Le changement de Constitution : illusion ou nécessité ?

Résumé du document

Depuis des années, la Cinquième république, la république gaullienne fait l'objet de nombreuses critiques venues de tous bords. Du Front national en son temps à la Gauche socialiste, des familles politiques qui n'ont rien à voir les unes avec les autres veulent changer de république. Si pour le FN on se doute que la Sixième république sera le fruit d'une révolution nationale conservatrice, la gauche a également des raisons valables de vouloir en changer. D'abord, parce que la Cinquième république est dans son esprit une des moins démocratiques qui soient. Ensuite, parce que dans sa fonction, le président est intouchable, dans leurs mandats les députés n'ont pas tous les moyens nécessaires à l'accomplissement de leur mission, et enfin parce que le Sénat reste inamovible.

On a donc raison de vouloir réformer nos institutions. Même si l'insatisfaction est aussi importante que l'efficacité d'un système politique. Néanmoins, ne fait-on pas un procès d'intention à la constitution de la Ve qui a su prouver par sa longévité et sa souplesse, sa capacité à permettre l'alternance notamment ?

Extraits

[...] - éviter les risques de cohabitation : À ce problème, Jean Marcel Jeanneney apporte des solutions intéressantes. Les cohabitations tendent à être insupportables dès le moment où le Président assume implicitement un rôle de chef de l'opposition. Le gros problème selon lui vient du fait que les cohabitations n'ont pas été suivies de comportements gaulliens, c'est-à-dire que le président ainsi désavoué aurait dû démissionner. Le quinquennat certes permet une limitation de ce problème, mais il n'en est pas pour autant écarté. [...]

[...] Le changement de constitution : illusion ou nécessité ? Depuis des années, la Cinquième république, la république gaullienne, fait l'objet de nombreuses critiques venues de tous bords. Du Front national en son temps à la Gauche socialiste, des familles politiques qui n'ont rien à voir les unes avec les autres veulent changer de république. Si pour le FN on se doute que la Sixième république sera le fruit d'une révolution nationale conservatrice, la gauche a également des raisons valables de vouloir en changer. [...]

[...] La constitution apparaît alors comme un gage de sûreté et d'efficacité, mais cela n'exclut pas néanmoins, la nécessité de la modifier quelque peu. II. Une constitution originale et efficace qui malgré certaines lacunes, fait preuve de souplesse et d'une capacité d'adaptation Un système souple qui oblige les pouvoirs à s'accorder - un président et un premier ministre qui ont des pouvoirs imbriqués : Avec une bicéphalie du pouvoir, il est nécessaire que les deux composantes du pouvoir exécutif aient des communautés de vues et soient de la même tendance. [...]

[...] En conclusion on peut dire que le changement de constitution semble plus une illusion et reste le souhait de constitutionnalistes qui n'ont pas encore accepté le régime de 1958. Malgré toutes les crises survenues comme par exemple mai 1968, la République a su faire preuve d'une grande adaptabilité et a toujours su résister ; nombre de régimes sont tombés par des soulèvements populaires, celui-ci a tenu bon. Certes, de nombreuses lacunes se sont révélées au fil des années de par notamment la pratique politique, c'est pourquoi la république doit tendre à se réformer en douceur. [...]

[...] La crise de la représentativité politique - la montée des extrêmes : Les populistes ont parfois raison. Nos élites politiques, économiques, médiatiques, intellectuelles, sont coupées de la partie la plus modeste du peuple. C'est de cette phrase tirée de l'ouvrage d'Olivier Duhamel Vive la VIe République, que l'on peut comprendre en partie le phénomène populiste. Le fait que l'on ne s'attaque pas aux vrais problèmes, mais que l'on se cantonne dans un conformisme bien pensant est mauvais pour une démocratie, et on le voit notamment avec l'exemple hollandais de Pim Fortuyn, qui remet en cause ce que Duhamel appelle une démocratie de consensus car en associant les partis au pouvoir, elle laisse le monopole de l'opposition aux extrêmes. [...]