Britannique, Brexit, Irlande du Nord, fracture sociale, franctionnement des votes, Affaire Dreyfus, UE Union Européenne, Royaume-Uni, système de valeurs, réaction anti-immigration, crise migratoire, SNP Scottish National Party, référendum
Le référendum pour le Brexit du 23 juin 2016 a généré un véritable déchirement au Royaume-Uni à tel point qu'il a pu d'être comparé, de par ses conséquences sur la société britannique, à l'affaire Dreyfus en France. Deux factions se sont affrontées. D'une part les partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne, qui souhaitent que le Royaume-Uni retrouve la maîtrise de ses compétences souveraines en matière de frontières, de budget et de réglementation. D'autre part, les partisans du maintien dans l'Union Européenne du Royaume-Uni, appelés « Remainers », favorables au statu quo.
[...] Les votes et la géographie électorale qui en est issue ont en effet révélé de profonds clivages de nature sociale, économique, politique, culturelle et identitaire qui se cachaient dans la société et dans le territoire britanniques. Le résultat est donc manifeste: le Royaume-Uni en est ressorti fragilisé et menacé par ces clivages sociaux qui constituent, aujourd'hui, des enjeux essentiels dans la gestion du Brexit. D'abord, l'âge a été un facteur essentiel dans le scrutin. En effet, les jeunes ont voté majoritairement pour le « remain », alors que, les britanniques de plus de 50 ans ont essentiellement voté pour le « leave », en mettant ainsi en évidence un clivage assez net. [...]
[...] Quelle signification pour un tel choix? Probablement cette division du vote par classes sociales témoigne un vote anti-système, de révolte contre l'explosion du précariat pour les classes les plus pauvres, et de révolte contre les politiques européennes d'austérité pour les classes les plus riches. Dans les deux cas, il s'agit d'une contestation contre la situation telle qu'en place depuis l'adhésion à l'Union Européenne, et, surtout, dans la dernière décennie, suite aux différentes crises qu'ont investi l'Union. Cela ne devrait pas étonner car ce phénomène pourrait facilement être inscrit dans la logique internationale, qui a touché différents pays européens, comme l'Espagne de Podemos, la Grèce de Syriza ou l'Italie du Movimento 5 Stelle. [...]
[...] En effet, le vote « leave » est l'expression évidente d'un euroscepticisme britannique ancien et ancré, tel qu'analysé auparavant, mais également l'effet d'animosités identitaires, d'une ébullition sociale et de précarités locales. L'étude du vote au niveau local est ainsi cruciale pour en apprécier les fondements, comme le soulignent les exemples de zones conflictuelles à l'ouest de Londres ou de Clacton. Les résultats ont en effet montré que les catégories plus défavorisées de la société, ainsi que les catégories les plus aisées, ont voté pour le « leave». [...]
[...] 43-64 BERTHEZENE C., « L'Affaire Dreyfus britannique » ? Le Brexit et les interprétations contradictoires de l'histoire », Politika, consultable sur https://www.politika.io/fr/notice/laffaire-dreyfus-britannique-brexit-interpretations-contradictoires-lhistoire BOUDIER M., « Royaume-Désuni: L'Écosse et l'Irlande du Nord ont voté contre le Brexit », Huffington Post juin 2016 COLLOMP F., « Brexit : un projet d'accord conclu entre Londres et Bruxelles », Le Figaro novembre 2018 DE BOURBON T., « Des Britanniques traumatisés par le Brexit », La Croix avril 2019 D'IBÉRIE T., « Le Brexit : souveraineté nationale et décrochage stratégique », Commentaire, 2018/2 (Numéro 162), p à 340 DUVAL G., « Le Brexit, est-ce grave ? [...]
[...] Que va-t-il se passer ? », Politique étrangère, 2016/4 (Hiver), pp à 138 SIRAUD M., « Brexit : qui a voté pour, qui a voté contre ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture