En juin 1958, lorsque le général de Gaulle est élu à la présidence du Conseil, il obtient immédiatement le droit de rédiger une Constitution. Approuvée par référendum à l'automne 1958, elle se révèle conforme au discours de Bayeux dans la mesure où elle instaure une stricte séparation des pouvoirs au profit d'un exécutif fort incarné par le Président, « clef de voûte des institutions ».
Dès lors, c'est une véritable rupture avec la tradition parlementaire qui s'opère : le général use pleinement des pouvoirs stipulés par la Constitution. Si bien que les opposants parlent de plus en plus de « monarchie républicaine ». Mais, ses successeurs semblent plus ou moins utiliser les pouvoirs présidentiels, chacun à sa manière et souvent pour affirmer le rôle du Président.
Cependant, une modification du schéma gaullien inédite se produit en 1986 : cette année inaugure effectivement l'ère des cohabitations au cours desquels les majorités parlementaire et présidentielle sont distinctes. Ce qui semble affaiblir le rôle du Président de la République. Ainsi, en quoi la rupture avec le régime parlementaire a-t-elle investi le Président de la Ve République de pouvoirs qui tendent à faire croire que celui-ci est un véritable « monarque républicain » ?
[...] A l'instar des cohabitations précédentes, le rôle du Président de la République se trouve ainsi en total déclin. Cette tendance se confirme durant le second mandat de Jacques Chirac, car s'il jouit d'une majorité, le Président apparaît peu sur la scène nationale et semble, en ce point, marquer son désintérêt pour la fonction présidentielle. Seule sa politique extérieure est affirmée et rappelle qu'elle relève uniquement de sa fonction. C'est le cas par exemple en 2003, où il prend souverainement la décision de ne pas se joindre aux États Unis pour mener une guerre contre l'Irak. [...]
[...] Cependant, la résilience de gaullistes dans le schéma politique amène à s'interroger sur la fin de ce régime de monarchie selon ses détracteurs. A. La cohabitation comme déclencheur d'une dyarchie au sommet du pouvoir Le tournant de 1986, première année de cohabitation, est double: non seulement J. Chirac n'est pas de la même tendance politique mais en plus, ses vues économiques et sociales sont diamétralement opposées à celles du Président. Ce tournant se traduit par la naissance d'une véritable dyarchie menée par le Président et le premier ministre. [...]
[...] Il en va de même pour la vision de l'Europe et ses conséquences sur la politique extérieure. Il est à noter que VGE, à l'instar de ses prédécesseurs, réaffirme le refus de toute dyarchie vis-à-vis du premier ministre gaulliste Jacques Chirac. Mais une situation inédite se produit en 1976: jugeant qu'il n'avait pas les moyens de gouverner et hostile au libéralisme pro-européen du Président, Jacques Chirac démissionne de sa propre initiative. Ce qui bouscule l'image d'un Président tout-puissant et semble poser une question au sein du milieu politique: le refus de toute dyarchie n'est-il pas la volonté d'une monarchie républicaine Après une tournure libérale qui a duré un septennat, la France connaît une tournure sociale. [...]
[...] De Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy- le Président de la Ve République, un monarque républicain ? En juin 1958, lorsque le général de Gaulle est élu à la présidence du Conseil, il obtient immédiatement le droit de rédiger une Constitution. Approuvée par référendum à l'automne 1958, elle se révèle conforme au discours de Bayeux dans la mesure où elle instaure une stricte séparation des pouvoirs au profit d'un exécutif fort incarné par le Président, clef de voûte des institutions Dès lors, c'est une véritable rupture avec la tradition parlementaire qui s'opère: le général use pleinement des pouvoirs stipulés par la Constitution. [...]
[...] Mais dans un climat de dégradation économique due aux crises des années 1970 (chocs pétroliers), le gouvernement en place est discrédité. Les élections législatives sont remportées par la droite. En conséquence, le Président nomme comme premier ministre une personnalité d'un bord politique différent: Jacques Chirac. S'ouvre alors une ère de cohabitation. L'on voit donc combien le rôle du Président est prépondérant dans la cinquième République. Celui-ci s'impose comme le seul représentant de la France dans le monde, oriente la politique extérieure et impose en quelque sorte ses vues économiques et sociales en France. [...]
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