Le Blairisme

Résumé du document

le blairisme est-il allé trop au centre, y-a-t-il perdu son âme pour devenir un parti libéral, au sens français du terme, se masquant derrière ses origines socialistes? Ou est-ce que le blairisme constitue la planche de salut de la social-démocratie européenne, un mouvement adapté aux temps modernes, en phase avec les demandes de la société et les impératifs d'un monde mondialisé? Bref, peut-il être un modèle à suivre pour les partis de gauche modérée européen ?
A travers ce débat c'est l'avenir de la gauche telle qu'elle est définie en Europe depuis le XIX siècle qui est en jeu , car le triomphe du Blairisme c'est peut-être le symptôme de la fin des sociétés industrielles pour lesquelles le socialisme à été créé

Extraits

[...] Pour lui la guerre se justifie dès lors qu'elle est faite pour sauvegarder ou faire avancer les causes de la liberté et de la démocratie. Ainsi pour justifier la participation massive des forces britanniques au kosovo, il déclare au Chicago Tribune en juin 1999 : No longer is our existence as states under threat. Now our actions are guided by a more subtle blend of mutual self interest and moral purpose in defending the values we cherish. In the end values and interests merge. [...]

[...] Elle prend ses racines dans la tradition social-chrétienne, mais son aspect moderne vient de son articulation avec le respect de l'individu et de ses droits. C'est en fait plus un effort civique qu'un désir de retour à la communauté, qui serait aberrant dans l'argumentation néo-travailliste. La particularité du communautarisme blairiste est qu'il concerne non pas une, mais toutes les communautés auxquelles l'individu peut s'identifier de la nation à la famille en passant par l'école. D'où l'idée motrice chez Blair que le renouveau du Royaume-Uni passe par le resserrement des liens dans l'ensemble des communautés. [...]

[...] Aux sources du blairisme A. Le processus historique : héritage de 18 ans passés dans l'opposition La fin de la seconde guerre mondiale s'est confondue avec l'augmentation de l'influence des valeurs socialisantes, avec notamment la portée immense qu'eut le rapport Beveridge pour le cas anglais. Les travaillistes s'emparèrent du pouvoir pour porter Clement Attlee au poste de Premier Ministre ; durant six années, ils imprimèrent un train important de nationalisations, instituant notamment la National Health Service. Même si à partir de 1951 et jusqu'à 1963, les conservateurs monopolisent le pouvoir, les grandes valeurs du Welfare State britannique mise en place par leurs prédécesseurs ne sont nullement remises en question. [...]

[...] De plus si Clinton dispose indéniablement d'un certain charisme, il ne partage pas avec Blair le même souci des valeurs morales qui caractérisent le Blairisme. Enfin, si ce dernier est marqué par l'influence des New Democrats, il plonge tout autant ses racines dans les réformes profondes menées par les pays nordiques, à l'instar du Parti socialiste néerlandais revenu au pouvoir en 1994 et qui a pratiqué une réduction drastique des dépenses de l'Etat Le SPD En Allemagne, pays étranger qui a le plus tôt pris la mesure de la victoire travailliste, Tony Blair et son programme ont été au cœur de la querelle idéologique à laquelle se livrèrent les sociaux-démocrates, écartés du pouvoir depuis près de quinze ans. [...]

[...] Anthony Giddens insiste enfin sur le besoin d'une politique des modes de vie (life politics, ce qui est différent de la vie politique, political life) plus que sur l'acte de rendre possible l'accession des citoyens à l'égalité (notion distincte de la vision méritocratique de l'égalité de chances). C'est une mise en retrait du politique comme lutte partisane. Mais comment passe-t-on d'une société politisée à une société où les enjeux échappent aux politiques ? Anthony Giddens ne semble pas donner d'éléments pour répondre à cette interrogation. Le rôle des défenseurs de la troisième voie serait donc notamment d'aider les citoyens à vivre avec la mondialisation et non pas à la combattre, avec l'idée que le combat est perdu d'avance. [...]