Le bipartisme est le fruit d'une longue histoire de stabilité politique. Ainsi il se caractérise par le quasi-monopole de deux partis politiques à la chambre basse. Cette situation induit un consensus sur la forme du régime, ces partis se distinguant plus par des divergences de gouvernement que de vision sociétaire : on parle de parti de gestion et non de parti idéologique.
On peut distinguer dans leur organisation les bipartismes absolus (États-Unis, Nouvelle-Zélande, Malte et Liechtenstein) où les deux partis ont un monopole strict de représentation, du reste des bipartismes où l'alternance se fait entre deux partis dits à vocation majoritaire ou gouvernementale (Allemagne, Irlande, Royaume-Uni…) qui tolèrent présence de partis minoritaires pour une éventuelle coalition d'appoint (parti libéral au Royaume-Uni, vert en Allemagne…).
[...] En définitive selon O. Duhamel et Y.Mény il faut relativiser Duverger, le bipartisme dépend de trois facteurs : L'existence d'une structure bipolaire au sein de l'opinion publique Le scrutin majoritaire à un tour Une bonne répartition du vote pour les deux protagonistes sur l'ensemble du territoire. La question de la légitimité d'une telle situation Le système biparti présente un certain nombre d'inconvénients : tout d'abord, il n'offre qu'un choix réduit d'alternatives politiques peu représentatives de l'ensemble des opinions, ensuite les principaux partis exercent un quasi-monopole qui dissuade la formation de nouveaux partis, le paysage politique évolue peu ou pas, les élections se jouent souvent sur le vote des indécis la légitimité des majorités souffre de ce fait des phénomènes comme l'abstention ou les vicissitudes du scrutin uninominal majoritaire à un tour (ainsi à plusieurs reprises le Royaume-Uni fut gouverné par une majorité de députés représentant moins d'électeurs que l'opposition). [...]
[...] On en dédit que la théorie de J.Blondel présente une condition nécessaire, mais non suffisante : il faut une culture du bipartisme une mentalité excluant à priori toute idée de coalition. La théorie la plus connue est celle de M. Duverger : elle associe le bipartisme au mode de scrutin majoritaire à un tour qui sur- représente les majorités au détriment des minorités dans une logique qui veut un gouvernement efficace et agissant, non une représentation de toutes les opinions de la nation. [...]
[...] Le Multipartisme est système de partis fondé sur l'absence ou la faible fréquence de gouvernements monocolores majoritaires ou quasi- majoritaires et la présence de plusieurs partis représentés au parlement. Les enjeux sont ici de savoir sur quoi reposent la représentation, l'efficacité et la légitimité de ces deux systèmes politiques Le bipartisme : stabilité politique ou réduction idéologique ? Une circonstance exceptionnelle : explication Le bipartisme est le fruit d'une longue histoire de stabilité politique. Ainsi, il se caractérise par le quasi-monopole de deux partis politiques à la chambre basse. Cette situation induit un consensus sur la forme du régime. [...]
[...] La forme deuxième forme symétrique regroupe les régimes où les partis de petite et moyenne taille ne parviennent pas à atteindre l'état de parti majoritaire voire à se regrouper dans des coalitions durables (Benelux, Danemark, Finlande, Hongrie, Italie C'est la forme la plus instable à première vue. Le multipartisme se caractérisant par une grande complexité de modèle rend toutefois cette typologie nuanceable. Tous les cas de figure peuvent être concevables. Plusieurs théories tentent pourtant la classification retenons ici la théorie des pivots qui entérine la stabilité de certains multipartismes par la participation quasi systématique d'un grand parti à toutes les coalitions comme la démocratie chrétienne en Italie et Benelux. [...]
[...] Cette dernière théorie décrit les partis comme se classant sur chacun de ces clivages et explique ainsi la longévité d'une démocratie chrétienne belge positionnée sur un clivage ne relevant pas du quotidien et n'ayant pas participé au seul gouvernement élu sur la question royale et question scolaire Une légitimité douteuse Ce type de système politique en reflétant mieux la diversité réelle des opinions semble procurer un véritable choix et donc conférer une meilleure légitimité au régime que le bipartisme. C'est oublier les risques de dérives comme le fait d'élire une étiquette plus qu'un député et le risque de spoliation de la souveraineté nationale par le jeu des partis. Ainsi peut-on discuter de la légitimité du renversement du gouvernement Prodi en Italie. [...]
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