De Gaulle, lorsqu'il revient au pouvoir à la suite de la crise du 13 mai 1958, saisit « l'occasion historique […] de doter l'Etat de nouvelles institutions ». C'est la fin de la IV° République qui restera pour les français un régime d'instabilité et éphémère. Pendant plus de 10 ans, le général De Gaulle domine la vie politique française et oriente son action dans le but de redonner à la France sa grandeur et déclare : « A mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur ». Pour lui, ce but ne peut être atteint qu'avec un pouvoir exécutif fort, une indépendance nationale et la modernisation économique. Il est à l'origine de la création de la V° république, un régime en place depuis un demi-siècle, le plus long de l'histoire de France, et qui grâce à ses institutions s'assure une pérennité. Ce régime est le témoin de l'émergence d'une nouvelle société, la société de consommation, et va permettre une modernisation exceptionnelle de la France. Mais la volatilité de l'opinion publique française, l'opposition permanente à la nouveauté et la catastrophe algérienne obligent De Gaulle à imposer rapidement les institutions de la V° République si bien que ses adversaires critiqueront « le coup d'État » de De Gaulle, en particulier F. Mittérand (Le coup d'Etat permanent).
[...] Affaiblissement du pouvoir du gouvernement : la procédure vote bloqué est limitée et le gouvernement maitrise partiellement l'ordre du jour . Le Président ne peut plus être élu que pour deux mandats consécutifs, n'a plus le droit de grâce collective, ne siège plus au conseil constitutionnel et peut réunir le Sénat et l'Assemblée Nationale pour présenter sa politique . Il est aussi possible de présenter un référendum d'initiative populaire par un cinquième du Parlement et doit être soutenu par un dixième des électeurs. [...]
[...] Mais il engage une politique économique libérale qui allie orthodoxie budgétaire et privatisation. Le patronat, réorganisé au sein du Medef en 1998, se pose en principal fondateur du dialogue social alors que le gouvernement apparaît technocratique et peu enclin à la discussion. Jospin doit faire face à ce malaise social, mais aussi face aux divisions de la gauche et notamment Jean-Pierre Chevènement qui critique la régularisation massive des sans-papiers et s'oppose à la réforme de la justice. Depuis une vingtaine d'années, il faut noter un désenchantement croissant et critique à l'égard du système représentatif, mais qui n'est pas une exception française et Jimmy Carter parle dès 1978 du fossé qui s'est creusé entre la population et le gouvernement Plus généralement, la participation aux élections est en baisse, le Front National perce et ceux qui parlent au nom du peuple sont systématiquement contestés. [...]
[...] Ce plan prévoit la hausse des impôts, l'ajustement des prix sur les salaires pour limiter l'inflation et la dévaluation de la monnaie de 18% pour la stabiliser. La France entame alors sa plus belle décennie de croissance avec près de de croissance par an et retrouve un excédent commercial en 1959. De grandes réalisations assurent le prestige national, notamment la construction du paquebot France et du Concorde (1962), l'apparition d'une télévision en couleur (SECAM, 1960) et le plan-calcul pour développer l'informatique. [...]
[...] Puis le 24 mai millions d'ouvriers sont en grève, la France est paralysée. Ce n'est que par ses conséquences qu'elle débouche dans le champ politique, parce que, d'une manière ou d'une autre, c'est dans le langage politique que s'articulent en démocratie les aspirations d'une société. La crise politique qui prend le dessus avec l'incapacité de de Gaulle et de Pompidou à réagir, les accords de Grenelle qui prévoient la hausse du SMIG et du salaire sont rejetés par la base, et l'union de militants de gauche au stade Charléty le 27 mai entrevoie la possibilité d'un changement la révolution est possible incarnée par un leader qu'ils soutiennent : Pierre Mendés France qui fait savoir qu'il accepterait la candidature à la Présidence de la République offerte par toute la gauche. [...]
[...] Lui qui avait critiqué les institutions de la République compte à présent s'en servir pour définir le socialisme à l'échelle nationale. Mitterrand fait campagne sur la force tranquille le changement et sur 110 propositions qu'il entend faire appliquer . Dès son arrivée, Mitterrand profite de l'état de grâce pour faire passer des mesures importantes, la peine de mort est abolie, un impôt sur les grandes fortunes est créé, l'enseignement et le système hospitalier sont réformés. Puis la loi Deferre sur la décentralisation (1982) transfère aux élus locaux et régionaux une grande partie des pouvoirs des préfets. [...]
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