Les conflits importants qui alimentent les unes des journaux du monde et les reportages télévisés méritent, pour être vraiment compris, d'être analysés en profondeur. C'est ce que le présent travail tentera de faire en abordant le conflit tchétchène qui a retenu notre attention au cours des dernières années. Je présenterai d'abord un historique du conflit retraçant ses origines et son évolution. Puis, c'est du conflit lui-même et de sa situation en 2004 dont il sera question. L'objet du conflit, les principaux acteurs, les enjeux pour chacun d'eux, un survol des normes de coopération entre les acteurs ainsi que les dynamiques de contrôle et d'influence à l'interne et à l'externe seront traités afin d'analyser le conflit tchétchène.
Les origines du conflit
Il convient tout d'abord de tracer un portrait des origines et des développements du conflit tchétchène afin de mieux comprendre les affrontements actuels. Pour la très grande majorité des gens, la Tchétchénie est un territoire lointain qui s'est révélé à la face du monde en 1994, alors que l'armée russe y est intervenue pour une première fois afin d'écraser un mouvement indépendantiste. Pourtant, l'histoire du conflit remonte à une époque bien antérieure à cela.
[...] Les normes de coopération La coopération, aussi minime soit-elle, est toujours présente dans la politique puisque toute forme de rapport politique constitue une sorte de coopération en soi. En effet, dans chaque conflit, on retrouve des stratégies que les acteurs mettent au point afin de déterminer leurs rapports avec les autres acteurs.[23] Dans le cas du conflit russo- tchétchène, il faut garder en tête qu'il s'agit d'une guerre ouverte et donc que la coopération entre les deux groupes d'acteurs principaux demeure limitée. [...]
[...] Ce sont en fait de nouvelles lignes de division qui se superposent à la mosaïque culturelle et lui donnent une autre signification.» Puis, lors de la Deuxième Guerre mondiale, la Tchétchénie fut envahie par les nazis d'Hitler, ce qui lui donna, d'une certaine façon, une autre période d'indépendance face à Moscou. Cette dernière fut toutefois de courte durée et, dès 1944, Staline accuse les Tchétchènes et les Ingouches d'avoir collaboré avec les Allemands. Il les déporte donc massivement vers la Sibérie et l'Asie centrale, ce qui entraînera la mort de plus du tiers de la population tchétchène[4], en plus de mettre la table pour un conflit ultérieur, opposant les Tchétchènes aux nouveaux occupants des lieux. [...]
[...] Le gouvernement russe, à la tête duquel se trouve le président Vladimir Poutine, est bien sûr un des acteurs principaux. C'est lui qui, à l'aide des interventions de l'armée russe, essaie de ramener les Tchétchènes à l'ordre en occupant leur territoire. D'aucuns diront que le gouvernement et l'armée russes pourraient être identifiés comme deux acteurs différents dans ce conflit et certaines distinctions seront établies entre ces deux acteurs dans la section concernant les enjeux. Le gouvernement, mené par la poigne de fer de Poutine, demeure quand même l'acteur qui prend les décisions les plus importantes du côté des Russes. [...]
[...] Aslan Maskhadov, qui avait occupé le rôle de président de 1997 à 2003, avait d'ailleurs condamné les prises d'otages de Moscou et avait déclaré s'être dissocié du leader rebelle Chamil Bassaïev[16], qui lui faisait bien sûr mauvaise publicité. L'enjeu se résume donc, pour le gouvernement tchétchène, à la lutte pour plus d'autonomie, la reconnaissance internationale et une aide économique au développement,[17] mais à travers des moyens démocratiques. Il est en effet dans l'intérêt de la classe politique tchétchène de montrer qu'elle ne s'acoquine pas avec les rebelles et qu'elle souhaite arriver à ses fins de façon pacifique. Suivent ensuite les groupes rebelles tchétchènes. [...]
[...] Quant à la communauté internationale, elle n'a pas d'enjeu dans ce conflit qui puisse l'affecter aussi directement que les deux grands groupes d'acteurs, c'est-à-dire les Russes et les Tchétchènes. Toutefois, elle se retrouve à jouer le rôle de médiateur et de superviseur dans ce conflit, notamment en ce qui concerne les agissements du président Poutine. Les intérêts de la communauté internationale, de l'Occident du moins, visent la conformité aux conventions internationales sur les droits de l'homme et sur la conduite de la guerre notamment. L'enjeu principal du conflit pourrait donc se résumer au respect des normes internationales et au parrainage d'une solution pacifique pour régler le conflit. [...]
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