Durant la Seconde Guerre mondiale, Berlin – capitale du Troisième Reich nazi mis en place par Hitler – subit de violents bombardements de l'aviation alliée et devient l'enjeu d'une lutte pour sa prise entre Soviétiques et Anglo-Saxons. A la suite des accords de Yalta (en février 1945), les Américains en abandonnent la conquête aux Soviétiques, qui du 22 avril au 2 mai 1945, livrent des combats acharnés aux dernières troupes de Hitler, lequel, enfermé dans son bunker de la Chancellerie, se suicide le 30 avril avec Eva Braun, qu'il vient d'épouser. Les corps sont incinérés par les SS. Goebbels empoisonne sa femme et ses six enfants et se suicide à son tour le 1er mai. Les Russes sont alors à 500 mètres. Le 2 mai, le général Joukov reçoit la reddition des 70 000 derniers défenseurs de Berlin. Cette reconquête de Berlin, remportée par l'Armée rouge, est un des prémisses de la Guerre froide qui va caractériser les relations internationales de 1945 à 1991. Berlin devient alors un enjeu entre le bloc occidental et démocratique, mené par les Etats-Unis, et le bloc communiste, mené par l'URSS.
Dans quelles mesures Berlin, qui occupe une position stratégique en Europe, subit-elle la Guerre froide, avant de se libérer de l'opposition est-ouest et devenir actrice des relations internationales ?
Tout d'abord, Berlin, vaincue, divisée entre les Alliés et partagée entre deux blocs au fonctionnement radicalement différent, est le théâtre des premiers affrontements de la Guerre froide (1945-1958). Puis, de la construction du mur, symbole matériel du « rideau de fer » dont parlait Churchill en 1946 lors de son discours de Fulton, Berlin oscille entre une tension des relations internationales et une détente, caractérisée par la politique de Willy Brandt et par des mouvements pacifistes (1958-1976). Enfin, d'une crise aiguë, celle des euromissiles, à la réunification de l'Allemagne, les Berlinois deviennent acteurs de leur destin et Berlin, les mains libres, peut s'affirmer de manière autonome sur la scène internationale (1976-1990).
[...] Les quatre ministres se retrouvent à Genève, le 11 mai 1959. Les Alliés déposent d'entrée de jeu un plan de paix pour l'Allemagne reprenant le projet Eden de 1954 de réunification à partir d'élections libres ; ce plan est d'une extrême complexité et reste lettre morte. Il faut attendre la visite de Khrouchtchev aux EU en septembre 1959 pour que la situation se décante enfin. Pour détendre l'atmosphère, Eisenhower précise à Khrouchtchev : nous n'envisageons pas cinquante ans d'occupation là-bas En échange de quoi, Khrouchtchev renonce à toute limite de temps pour la solution de la question de l'ex- et future capitale allemande Le mur de Berlin : apogée de la Guerre froide Les gens n'y croient pas au début. [...]
[...] Extrêmement surpris, les occupants soviétiques et les dirigeants du SED sont au départ désemparés, d'autant que Walter Ulbricht, alors le secrétaire général du SED, très impopulaire tant au niveau de la population que de la direction du parti, en raison de ses procédés arbitraires et autoritaires, est rendu responsable de l'aggravation de la situation par les Soviétiques. Divisés, ils tardent à intervenir, alors que des signes de solidarité se manifestent à l'Ouest. Le 17 juin à 13 est décrété l'état d'urgence. A 21 des barrages sont installés par la police politique et les forces militaires. Les chars russes sont prêts à tirer. Le bilan de la répression fait état de 51 morts et arrestations immédiates ( suivront). [...]
[...] Brandt a été poussé à la démission en 1974, critiqué pour sa politique de fuite en avant vers le communisme selon le député CDU Karl Carstens, sa politique s'inscrit dans l'air du temps : les deux Grands ouvrent la CSCE d'Helsinki en 1973 qui s'achève par le décalogue de 1975. Mais cette politique est autonome et initiée par W. Brandt, indépendamment des deux Grands. L'Allemagne devient progressivement actrice de son destin, mais un destin dont l'horizon reste celui des relations américano- soviétiques. [...]
[...] Mais cette glorification, dont la composante commerciale est non négligeable, fait débat aujourd'hui, dans la mesure où elle oublie le caractère dictatorial et liberticide du régime est-allemand. Cet affrontement d'idées est bel et bien la preuve que l'Allemagne a bien rangé aux archives les postulats de la période de la guerre froide pour reprendre les termes de M. Gorbatchev le 6 juillet 1989 devant le Conseil de l'Europe. Bibliographie Dictionnaire des relations internationales au XXe siècle de Maurice Vaïsse, Colette Barbier, Antoine Daveau, et Olivier Delorme. [...]
[...] En 1991, Berlin compte 3,4 millions d'habitants dont les deux tiers vivent et travaillent à l'ouest qui représente de la richesse de la ville. Si aujourd'hui le rattrapage est en cours entre les deux Allemagnes, la nostalgie de la Guerre froide est encore prégnante : on parle d'« Ostalgie pour désigner les regards en arrière sur la vie en RDA. Ainsi, à Berlin notamment, les Ostalgiker organisent des Ostalgie-Partys pendant lesquelles des sosies de Erich Honecker apparaissent, des DDR-Musiktitel sont joués, des produits alimentaires DDR-typisch sont consommés, tel le Vita-Cola. [...]
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