« Nous sommes un peuple centriste, pas extrémiste », a déclaré Hillary Clinton dans un meeting dans l'Iowa lors de la course à l'investiture démocrate en 2007. C'est un constat qui s'applique aussi bien au peuple américain qu'à ses partis. En effet, les Etats-Unis, pays symbole de la démocratie, dispose d'un système partisan particulier, avec des partis attachés à des idées communes. La vie politique s'organise néanmoins autour de deux grands partis distincts, le parti républicain et le parti démocrate, qui rassemblent à eux deux la quasi-totalité de l'électorat. Ces deux partis sont adversaires, comme suffit à le montrer l'analyse du vote au Congrès concernant l'approbation ou le rejet d'un départ en Irak : globalement, on a assisté à une fragmentation des assemblées entre faucons républicains et colombes démocrates. Pourtant, une analyse plus précise montre un fait surprenant pour l'œil européen : au sein de chaque parti, certains votèrent oui et d'autres non, sans risques de sanctions venues de la direction de leur parti. Un tel constat prouve bien la spécificité des partis américains, structures souples rassemblant les députés selon leurs intérêts plutôt que selon leurs idées.
Dans ces conditions, peut-on réellement qualifier de bipartite le système partisan américain ?
[...] Le multipartisme est ainsi broyé par la puissance des deux grands partis. Le bipartisme est éclatant et oppose deux projets bien distincts, comme le montrent les réalisations de deux présidents emblématiques de leur parti : Roosevelt chez les démocrates et Reagan chez les républicains. Quoi de commun entre l'interventionnisme de Roosevelt dans l'économie des années 1930 et les plans sociaux des New Deal et le désengagement de l'Etat typique de la reagonomy dans les années 1980 ? Pourtant, les positions démocrates et républicaines ne sont pas si antagonistes et peuvent converger : avec Nixon, un républicain, on assiste par exemple à un approfondissement de l'Etat providence. [...]
[...] Ainsi, aux Etats-Unis, l'élection ne sert pas simplement à choisir les gouvernants, mais aussi de très nombreux fonctionnaires et juges. Pour toutes ces élections (du Président, du représentant de l'Etat au Congrès, du gouverneur le scrutin uninominal majoritaire à un tour est largement dominant. Malgré la concurrence des listes de petits partis ou d'individus isolés, ce sont toujours les listes des deux grands partis qui s'imposent, le type de scrutin appelant le vote utile et entraînant le bipartisme. De nombreux tiers partis ont essayé de s'imposer, souvent formés autour d'une personnalité : ils n'existent alors que de façon éphémère, leur électorat étant rapidement récupéré. [...]
[...] C'est ainsi un bipartisme souple qui s'impose aux Etats-Unis. La signification du bipartisme Dans les Assemblées, l'appartenance partisane n'impose pas d'obligations très contraignantes aux élus, la discipline de vote est faible et les majorités sont donc changeantes, les élus dépendant de leurs électeurs plus que de leur parti. D'autre part, ils sont assez sensibles à l'influence des lobbies, les groupes de pression, particulièrement puissants aux Etats- Unis. Cela donne beaucoup de souplesse au système américain et permet en particulier au président de gouverner avec, au Congrès, une majorité qui n'appartient pas en totalité à son propre parti. [...]
[...] Pourtant, une analyse plus précise montre un fait surprenant pour l'œil européen : au sein de chaque parti, certains votèrent oui et d'autres non, sans risques de sanctions venues de la direction de leur parti. Un tel constat prouve bien la spécificité des partis américains, structures souples rassemblant les députés selon leurs intérêts plutôt que selon leurs idées. Dans ces conditions, peut-on réellement qualifier de bipartite le système partisan américain ? Une apparence de bipartisme Deux partis historiquement différents L'histoire politique des Etats-Unis s'est toujours conjuguée sur un mode binaire, entre ordre et mouvement. [...]
[...] Le cadre du fonctionnement actuel est posé : les deux partis existent et vont connaître des destins croisés. Le parti démocrate naît donc en 1792 et adopte ce nom en 1828. C'est le parti de l'âne. Il comporte une aile conservatrice (électorat du Sud) et une aile avancée (intellectuels et syndicats). En 1914, c'est le parti de l'Amérique du sud profond : blanche, raciste, nostalgique de l'esclavagisme, puritaine et protestante. C'est aussi le parti de l'Amérique de l'ouest, ouvrière et attentive au populisme. [...]
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