Le chartisme est un mouvement britannique, né en 1836 que l'historien François Bedarida définit comme étant « le plus profond et le plus riche mouvement populaire d'émancipation qu'ait connue l'Angleterre moderne ».
C'est sur ce qualificatif d'émancipation qu'il convient de s'intéresser, en effet si l'Angleterre est alors devenue la première puissance mondiale et s'est fortement enrichie, il n'en va pas de même pour une large frange de sa population qui demeure dans la pauvreté et qui ne bénéficie pas de l'extension de la démocratie.
[...] ( L'agitation reprend une dernière fois, beaucoup plus violemment, en 1846, du fait de la crise économique et du contexte d'élections. Une nouvelle pétition recueille presque 2 millions de signatures. Afin de déposer cette pétition au Parlement, les leaders chartistes organisent un immense meeting à Kennigton Common et prévoit une marche vers Westminster. Il règne alors un climat de panique totale et chacun est persuadé qu'une Révolution va succéder à ce meeting. Le gouvernement craignant ce coup d'État révolutionnaire fait interdire la marche vers Westminster. O'Connor ira donc seul déposer la troisième pétition, qui sera à nouveau refusée. [...]
[...] Elle donnera lieu à une explosion de grèves chez les mineurs et les ouvriers du fer. Une branche importante du chartisme se radicalise alors, et soutient Feargus O'Connor, qui prône l'usage de la force physique. Le mouvement prend alors une connotation plus ouvrière et la volonté d'une grève générale commence à apparaître. Ces grèves sont sévèrement réprimées et l'emprisonnement des leaders chartistes entraine un essoufflement du mouvement. L'action du gouvernement démontre qu'il a senti l'importance que prenait ce mouvement et sa capacité à devenir une révolution. [...]
[...] De plus, il établit l'importance du lien constant entre les droits politiques et les droits sociaux, lien ayant pour principe que l'extension des droits sociaux doit d'abord passer par une possibilité d'être représenté et donc par une extension des droits politiques. De par ces revendications, cette Charte est considérée comme révolutionnaire par les classes dirigeantes qui estiment que les conséquences de cet élargissement du suffrage mettront en péril l'équilibre de la société britannique. ( La Charte est ensuite présentée au Parlement sous la forme d'une pétition. [...]
[...] Cela permet donc de relativiser l'échec du mouvement chartiste, qui a continué à avoir une forte influence, que ce soit pour le syndicalisme (il a permis la sortie des ouvriers de leur isolement) le socialisme ou bien le marxisme. Bibliographie Ouvrages généraux - Histoire du XIXe, Serge Bernstein et Pierre Milza, Hatier, coll Initial, édition 1994 - L'histoire du XIXe en fiches, David Colon, Ellipses, coll. Optimum, édition 2006 - Histoire du peuple anglais au XIXe siècle, Élie Halévy, Hachette, tome 4 : le milieu du siècle - Initiation à l'histoire du monde au XIXe siècle, Régis LADOUS, Ellipses, coll. Initiation Ouvrages spécialisés - Chartism, Richard Brown, Cambridge University Press, coll. [...]
[...] L'espoir de sortir de sa condition miséreuse de paysan qu'avait représenté la Révolution industrielle a été fortement déçu et on retrouve parmi ces ouvriers une forme de nostalgie de l'Angleterre des terroirs verdoyante et sans industrie. (D'autre part, l'espoir suscité par la grande réforme électorale de 1832, qui devait permettre un large agrandissement du corps électoral et faire des députés des représentants effectifs de la société anglaise, a lui aussi été déçu et de nombreuses catégories de la population sont toujours exclues du vote. [...]
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