Dans notre économie internationalisée, l'innovation, source de croissance et de compétitivité, est un facteur crucial pour les entreprises. Or le dynamisme de l'innovation en matière de nouvelles technologies est avant tout impulsé par de jeunes entreprises. L'histoire économique nous montre en effet que, souvent, le mérite d'innovations technologiques radicales est à rapporter à de très petites firmes, dont certaines d'entre elles deviennent par la suite de grandes entreprises. L'industrie automobile en France a d'abord été une histoire familiale, quelques entrepreneurs individuels se lançant dans l'aventure. Quelques jeunes entreprises comme Microsoft ou Google, créées à la fin du XXe siècle, ont aussi suffi à révolutionner l'usage de l'internet. Le système d'innovation des Etats-Unis, qui est encore l'un des plus performants au monde, et dont nombre de pays essaient de s'inspirer, repose largement sur ces PME innovantes, ou start-up.
Les petites et moyennes entreprises par leur rôle en matière d'innovation, génératrice de croissance et d'emplois, sont donc fondamentales pour assurer la compétitivité de l'économie française.
Or l'Europe manque cruellement de ces jeunes entreprises innovantes. Dans les pays de l'OCDE, les PME représentent certes 95% des entreprises , mais les entreprises innovantes de haute technologie n'en sont qu'une infime part. Avec la mondialisation et l'élargissement des marchés, de nouvelles opportunités s'ouvrent à ces entreprises, mais la concurrence entre firmes devient aussi plus sévère. La stratégie de Lisbonne de l'Union européenne, visant à faire de l'Europe la zone la plus compétitive dans le monde d'ici à 2010, insiste sur la nécessité d'encourager une culture plus entrepreneuriale, de créer un environnement plus favorable aux PME et de faciliter l'innovation sous toutes ses formes.
Les Jeunes Entreprises Innovantes de Haute Technologie (JEIHT) sont confrontées à de multiples difficultés pour que leur innovation devienne un produit commercialisable. De la bonne idée à la grande entreprise, le parcours est semé d'embûches. (cf graphique annexe)
Le manque de financements peut limiter considérablement la croissance des firmes innovantes. La solution de l'emprunt semble inappropriée, car les taux d'intérêt limiteraient la flexibilité des liquidités de l'entreprise à des moments cruciaux pour son développement. De plus, les banques accordant ce type de crédit sont peu nombreuses, car, ne possédant pas les compétences souvent pointues requises pour évaluer les chances de réussite des jeunes entreprises, elles souffriraient d'une asymétrie d'information importante.
Les JEIHT ont besoin, dans les premiers stades de leur développement, de fonds propres importants, alors même qu'elles n'ont pas encore de sources de revenus. C'est pourquoi le financement par apport de fonds propres est le plus adapté, mais ces fonds sont aussi particulièrement difficiles à trouver. Pour l'amorçage, les entrepreneurs ont le plus souvent recours à leurs propres économies, à celles de leur famille ou amis. Mais en matière de hautes technologies, les investissements à réaliser sont souvent très lourds. C'est alors que les entrepreneurs peuvent se tourner vers le capital-investissement.
Le capital-investissement est un mode de financement de jeunes entreprises non cotées par apport de fonds propres. Aux premiers stades de la création d'entreprise, alors que les incertitudes sur les chances de réussite de la jeune entreprise sont les plus fortes, cet apport de capital s'appelle capital-risque. Puis, dans la phase ultérieure d'expansion de l'entreprise, le capital-investissement est nommé capital-développement. Les capital-investisseurs, ou capital-risqueurs, sont des intermédiaires financiers qui collectent des fonds auprès d'investisseurs et les allouent à de jeunes entreprises innovantes de haute technologie. Après avoir sélectionné les entreprises qui semblent avoir un potentiel de rendement très élevé, ils prodiguent des conseils à celles-ci pour réussir. Ils apportent des fonds propres à l'entreprise en détenant des participations dans celles-ci pendant une durée d'en moyenne 5 ans. Lorsque les entreprises ont atteint une taille et une valeur suffisante, ils revendent (sur le marché financier le plus souvent) leur part de capital et réalisent une plus-value.
[...] (au maximum 10% du capital) Alsace Création : société de capital-risque créée à l'initiative de la Région Alsace et de partenaires économiques et financiers privés. Elle peut apporter jusqu'à euros en fonds propres à une entreprise innovante. Les autres acteurs du réseau d'innovation : L'association mulhousienne Astrid (agence de soutien des technologies, de la recherche industrielle et du développement) tente quant à elle de renforcer les coopérations entre les entreprises et la recherche publique et de favoriser la concertation entre les différentes institutions, collectivités et universités du département. [...]
[...] L'Etat a souhaité soutenir le marché du capital-risque en créant des fonds publics pour co-investir sur ce marché et dynamiser l'offre. [17]. Actuellement, Oseo et CDC entreprises (branche de la caisse des Dépôts et Consignations) sont les deux grands opérateurs de l'Etat. Oseo participe directement au financement des entreprises tandis que CDC entreprises finance des incubateurs, des fonds d'amorçage, les sociétés et les fonds de capital-risque régional. La Banque Européenne d'investissement, conformément à l'objectif de soutien à l'innovation de l'Union Européenne, participe aussi à des fonds ou sociétés de capital-risque nationaux ou locaux. [...]
[...] Capital- risque et innovation : quel rôle pour les acteurs locaux ? Introduction : enjeux, définition et histoire du capital-risque. I. Le capital-risque : peu d'investisseurs, peu de bons projets ? A. Les déterminants de l'offre : L'efficacité du marché : y a-t-il du profit à faire dans ce secteur ? La capacité d'expertise des capital-risqueurs Les transferts de technologie ou partage de connaissances. Les possibilités de sortie, de revente du capital-risque. [...]
[...] Après un déclin suite au pic de l'année 2000, lié à l'éclatement de la bulle internet et la crise des start-up informatiques, les investissements de capital-risque en Europe ont atteint leur point le plus bas en 2003 et ont recommencé à croître lentement en 2004 milliards d'euros). En 2007, le cabinet d'études américain Library House estime le marché du capital risque européen à 6,55 milliards d'euros. La Grande Bretagne et la France ont désormais les marchés de capital-risque les plus dynamiques d'Europe. Avec 536 millions d'euros investis en 2006, le Capital Risque en France est en forte croissance depuis 10 ans . Les montants investis dans les JEIHT sont aussi de plus en plus importants ; ils représentent en millions d'euros en moyenne par entreprise. [...]
[...] - d'actions de formation, de conseil, d'accompagnement des créateurs d'entreprise. En Bretagne, la Région, les conseils généraux et les principales agglomérations tentent de fusionner leurs services pour créer un guichet unique en faveur des PME. - de la création d'occasions de bâtir son réseau : salons de créateurs d'entreprises, forums, rencontres entrepreneuriales. Le salon de l'entreprise de Lille propose même des speed-dating entre entrepreneurs et capital-risqueurs pour vendre leur idée. - des actions de communication, de promotion de l'innovation et de la culture d'entreprise : par exemple des concours d'innovation. [...]
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