« Je me suis demandé où est la source de cette passion de la liberté politique, qui dans tous les temps a fait faire aux hommes les plus grandes choses que l'humanité ait accomplies, dans quels sentiments elle s'enracine et se nourrit. », s'interrogeait Tocqueville . On peut ainsi clairement identifier ces propos comme un questionnement sur les causes des révoltes et des révolutions, et plus particulièrement ici sur les causes de la Guerre d'indépendance américaine. Par cette allusion à la révolution américaine Tocqueville relie cette dernière au cycle révolutionnaire qui franchit l'Atlantique pour toucher la France, les Pays-bas… Les causes de la Révolution américaine semblent donc à la fois conjoncturelles, liées à une problématique locale, aux rapports particuliers entretenus au milieu du XVIIIè siècle avec la Couronne britannique, mais elles peuvent être aussi plus profondes, plus ancrées dans le siècle. Comment se sont-elles enchaînées ? Sont-elles une succession de hasard ou répondent-elles à une logique sous tendue dans les années précédentes ?
En analysant le contexte qui a conduit aux premières revendications, nous verrons comment il a conduit à un enchaînement en cascade de décisions et d'événements, certes plus mineurs mais aux conséquences plus directes et effectives.
[...] Cette réunion concrétise l'idée d'une nation américaine, d'Etats américains unis. Au lieu de dialoguer avec le Congrès de Philadelphie, le roi Georges III choisit l'entêtement et la fermeté. En conséquence, le 19 avril 1775, à Lexington, un conflit ouvert éclate, premier pas armé vers la guerre d'indépendance à proprement parler. Ainsi, le mécontentement déjà présent dans les esprits n'a fait que grandir et se répandre faisant germer la volonté d'autodétermination. L'intransigeance britannique a provoqué une accélération d'un processus qui échappait de plus en plus à son contrôle, le chemin qui a mené à l'irréparable fut balisé par les mesures économiques. [...]
[...] Les colonies réclament le droit d'émettre de la monnaie en papier, elles boycottent les produits britanniques et mettent en place un réel réseau, rapide et efficace, d'approvisionnement local interne. Les colonies se rapprochent sérieusement, formant un véritable bloc uni devant la domination anglaise et des frémissements émeutiers sont perceptibles une fois encore à Boston. Le Parlement britannique, tiraillé entre les whigs qui sentent qu'il faut laisser l'Amérique quitter le giron anglais et les tories qui ne jurent que par la fermeté à l'égard de ces colonies trop agitées, décide en 1769 d'imposer des résolutions fermes. [...]
[...] L'engrenage irréversible s'emballa véritablement à partir du massacre de King Street. La révolution américaine est donc la conséquence d'une rupture entre la colonie et sa métropole qui s'est agrandie et aggravée. Si les réclamations et les plaintes étaient à la base antiparlementaire et royaliste, le comportement britannique et le sentiment patriotique qui se forge au fur et à masure en Amérique, amènent l'idée et la volonté d'indépendance. Ainsi cette progression (du refus de se soumettre économiquement au refus de soumission générale) marque l'origine de ce qui deviendra en un siècle la plus grande puissance du monde, malgré une accession difficile et longue à l'indépendance. [...]
[...] Il lui semble donc légitime d'imposer de nouvelles taxes fiscales, plus lourdes, aux colonies. Malgré la solidarité qui s'était créée pour lutter contre un ennemi commun ( ici la France) entre la métropole et les treize colonies américaines, une nouvelle rivalité, sous jacente, ignorée, mais croissante voit le jour. En effet, Le dynamisme démographique de l'Amérique et les perspectives que la conquête de nouveaux espaces offrait, inquiétaient la Grande Bretagne. A terme, on estime par exemple qu'il y aurait bientôt plus d'Anglais en Amérique qu'en Angleterre. [...]
[...] Il correspond à une taxe des importations sucrières américaines en provenance des Antilles. Pourtant les assemblées coloniales (Corps aristocratique et Corps démocratique, élus au suffrage universel direct par le peuple américain dans chacune des Treize Colonies) avaient manifesté leurs oppositions à ces taxations en vertu du principe taxation without representation pas de taxes sans représentation au Parlement britannique). Néanmoins, malgré ces oppositions fermes des colonies, les Britanniques continuent leur politique d'exploitation coloniale en vue d'un redressement fiscal. En effet en 1764 est adopté le Currency Act qui interdit aux colonies d'émettre de la monnaie en papier, toutes les transactions doivent à présent s'effectuer avec des pièces. [...]
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