C'est à Lausanne, en 1767 que naquit Benjamin Constant de Rebecque. Fils de protestants et d'un père colonel au service des Provinces Unies, Benjamin Constant voyage beaucoup durant sa jeunesse. Il étudie à la Speculative Society avec des camarades de renom. Il passe son temps à lire avec une préférence pour Hélvétius. Ensuite il va connaître une période trouble, marquée par ses relations quelque peu houleuses avec les femmes Mme de Charrière la première. Durant cette période il est en proie au nihilisme, au vague de l'âme romantique de Chateaubriand. On lui doit d'ailleurs un des chefs d'ouvre de la littérature romanesque : Adolphe en 1816. Ainsi déclara-t-il à l'âge de 20 ans : « Je me représentai, moi, pauvre diable, ayant manqué à tous mes projets, plus malheureux, plus ennuyé que jamais de ma triste vie ». Cette phrase d'un romantisme exacerbé démontre parfaitement l'état d'esprit de Constant : des dires même de ses contemporains, il est je cite « bizarre et extravagant ». On trouve dans le caractère de Constant une indépendance naturelle et un refus de l'autorité qui le prédisposait à devenir un fervent défenseur de la liberté politique. Il n'avait subi dans son éducation décousue aucune contrainte et il répugnait toute discipline imposée. Mais c'est le contact des événements extérieurs qui l'ont amené à forger sa doctrine.
Quelle fut donc cette doctrine ? Benjamin Constant fut-il aussi constant que son nom le laisse à penser? Comment tenta-t-il de traduire sa doctrine dans les faits ?
[...] Constant prend son rôle d'opposant au régime en place à coeur et déplore la montée de l'arbitraire et le temps insuffisant accordé à la discussion des Tribuns. Tant et si bien qu'en 1802, Constant, comme nombre d'autres sont exclus du Tribunat. Constant commence alors à haïr Bonaparte. Cette haine s'amplifiera lorsque ce dernier instaure l'Empire en 1804. Pendant cette retraite forcée, il fait des allées et retours entre Coppet, Lausanne et Genève et ne se préoccupe plus de la vie politique. Jusqu'en 1813, année de sa rencontre avec Jean Baptiste Bernadotte ou Charles 14 de Suède. [...]
[...] Pour ce faire, Constant réorganise le pouvoir étatique en 5 organes. Le pouvoir ministériel ou exécutif qui est responsable de tous ses actes par le contreseing, le pouvoir représentatif de la durée ou la Chambre haute héréditaire qui constitue le lieu indispensable d'expression des aristocrates, le pouvoir représentatif de l'opinion ou la chambre basse populaire élue au suffrage direct censitaire, le pouvoir judiciaire qui constitue la force constitutionnelle veillant au respect des libertés et la grande innovation de Constant : le pouvoir neutre ou royal. [...]
[...] Benjamin Constant : l'inconstant et le constant Introduction C'est à Lausanne, en 1767 que naquit Benjamin Constant de Rebecque. Fils de protestants et d'un père colonel au service des Provinces-Unies, Benjamin Constant voyage beaucoup durant sa jeunesse. Il étudie à la Speculative Society avec des camarades de renom. Il passe son temps à lire avec une préférence pour Hélvétius. Ensuite il va connaître une période trouble, marquée par ses relations quelque peu houleuses avec les femmes Mme de Charrière la première. [...]
[...] Benjamin Constant fut-il aussi constant que son nom le laisse à penser? Comment tenta-t-il de traduire sa doctrine dans les faits ? Nous verrons que l'opposition est grande entre la fermeté jamais démentie des idées de Benjamin Constant et sa vie politique quelque peu débridée. I La constance de la doctrine de Benjamin Constant : le libéralisme inquiet. Tout d'abord, on remarque dans la doctrine libérale de Benjamin Constant une constance digne de son nom. Le libéralisme de Constant diffère cependant légèrement de celui des libéraux de stricte obédience Le pouvoir : entre nécessité de lutter contre l'anarchie et danger de la tyrannie Réfractaire à toute violence, Benjamin Constant vit avec difficulté la période de Terreur qui suit la Révolution. [...]
[...] En effet, Benjamin Constant s'est beaucoup inspiré de l'histoire et de l'histoire il a tiré deux enseignements. D'abord que l'homme évolue spontanément vers un régime idéal et donc que tous les régimes sont perfectibles et d'autre part qu'il est toujours possible de traduire des principes dans la réalité. C'est ce qui explique sûrement ce que certains qualifieront d'opportunisme ou d'inconstance. En effet, le but de la vie de Benjamin Constant a été moins d'être fidèle à un régime particulier que d'essayer de mettre en pratique sa propre vision du régime représentatif, ce qu'il n'aura jamais réussi à faire. [...]
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