Document proposant une analyse du débat du second tour des élections présidentielles de 1988 entre J. Chirac et F. Mitterrand. Celui-ci présente le contexte, l'aspect et la rhétorique de chaque candidat avant de s'attarder sur le déroulement du débat en lui-même.
[...] D'échange d'idée il ne fut rien, Mitterrand se contenta d'attendre gentiment les attaques et les piques de son adversaire afin d'utiliser ce qu'il savait probablement le mieux faire : répliquer par des phrases assassines, et utiliser les parole de son interlocuteur contre lui. Deux stratégies totalement différentes, mais qui doivent êtres remises dans leur contexte de l'époque, une sorte d'attaque/défense où le gagnant est celui qui su le mieux utiliser ses qualités d'orateur. [...]
[...] Plus encore que le contexte des élections présidentielles, ce débat est l'occasion pour les deux hommes de régler leurs différents. Cela fait donc 24 mois que les deux hommes s'affrontent par le biais de petites phrases assassines, d'escarmouches sur tous les terrains de la vie politique, et les deux hommes sont échauffés. Lors de ce débat, l'un arrive clairement en position de force par rapport à l'autre ce qui influencera beaucoup sur la stratégie de communication : en effet à l'issu du premier tour F. Mitterrand totalise 34,1% des voies et J. Chirac seulement 19,9%. R. [...]
[...] Les élections législatives de 1986 ont marqué un tournant dans les résultats politiques et Chirac ne va avoir de cesse de le rappeler tout au long du débat. A chaque sujet, sur chaque question des journalistes et surtout pour étayer son argumentation et ses propos, Chirac va effectuer des comparaisons sur les deux façons de gouverner, chiffres à l'appui. Ex : A propos de la Nouvelle Calédonie : Monsieur Mitterrand, lorsque vous avez pris le pouvoir, en voilà quel a été le résultat de votre politique. [...]
[...] Mitterrand est vif, il ne se laisse pas embarquer dans le débat : à propos de l'affaire GORDJI où il répond vivement à J. Chirac : dans les yeux je la conteste Sur cette phrase, il relève la tête et regarde son adversaire droit dans les yeux pour montrer au public qu'il est sur de lui et qu'il dit la vérité. Enfin, tout au long du débat, il fait très peu de mouvement et reste calme pour montrer qu'il est le président de la république et qu'il le restera. [...]
[...] Mitterrand très dominateur. D'autre part, sa prise de parole est longue et plutôt ennuyeuse ce qui laisse à son adversaire tout le temps de préparer ses réponses qui le plus souvent l'affaiblissent. On voit la clairement que J. Chirac manque cruellement d'expérience dans l'art du débat et que Monsieur le premier ministre n'est pas encore prêt à devenir président de la république. En conclusion, lors de ce débat, on peut aisément comparer l'apparence des deux candidats à David et Goliath sauf que dans le cas présent, c'est Goliath qui bat David à plate couture. [...]
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