Il y a plusieurs définitions du centre mais globalement le centre est associé à l'idée de compromis, de consensus entre la gauche et la droite, et surtout de « Juste milieu ».
C'est Louis Philippe d'Orléans qui définit pour la première fois le centre comme le « juste-milieu ». A l'époque c'est le juste milieu entre les monarchistes et les républicains.
Sur le centrisme.com on trouve cette définition : le centrisme c'est l'humanisme intégral du « juste équilibre » pour construire « la meilleure société possible ». C'est ainsi refuser « le fatalisme du conservatisme de la droite et son individualisme sauvage » mais aussi s'opposer au collectivisme de la gauche ou l'égalité se conçoit dans la contrainte.
Un auteur, Chevallier, définit ainsi le centrisme dans sa thèse : « très tôt le centre va être associé à l'idée du juste milieu. Celui-ci se définit par sa volonté de conciliation et de réconciliation. Il se veut une voie médiane entre libéralisme et conservatisme.
On peut aussi résumer cela comme une « idéologie basée sur un équilibre entre le réalisme économique et la nécessité de la protection sociale pour les plus démunis = un capitalisme modéré et un minimum de répartition collectiviste ». Le centrisme, c'est l'idée du dialogue et de la modération : on retrouve ces valeurs au tout début du centre avec la plaine et le marais.
En 1944, naissance du MRP, Mouvement républicain populaire, considéré aujourd'hui comme l'ancêtre du centre. Il joue un rôle essentiel dans la troisième force. A l'époque, un de ses dirigeants expliquait : « Le MRP, ce n'est ni le socialisme malade de l'état, ni le libéralisme malade de l'argent. » C'est la recherche d'un consensus, le pragmatisme plutôt que le dogmatisme gauche/droite.
Il y a un refus de la bipolarisation gauche-droite : le centre veut dire indépendance et surtout refus d'un clivage droite-gauche. Tout n'est pas blanc ou noir, il faut modérer (...)
[...] Si les centristes notamment avec le MRP et VGE ont su faire des incursions en politique durant la seconde moitié du siècle dernier, ses prises de pouvoir sont restées brèves. Compromis, concensus entre la droite et la gauche, juste milieu, des notions qui semblent difficiles à appliquer tant la tradition française récuse tout ce qui n'a pas une position tranchée, ce qui ne se revendique ni de la gauche, ni de la droite. Il y a d'autres raisons à l'échec du centrisme : la difficulté de gestion, l'atomisation du centre depuis la fin de l'UDF, la difficulté à parler d'une même voix. [...]
[...] On peut aussi voir le centre comme progressiste notamment sous VGE ( créateur de l'UDF) : abaissement de la majorité à 18 ans, autorisation de l'IVG mais aussi du divorce par consentement mutuel, création d'un secrétariat d'état à la condition féminine et déjà avant avec le MRP se posait la question de progrès social. On voit l'apparition de nouvelles valeurs ces dernières années, peut être un peu par la force des choses, comme l'écologie qui apparaît dans beaucoup de programmes des partis centristes. Un ou des centrismes ? Dans le centrisme, on trouve beaucoup de sensibilités différentes. [...]
[...] I Qu'est ce que le centrisme en France ? étymologie du mot centre : le mot centre vient du grec kentron qui signifie pointe ou aiguille et dont la traduction latine centrum désigne la branche fixe d'un compas autour de laquelle l'autre pivote ou le milieu d'une figure géométrique. C'est seulement à partir de la restauration au 19ème siècle que le centre revêt une connotation politique. Il désigne alors le groupe des députés à la chambre siège en face du président et qui cherche le plus ordinairement à éviter les difficultés L'utilisation du mot centre et centrisme est beaucoup plus tardive, le premier 19ème siècle utilise les qualificatifs de marais, plaine ou encore ventre pour définir un parti politique qui se situe au centre. [...]
[...] On peut expliquer l'échec du centrisme à s'imposer en France par rapport aux valeurs qu'il véhicule. Centrisme a une identité propre dans sa vision de la société et dans ses références culturelles et idéologiques. Il s'identifie souvent aux valeurs libérales mais la culture politique libérale ne domine pas en France contrairement à d'autres pays européens ce qui explique la faiblesse du centrisme. Les projets centristes ne manquent pas de cohérence et de pertinence mais sont souvent sacrifiés au nom d'une gestion pragmatique de la politique et des stratégies de compromission qui se traduisent par le conservatisme ou l'immobilisme et les alliances. [...]
[...] III Pourquoi le centrisme a-t-il du mal à s'imposer en France ? Beaucoup d'expériences réussies du centrisme en europe mais pas en France. Dans certains pays comme en Allemagne traditionnellement pour gagner les élections il faut gouverner au centre. Mais en France, cela ne fonctionne pas pour François Bayrou en en 2007 et une défaite cuisante du modem aux dernières élections régionales, le centre n'arrive pas à exister dans le temps. Comment peut on expliquer cela ? Plusieurs raisons. La fragilité des partis centristes tient à la difficulté de trouver leur autonomie dans le paysage politique français. [...]
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