Si on parle aujourd'hui beaucoup d'une « crise de l'autorité » qui pousse certains à se demander si la démocratie n'a pas enfin atteint un stade de maturité suffisant lui permettant de se passer de chef, ce chef qui incarne une concession à son idéal de « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Cependant, les difficultés pratiques sont trop importantes pour pouvoir se passer d'une certaine forme de hiérarchie dans la société. La taille des démocraties actuelles ne rend plus envisageable l'idéal de la démocratie directe (ça, plus le fait que les citoyens n'ont plus d'esclaves à disposition pour pouvoir se consacrer à leur tâche politique).
Mais dans ces conditions qui nous imposent d'avoir un chef, il faut alors se demander lequel est le plus à même de respecter l'idéal démocratique. C'est une question philosophique importante que doit se poser tout citoyen à quelques mois des élections présidentielles.
[...] L'esprit d'entreprise chez un chef n'est jamais un danger en soi, elle est au contraire nécessaire. (Les dérives sont dues alors à l'absence d'esprit d'entreprise des autorités supérieures.) C'est ce qui confère l'autorité sur les hommes. Apanage nécessaire : la discipline (une sorte de contrat entre le chef et les subordonnés : obéissance due pour un minimum de cohésion mais imprimer marque dans les âmes pas impersonnelle). La personnalité du bon chef se révèle en général seulement dans la guerre et pas en temps de paix où il est difficile d'évaluer ses mérites. [...]
[...] Interdépendance des deux domaines entre eux. Encore plus efficace si rassemblé dans un seul homme : Bonaparte II. Un idéal qui, transposé dans la réalité, montre ses limites et est perverti par la pratique A. Une transposition nécessaire pour donner une tête à l'Etat On peut voir que cette question se pose dans des termes originaux en France en raison de son histoire. Ainsi, depuis ses origines, la République française s'est heurtée au problème spécifique et apparemment insoluble pour elle du statut et du rôle du chef d'Etat qui l'incarnerait. [...]
[...] On pourrait même dire que le calquage du politique sur le militaire (Une conception de la pratique d'un pouvoir politique efficace calqué sur la chaîne de commandement militaire avec un commandant en chef qui décide de la stratégie (chef de l'Etat), un chef d'Etat-major ayant pour mission de coordonner la mise en œuvre (le premier ministre), des généraux chargés de l'exécution chacun en ce qui concerne son secteur d'opération (les ministres). ) entraîne l'introduction en politique du concept de discipline. Foi latente. [...]
[...] Etre président ce n'est pas une fonction, c'est un rôle. Etre roi c'était un rôle, la députation est une fonction. Le président ne représente pas la France, il figure la France. C'est ce qu'on retrouve dans l'idéal de De Gaulle. Mais la pratique de ses successeurs a tout de même rendu de plus en plus floue cette distinction. Bien que militaire, de Gaulle a eu toute sa vie conscience de la primauté du politique, qui est le seul facteur englobant. [...]
[...] Dorénavant peut s'établir un contact quotidien à travers la télévision. Voici que la combinaison du micro et de l'écran s'offre à moi au moment même où l'innovation commence sont foudroyant développement. Pour être présent partout, c'est là un moyen sans égal. Il maîtrise parfaitement cet instrument (contrairement à ses adversaires) et à chaque allocution il y a combinaison d'un acte politique et d'un dialogue avec le pays. Cela permet le modelage de l'opinion publique. L'ancrage de l'idéal gaullien dans l'imaginaire collectif du chef Le président élu au suffrage universel direct parachève la mise en œuvre de la monarchie républicaine en instituant un Président représentant la France rassemblée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture