La raison d'Etat est le résultat d'une longue réflexion sur la façon de mener les sociétés humaines et de garantir la paix civile durant une période où les conflits entre Etats et à l'intérieur de ces derniers étaient monnaie courante.
La raison d'Etat, par sa propension à faire respecter l'autorité de l'Etat et à pérenniser sa vie, eut un grand impact sur le développement d'un Etat moderne, qui sut s'affranchir du carcan de la religion et de sa morale par exemple, pour adopter une attitude beaucoup plus réaliste et donc en phase avec l'environnement politique et social dans lequel il évoluait. Cependant, la raison d'Etat nécessite des sacrifices, dont les individus firent généralement les frais. La question qu'il faut se poser est de savoir en quoi la raison d'Etat, par son développement, a fait abstraction des intérêts individuels au nom d'un intérêt dit supérieur, en même temps qu'elle a permis un semblant de paix civile.
[...] Ils ne désapprouvent cependant pas l'idée de sacrifice car se sacrifier au nom du souverain bien public est compatible avec le principe de l'association civile. -Dans les fondements mêmes de la pensée de la raison d'Etat, le souverain a une liberté d'action enviable. Concernant par exemple la contrainte d'autorité, la réservation de la décision au pouvoir dirigeant et lui accorder de plus l'exclusivité du droit de contraindre l'ensemble du corps politique est l'expression type du peu de place qu'il reste au peuple, et ensuite au citoyen. [...]
[...] Même dans des optiques plus complaisantes, comme avec la raison du bien-être, où l'on va répondre à certaines attentes du peuple, on ne fait que décider de ce qui est bien pour lui, en lui accordant des libertés qui restent limitées. Accorder sa confiance aveuglément au jugement du souverain et respecter avec le même aveuglement le secret de son jugement ne sont pas des signes d'une grande liberté d'action pour l'individu non plus. -Tous ces aspects mèneront au rejet progressif de la raison d'Etat, par les excès qu'elle provoque. [...]
[...] Des auteurs comme De Vitoria partagent cette opinion, mais pas tous comme nous le verrons dans la seconde partie. La désignation d'un ennemi a toute son importance pour leurrer le peuple et détourner sa violence de l'Etat. les penseurs de la raison d'Etat de tendance antimachiavélienne, inspirateurs de la doctrine des grands Etats occidentaux durant cette période -Autre aspect qui sera développé par la suite, l'autonomie du pouvoir politique est aussi une des constances de la pensée machiavélienne et des premiers raisonnements antimachiavéliens, autonomie surtout vis-à-vis de l'autorité religieuse, dans ses deux influences que sont la morale et tout simplement le poids politique de ses représentants. [...]
[...] Le citoyen et la raison d'Etat au XVIème- XVIIIème siècle -La raison d'Etat, ou comment aller à l'encontre des lois, de la morale et autres entraves pour satisfaire à la nécessité de survie de l'Etat. Cette fameuse raison d'Etat dont on parle tant et dont on connaît si peu de chose est le résultat d'une longue réflexion sur la façon de mener les sociétés humaines et de garantir la paix civile durant une période où les conflits entre états et à l'intérieur de ces derniers étaient monnaie courante. [...]
[...] Le rapport entre le moyen et la fin, l'exceptionnalité, le secret, etc font que ce n'est pas finalement pas tant une théorie ou une doctrine, mais une manière de penser le politique, qui tient à l'affirmation de la contrainte d'autorité. Nous y reviendrons. Machiavel définit la politique comme une situation de guerre permanente. La nécessité selon Machiavel ne connaît ni loi, ni légale ni morale, la nécessité étant la seule loi qui commande aux rapports entre les Etats et entre l'Etat et ses sujets. -La guerre quant à elle commande à toutes les actions du souverain. [...]
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