudier rapidement l'évolution de la sociologique de l'électeur de gauche et de l'électeur de droite à l'aide des enquêtes annuelles de la SOFRES. Celles-ci remettent sérieusement en cause le principe d'une opposition de classes qui comme je l'ai montré en 1ere partie a longtemps été une des composantes essentielles du clivage droite-gauche. [...]
[...] Les milieux ouvriers et salariés sont aujourd'hui moins nombreux à se situer à gauche que les milieux cadres supérieurs et professions intermédiaires. La conscience de classe n'est pas non plus un bon prédicteur de la position gauche-droite. Les fronts se sont mêmes renversés puisque le sentiment d'appartenir à une classe sociale est aujourd'hui moins fort à gauche qu'à droite alors qu'avant la conscience de classe était une caractéristique forte de l'électeur de gauche. Les seuls traits sociologiques du clivage droite-gauche qu'on peut nettement remarquer sont l'opposition classique indépendants-salariés, secteur public-secteur privé ainsi que l'âge de l'électeur, les jeunes se disant plutôt de gauche. [...]
[...] On peut vraisemblablement penser que l'abstention croissante est liée à l'impression qu'ont les électeurs et qui transparaît dans les enquêtes d'opinion que la gauche et la droite sont de moins en moins différentes. Si déclin du clivage droite-gauche il y c'est au niveau des politiques plus qu'au niveau des électeurs. Bibliographie Aebischer Sylvie, Gauche-droite : Au-delà de cette limite, la politique n'est plus rentable, Prix étudiant du livre politique 2003, Nicolas Philippe Crapez Marc, De quand date le clivage gauche/droite en France ? [...]
[...] II- L'affaiblissement du clivage droite gauche ? D'abord un chiffre inquiétant pour le clivage droite/gauche : 60% des personnes interrogées considèrent que ce clivage est dépassé, que ce n'est plus comme ça qu'on peut juger les prises de positions des partis et des hommes politiques. Ce pourcentage a doublé en 25 ans. Un clivage droite-gauche moins marqué idéologiquement Partons d'un constat électoral La France est marqué depuis 20 ans par une telle volatilité des électeurs que les alternances se succèdent depuis 1978. [...]
[...] III- Est-ce, pour autant, la fin du clivage droite-gauche ? Il me semble que non. Malgré son déclin, le clivage droite-gauche continue à structurer la politique. Car tout le paradoxe est que si les 60% des électeurs considèrent ce clivage dépassé. Ils ne sont que à refuser de se positionner sur l'axe droite-gauche. Et ceci se retrouvent dans leur vote puisque tous les mouvements politiques qui se sont réclamés du ni droite ni gauche ont subis la sanction des urnes ou ont finalement été intégré sur l'échelle droite-gauche qu'ils refusait. [...]
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