Sur un milliard de musulman, seulement 140 millions sont chiites, soit environ 11%. Mais leur répartition n'est pas uniforme. Ainsi la région du Golfe Persique du Hasa, qui va du Koweït au Qatar et comporte donc une partie de l'Arabie Saoudite, est peuplée à environ 70% de chiites. Ce peuplement remonte au XIème siècle, quand les qarmates (ismaéliens) contrôlaient le Golfe à partir du Bahreïn.
Il faut garder à l'esprit que ce qui compte c'est beaucoup les perceptions et l'imaginaire collectif – plus ou moins fondé, cela n'importe presque pas. Par exemple est-ce que les chiites sont-ils majoritaires ou minoritaires ? Sont-ils persans ou arabes ? Le nombre de facteurs régissant le problème du chiisme est incroyable : pour l'instant retenons que les chiites sont majoritaires seulement au Bahreïn.
Le chiisme est aujourd'hui considéré comme un facteur potentiel de nombreux conflits régionaux voire internationaux. Le relatif succès de la révolution chiite iranienne semble avoir « réveillé » beaucoup de communautés chiites (même si les duodécimains d'Iran ne fédèrent pas tous les chiites). On parle beaucoup d'ailleurs de « réveil des exclus » pour parler du chiisme aujourd'hui : en effet dans l'histoire les chiites furent souvent persécutés, exclus, pauvres. Ce réveil des exclus remet en cause la stabilité des régimes. Les effets des revendications chiites dans le Golfe, et des résistances qu'on leur oppose, sont répercutés dans le monde entier. Comment les régimes politiques sunnites prennent-ils en compte les revendications des chiites de la région ?
[...] Chiisme et régimes politiques dans le Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn) Sur un milliard de musulmans, seulement 140 millions sont chiites, soit environ 11%. Mais leur répartition n'est pas uniforme. Ainsi, la région du Golfe Persique du Hasa, qui va du Koweït au Qatar et comporte donc une partie de l'Arabie Saoudite, est peuplée à environ 70% de chiites. Ce peuplement remonte au Xième siècle, quand les qarmates (ismaéliens) contrôlaient le Golfe à partir du Bahreïn. Il faut garder à l'esprit que ce qui compte c'est beaucoup les perceptions et l'imaginaire collectif plus ou moins fondé, cela n'importe presque pas. [...]
[...] Le chiisme est une protestation sociale et politique contre une tyrannie domestique (Zulm) et une domination étrangère (Tahmil), mais aussi une aspiration pour un meilleur niveau de vie, et surtout pour une justice et une équité plus grande. Plus précisément, les chiites veulent : Droits de citoyenneté égalitaire : si en principe et officiellement aucun droit n'est nié aux chiites, dans les faits les vrais droits politiques sont inexistants pour les chiites comme pour les sunnites. Fin de la discrimination : Corollaire. A part l'Arabie aucun Etat n'a une discrimination officielle, mais discrimination partout (exemple université). Réformes démocratiques et droits de l'homme. [...]
[...] Dès XIXe siècle volonté des wahhabites de supprimer le chiisme, pire encore que la présence d'hérétique. En 1991 une Fatwa annonce que les chiites ne sont pas des croyants : donc pas illégal, théologiquement, de les tuer. Le chiisme est pour le wahhabisme le rafdh, c'est-à-dire le négationnisme. Depuis longtemps Iran et Arabie Saoudite sont rivaux. Le durcissement avec la révolution iranienne amène Kamazani à qualifier le conflit entre chiisme et le wahhabisme de guerre froide Mais wahhabisme et chiisme sont antithétiques. Point culminant en 1984 : deux F-4 iraniens descendus par l'Arabie saoudite. [...]
[...] C'est une histoire d'alternance entre des mesures de surveillance et de répression et des tentatives d'intégration. On cherche à les désenclaver d'où une immigration de sunnites dans la région. Ce sont vraiment les musulmans oubliés (Fuller). Les discriminations sont notamment le fait des Juluwis, gouverneurs de la région : - Religieuse. Ecole religieuse fermée en 1990. Interdiction de pratiquer publiquement. - Culturelle. Les livres, la musique, les textes sacrés chiites sont interdits et les posséder est illégal et puni. Aucun livre sur l'histoire des chiites ou la culture chiite. [...]
[...] Comme en Arabie Saoudite, les chiites sont surtout dominants en zones rurales. Les sunnites des centres urbains possèdent donc le pouvoir politique. L'échelle sociale et politique place les chiites natifs tout en bas, juste en dessous des chiites iraniens ; et les sunnites en haut, juste en dessous des tribus dirigeantes. D'abord, les chiites ont pacifiquement formulé leurs revendications. En 1992, ils s'allient avec les sunnites pour demander un parlement par une pétition. Mais aucune négociation donc frustration et résultat une petite intifada (très peu de morts). [...]
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