Le second XIXe siècle fut celui des nationalités. Barcelone, qui par sa puissance économique est la ville la plus avancée de la péninsule ibérique, est à l'époque le centre d'une mobilisation en vue d'un renouveau culturel catalan. Preuve en est, dès 1851 Joseph Anselm Clave remet au goût du jour les chorales qui sont instrumentalisées car chantant en catalan. Cependant, ce seront les Jeux Floraux, dont le retour est l'oeuvre de Jacinthe Verdaguer, qui poseront les vraies bases du mouvement culturel catalan.
Néanmoins, on peut s'interroger si ces revendications régionalistes d'origine culturelles ont trouvé écho dans la sphère politique.
Ainsi, il est évident que le catalanisme va dès cette époque devenir un créneau politique qui aura un relatif succès.
[...] En 1812, le conflit n'est pas encore terminé que déjà une constitution espagnole est rédigée. Les Cortes réunis à Cadix instaurent cette constitution libérale fortement influencée par la Révolution Française. La Pepa (nom de la constitution gaditane) crée le concept juridique d'Espagne pour la première fois, et érige l'indivisibilité de la nation (art. 11) en digne héritière du jacobinisme, bien qu'elle concède aux régions historiques l'intégrité territoriale Rédigée par les Illustrados, elle ouvre le champ de la Liberté dans une péninsule depuis toujours despotique. [...]
[...] La ‘coutume' du pronunciamento se fait moins systématique. Plus enclin aux idées libérales que son père, Isabelle mettra fin à l'absolutisme bourbonien qui était jusqu'à lors la règle. Cependant, la vie parlementaire n'est qu'un leurre et les régions sont bâillonnées : elles n'existent pas dans la constitution de 1837, ni celle de 1845. D'où une seconde guerre carliste en 1847, dont le mouvement attire désormais tout les anti-dynastiques et aussi les légitimistes, localisée celle-ci en Catalogne par les élites bourgeoises. [...]
[...] Alcan, Paris POBLET Josep Maria, Història bàsica del catalanisme, Pòrtic, Barcelona RIDAO Joan, Les contradiccions del catalanisme, L'Esfera dels llibres, Barcelona, 2005. [...]
[...] Le catalanisme conservateur trouvera donc son principal théoricien en la personne de Prat de la Riba. En 1906, il publie La nacionalitat catalana, œuvre dans laquelle il abandonne l'idée selon laquelle l'Espagne est la nation mais n'est que l'Etat multinational (la Catalogne étant une Nation et non plus une simple patrie).Dans ce même ouvrage, Prat, dans perspective d'abord historique, retrace les différentes étapes du fait catalan, et entrevoir ainsi le futur du mouvement catalaniste conservateur. La première phase est régionaliste (langue catalane, droit catalan, conservation de ses richesses naturelles) ; la seconde est nationaliste (auto-gouvernement, ) ; la dernière est impérialiste. [...]
[...] Elle n'en reste pas moins la référence brandie par tous les libéraux au cours du XIXe siècle. Ferdinand VII va régner sur l'Espagne en tant que monarque absolu, même si certains épisodes comme le pronunciamento de 1820 remettront en cause temporairement le despotisme de Ferdinand. Lorsqu'il aboli la loi salique par la Pragmatique Sanction en 1830 peut avant sa mort (1833) pour permettre à sa fille (la future Isabelle II) d'accéder au trône, son frère Don Carlos appelle à l'insurrection : c'est la première guerre carliste. [...]
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