La place des Chrétiens semble de plus en plus menacée au Proche-Orient, la Guerre du Liban ainsi que l'intervention américaine en Irak ont fortement contribué à l'exode des populations chrétiennes, qui concerne aujourd'hui plus de cinq millions d'individus.
Et pourtant, c'est en Orient, dans l'Egypte, la Syrie, Israël, les territoires palestiniens, la Jordanie,
l'Irak, la Turquie actuels qu'est né le christianisme. C'est à Alexandrie que les «Livres des Hébreux» et la «Bible» ont été traduits pour la première fois en grec. C'est à Nicée où ont été fixés en 325 le credo et le dogme de la Trinité, à Antioche où les disciples du Christ ont été nommés à la fin du Ie siècle «chrétiens». Jérusalem, Constantinople, Damas, Alexandrie, Edesse, sont les lieux de la mémoire chrétienne.
Le Proche-Orient était presque exclusivement chrétien jusqu'au VIIe siècle, avant l'islamisation de l'Egypte et du Levant de 632 à 642 et la conquête turque de l'Asie Mineure entre le Xe et le XVe siècle. Victimes des aléas de l'Histoire, les différentes communautés chrétiennes ont été depuis d'autant plus affaiblies qu'elles ne constituaient pas un groupe homogène capable de faire entendre sa voix.
Il convient alors, dans le contexte actuel de tensions ravivées entre les différentes communautés du Proche-Orient, d'étudier dans quelle mesure la minorité chrétienne s'inscrit dans un espace fortement marqué sur le plan social et politique par l'Islam. Il s'agira donc, en premier lieu, d'étudier la formation de ces différentes communautés chrétiennes et de se pencher plus avant sur le cas particulier de l'Irak, puis, dans un second temps d'étudier la stabilité du
modèle communautaire d'organisation politique au travers de l'exemple du Liban.
[...] D'une part, pour survivre, les Églises d'Irak ont toujours joué dans l'histoire un rôle de médiateur. D'autre part, en l'absence de liberté, et faute d'autre possibilité, les institutions ecclésiales ont été contraintes de composer avec les pouvoirs politiques pour sauver leurs communautés. Cette stratégie faite en permanence de compromis, voire de compromission, explique sans doute que les Chrétiens n'aient pas totalement disparu du paysage mésopotamien, malgré une situation peu enviable, y compris sous Saddam Hussein. En effet, sous le régime dictatorial de ce dernier, les communautés chrétiennes étaient, comme les autres, soumises à un fort contrôle policier pour prévenir tout ce qui pourrait remettre en cause le pouvoir en place. [...]
[...] Le Liban compte Chrétiens pour une population de 3,8 millions d'habitants ( environ), et qui se partagent entre Maronites (700 000), Grecs orthodoxes (200 000), Grecs catholiques (175 000), Arméniens (140 000), Assyro-chaldéens (10 000). Chrétiens vivent en Syrie, où ils représentent de la population. On y trouve des Grecs orthodoxes (400 000), des Melkites (120 000), des Nestoriens (15 000), des Chaldéens 000), des Jacobites (28 000), des Maronites (23 000), des Catholiques (17 000), des Arméniens (100 000). Cas pratiques : les Chrétiens en Irak. [...]
[...] Quant à ceux qui ne sont pas arabes, ils se sentent de moins en moins accueillis et les difficultés administratives se multiplient. Si la situation des Chrétiens en Israël n'est en rien comparable à celle des Chrétiens des Territoires, il n'en reste pas moins que le sentiment dominant chez beaucoup de Chrétiens est celui d'un rejet par les Israéliens. Les territoires de l'Autorité Palestinienne comptent environ à chrétiens, représentant de la population. Les Palestiniens de confession chrétienne ne veulent pas envisager leur disparition de Terre Sainte. [...]
[...] La reconnaissance officielle du Christianisme comme religion impériale en 395 par l'empereur Théodose achève de favoriser la propagation des idées chrétiennes dans tout l'Empire. Suite aux conquêtes arabes, la plupart des populations chrétiennes d'Orient ont été arabisées au niveau de la langue et de la culture. Cependant, certaines telles que les Assyriens ont réussi à se maintenir dans leur identité ethnique et linguistique originelle. Si les minorités musulmanes sont brimées et combattues, les religions monothéistes concurrentes de l'Islam ont presque toujours été admises par les pouvoirs sunnites en place. [...]
[...] En 1860, une révolte paysanne débouche sur des massacres interconfessionnels. Napoléon III intervient en vertu des Capitulations pour protéger les chrétiens. Le confessionnalisme est alors introduit dans les premières institutions d'un Liban placé sous protection européenne. Les maronites obtiennent la création d'un Gouvernorat autonome dirigé par un chrétien assisté d'un conseil représentatif des autres communautés. L'organisation communautaire du système politique se met progressivement en place au Liban et en Syrie en écho à l'atomisation ethnique et confessionnelle de la société. [...]
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