Comment moderniser sans exclure ? est la question à laquelle Schwartz a tenté d'esquisser une réponse par ses actions en matière de formation. Pour cette conclusion personnelle, nous aimerions, mettre en perspective ce que nous avons appris de Bertrand Schwartz par le récit de ses expériences avec ce que nous savons sur la nature et les formes de la formation continue prises en France. Ainsi, nous pourrons, nous semble-t-il adopter un point de vue critique (dans son acception du construit), étant donné que nous pensons, comme Schwartz lui-même, que tout système comporte avec ses propres réussites, d'inéluctables- sans considérer avec fatalisme que toute action est peine perdue- dysfonctionnements . En essayant de décortiquer par analyse le système de la formation continue, nouvellement interrogé par l'apparition du « lifelong training » (traduite le plus souvent en français par « la formation tout au long de la vie ») et par la réforme de la formation professionnelle continue, de ces dernières années, amorcée par Nicole Péry Secrétaire d'Etat aux Droits des Femmes et à la Formation Professionnelle , nous verrons en quoi les idées de Schwartz ont pu être respectées ou non, sources de réussites ou/et d'effets pervers à dépasser. Pour ce faire, nous pourrons nous concentrer sur différents points : le champ institutionnel et partenarial de la formation, les modalités pédagogiques de la formation.
[...] Loin de nous ici de formuler un jugement politique sur le bien fondé ou non de cette intention. Nous pouvons juste constater que les entreprises peuvent avoir tendance à essayer de dessiner des contours de la formation continue pour le seul intérêt de la productivité. Le MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) ne joue pas le jeu de la formation continue en entendant distinguer les compétences des qualifications. Schwartz était attentif à la peur du stigmate imposé par les ressources humaines comme obstacle à la décision de se former. [...]
[...] est la question à laquelle Schwartz a tenté d'esquisser une réponse par ses actions en matière de formation. Pour cette conclusion personnelle, nous aimerions, mettre en perspective ce que nous avons appris de Bertrand Schwartz par le récit de ses expériences avec ce que nous savons sur la nature et les formes de la formation continue prises en France. Ainsi, nous pourrons, nous semble-t-il adopter un point de vue critique (dans son acception du construit), étant donné que nous pensons, comme Schwartz lui-même, que tout système comporte avec ses propres réussites, d'inéluctables- sans considérer avec fatalisme que toute action est peine perdue- dysfonctionnements[1]. [...]
[...] Il faudrait aussi, semble-t-il, que les catégories mentales construites par la législation de la formation soient moins ambiguës. La sociologie structuraliste nous est alors d'un grand secours. La catégorie formation telle qu'elle a été fabriquée, désigne à la fois le résultat et les moyens d'un processus. De ce fait, le débat sur un droit individuel à la formation change de nature selon que l'on s'attache à un droit substantiel accordant un certain nombre d'heures ou de moyens, à un droit procédural ouvrant sous condition un accès à des ressources dont l'effectivité dépend à la fois de leur modulation en fonction des différences d'individus et de situation, et de la capacité de ces mêmes individus à en revendiquer l'accès et à les utiliser. [...]
[...] Il sait les problèmes que peuvent être engendrés par la formation avec l'environnement familial qui ne se forme pas mais présupposer comme vouloir une transformation nous semble comporter des risques. L'obsession des formateurs à la réussite de l'apprenant peut engendrer aveuglement et précipitation. Mais la teneur de la pédagogie que Schwartz défend limite ce type d'effets. Aujourd'hui encore dans les bilans que retracent les spécialistes de la formation, la marque d'inspiration schwartzienne est présente dans leurs conceptions de la pédagogie. [...]
[...] La formation, à ce stade, doit être conçue comme un processus touchant l'évolution de toute la personne. La transformation du vécu en expérience, puis l'expérience en savoirs, passe par une maturation intérieure qui accroît les capacités de la personne. Car les nouveaux savoirs vont ouvrir sur des nouveaux vécus, plus riches, accroître par conséquent l'expérience, permettre l'acquisition d'autres savoirs, et ainsi de suite. Ce n'est donc pas seulement par une formation classique, scolaire, extérieure, purement théorique, fût elle de niveau élevé, que la qualification recherchée sera atteinte, mais d'abord par l'accès à des capacités induisant elles-mêmes une forme d'abstraction. [...]
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