Georges Clemenceau résumait le césarisme en ces termes : « Rendez à César ce qui est à César ... et tout est à César ! »
D'après la définition donnée par l'Académie française (Dictionnaire de l'Académie Française, 8e édition), le césarisme est une forme de gouvernement personnel et autoritaire qui s'exerce avec l'assentiment du peuple. Plus qu'un régime politique, il s'agit d'une pratique du pouvoir dont les origines remontent à l'Antiquité romaine, lorsque Jules César fut nommé dictateur par le Sénat pour sauver Rome. Son principe de base est simple : le peuple souverain confère l'imperium (le pouvoir absolu) à un homme exceptionnel qui le représente, le « César », en des circonstances exceptionnelles. Cette forme apparente de démocratie cache en réalité un aspect autoritaire, voire dictatorial pour certains historiens et politologues : la confusion des pouvoirs au profit d'un seul homme.
On retrouve certaines caractéristiques plus ou moins atténuées du césarisme tout au long de la Ve République, de manière plus ou moins manifeste selon les périodes. La Ve République fut qualifiée à sa naissance de « bonapartisme sans Bonaparte » par J-J. Chevallier (rappelons que le bonapartisme est considéré comme une forme de césarisme), et son fondateur lui-même fut souvent qualifié de « bonapartiste », aussi bien par ses adversaires de l'époque que par certains analystes beaucoup plus tard, en raison notamment des conditions particulières de son arrivée au pouvoir, de son statut de chef militaire et de sa vision spécifique d'un pouvoir fort.
[...] Ainsi, on est loin de la vision du général de Gaulle d'un Président prestigieux et rassembleur, car situé au-dessus des partis. Cependant, en cas de discordance partielle ou totale des majorités, la situation se complique fortement pour le Président qui doit faire face à une opposition totale ou partielle du Parlement à sa politique. Sous De Gaulle, l'existence d'une majorité docile à l'Assemblée jusqu'en mars 1967 puis après la dissolution de juin 1968 (ainsi que la quasi-annihilation du Sénat) réduisait la fonction législative du Parlement à une simple fonction d'enregistrement des lois. [...]
[...] D'un régime parlementaire, on passe à un régime semi-présidentiel. Durant la période 1962-1969, le régime revêt alors un caractère plébiscitaire, un des traits particuliers du césarisme, et ce caractère devient alors nettement dominant la vie politique. Lors du référendum d'octobre 1962, puis lors de l'élection présidentielle de décembre 1965 et des élections législatives de 1967 et 1969, on vote pour ou contre De Gaulle, car celui-ci met en jeu son poste de Président de la République. C'est sa popularité, bien plus que la politique qu'il mène, qui lui apporte chaque victoire et lui permet de rester à son poste durant toutes ces années. [...]
[...] La structuration du système autour de l'élection directe du président ne variera pas aussi longtemps que celle-ci ne sera pas supprimée. La Ve république présidentialiste à dérive césarienne (par certains traits seulement) a donc encore de beaux jours devant elle. La révision de juillet 2008 : atténuation de la spécificité de la Ve ? Cependant, la révision de 2008 peut laisser penser à un rééquilibrage de la réforme quinquennale. Paradoxalement à la pratique (hyper)présidentialiste du président l'ayant mise en œuvre, elle semble en effet restreindre le pouvoir présidentiel au profit de celui du Parlement. [...]
[...] Césarisme et Ve République Georges Clemenceau résumait le césarisme en ces termes : Rendez à César ce qui est à César . et tout est à César ! D'après la définition donnée par l'Académie Française (Dictionnaire de l'Académie Française, 8e édition), le césarisme est une forme gouvernement personnel et autoritaire qui s'exerce avec l'assentiment du peuple. Plus qu'un régime politique, il s'agit d'une pratique du pouvoir dont les origines remontent à l'Antiquité romaine, lorsque Jules César fut nommé dictateur par le Sénat pour sauver Rome. [...]
[...] En outre, la majorité à l'Assemblée est celle du Président. Lorsqu'il affirme, dès sa première conférence de presse présidentielle le 10 juillet 1969, je gouverne Georges Pompidou se borne à énoncer simplement ce qu'avait fait son prédécesseur et s'inscrit ainsi dans sa continuité. La prédominance présidentielle est donc ainsi maintenue, voire accrue tout au long de son mandat par une occultation du premier ministre et un resserrement du contrôle de l'Élysée sur les ministres : c'est l'ère de l'absolutisme pompidolien Valéry Giscard d'Estaing On aurait ensuite pu espérer que Valéry Giscard d'Estaing, modéré, de tradition plutôt libérale et grand amateur de Montesquieu, conduirait un rééquilibrage des pouvoirs. [...]
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