Le mot bureaucratie n'a pas de définition précise : gouvernement par les « bureaux » pour la science politique, type nouveau et efficace d'organisation pour la théorie des organisations ou système lent, complexe, inadapté et frustrant pour le langage populaire. Trois grands courants intellectuels se sont successivement affirmés autour de ce concept
[...] Les auteurs ont cherché à montrer que la bureaucratie n'est pas aussi efficace que le voulait le modèle rationaliste ; ils ont tenté ensuite de faire l'analyse des raisons de cette inefficacité. Des décisions prises dans une perspective rationnelle entraînent toujours des chaînes de conséquences secondaires qui vont à l'encontre des buts poursuivis. La récurrence de cette logique aboutit à la stabilisation de dysfonctions c'est-à-dire de propriétés négatives stables, tout aussi caractéristiques d'une bureaucratie que ses capacités rationnelles d'action. Elton Mayo, de 1927 à 1932 à l'usine de la Western Electric à Haswthorne, a découvert l'importance du facteur humain et du climat psychologique 1. Robert K. [...]
[...] Le modèle bureaucratique français a donc encore un long avenir. 1 Il a mis l'accent sur les relations de groupes qui se constituent entre les travailleurs. Il existe des normes propres aux groupes pour résister aux ingérences de l'extérieur, celles des techniciens ou des supérieurs. Il faut comprendre l'organisation comme un «système social» : les sentiments des travailleurs, leurs motivations ne peuvent se comprendre qu'à partir de l'ensemble des relations qu'ils entretiennent avec divers groupes et notamment les techniciens et les chefs. [...]
[...] La lutte pour le pouvoir domine le jeu des rapports humains au sein d'une organisation. L'organisation peut répondre soit en figeant les rapports de pouvoir par des structures rigides, soit en trouvant le moyen de maintenir à travers des équilibres fluides le minimum de cohérence nécessaire. La première solution correspond aux formes d'organisation bureaucratique, organisation qui ne peut ni se corriger facilement en fonction de ses erreurs, ni innover ou s'adapter sans crise aux transformations de son environnement. La société subit aujourd'hui une évolution accélérée vers un modèle de société postindustrielle avec la prédominance des activités de service, le développement de réseaux de coopération, l'importance stratégique de l'innovation. [...]
[...] Chaque partenaire au jeu peut ainsi entrer avec les autres joueurs dans des relations de conflit ou de coopération. L'incertitude et l'application du raisonnement probabiliste découle de l'ignorance où l'on se trouve des intentions et stratégies des autres. Cela est considéré comme une représentation acceptable du comportement des hommes en société qui recherchent une maximisation sous contrainte Dans Les Organisations, March et Simon montrent qu'acteurs, individus et organisations ne choisissent pas la solution optimale mais une solution satisfaisante telle que les dépenses nécessaires à sa mise en œuvre soient inférieures aux recettes qu'elle permet d'obtenir. [...]
[...] Cet élargissement humaniste a permis paradoxalement un retour au rationalisme. La nouvelle théorie de l'action de Herbert Simon a vivement critiqué le principe du one best way (le but fixé, il y a toujours un seul moyen à découvrir pour y parvenir) et lui a substitué le concept de rationalité limitée. L'homme ne peut parvenir à la rationalité absolue, limité par d'insolubles problèmes d'ordre cognitif et le coût de l'information. L'analyse rationnelle doit tenir compte des facteurs humains : l'organisation hiérarchique monocratique n'apparaît plus comme l'incarnation de la rationalité mais comme un expédient de moins en moins utile. [...]
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