Le 13 décembre 2006, la RTBF (télévision publique francophone belge) avait diffusé une émission de politique-fiction mettant en scène la fin de la Belgique suite à la déclaration d'indépendance de la Flandre. Aujourd'hui, l'hypothèse d'une séparation, elle bien réelle, n'est plus
tabou en Belgique.
Les crises politiques se multiplient, et les gouvernements sont instables notamment depuis les législatives de juin 2007. L'après-scrutin met en lumière des divergences profondes entre Flamands et francophones, incapables de s'entendre : en témoigne l'incapacité du premier Ministre
Yves Leterme à former un gouvernement stable, qui a contraint le Roi à accepter sa démission, appelant ainsi à une élection législative anticipée.
Cette crise n'était pas imprévisible, elle s'inscrit dans une tendance au séparatisme flamand dont les racines sont anciennes. Cette crise est avant tout identitaire, l'identité nationale belge étant remise en cause. C'est ce que le présent exposé va tâcher de démontrer.
[...] Chaque décision fait l'objet de blocages, négociations et affrontements avant d'arriver à un compromis. Les velléités séparatistes flamandes ne s'en sont pas satisfaites, portées par le Vlaams Belang, parti d'extrême droite dont le slogan favori est België barst ! (Belgique crève). La réalisation de l'unité linguistique et territoriale La crise politique actuelle, avec ses démissions, coups de forces et autres, a exacerbé en Flandre l'idée que la Wallonie représente une sorte de "boulet" dont il faut se séparer pour continuer d'avancer. [...]
[...] Cette crise n'était pas imprévisible, elle s'inscrit dans une tendance au séparatisme flamand dont les racines sont anciennes. Cette crise est avant tout identitaire, l'identité nationale belge étant remise en cause. C'est ce que le présent exposé va tâcher de démontrer. Un Etat belge, mais pas de Nation belge Pour de nombreux nationalistes flamands, la Belgique est un pays qui n'existe pas, dans la mesure ou il n'existe pas une nation belge, mais bien deux nations différentes, l'une flamande et l'autre francophone, qu'un hasard historique a contraint de faire vivre au sein d'un même Etat. [...]
[...] La crispation identitaire flamande trouve ses racines dans l'histoire de la Belgique des débuts. Celle-ci fut en effet longtemps dominée par une élite politique et économique francophone (la Wallonie était industrialisée et la Flandre rurale), qui affichait un certain mépris pour la culture flamande (la Constitution belge n'a pas été traduite en flamand avant 1967 Alors que les Belges francophones sont globalement intégrés dans un espace culturel français (regardant les programmes de la télévision française, lisant la littérature française, se passionnant pour la vie politique hexagonale ) et apprennent peu le néerlandais, les flamands parlent généralement très bien le français. [...]
[...] La population de sa partie méridionale (l'actuelle Belgique) prit mal la décision du souverain d'imposer le protestantisme et le néerlandais. Encouragés par la révolution de juillet 1830 en France, les catholiques et les libéraux unirent leur force pour chasser les Hollandais. La Belgique était née. Le nouvel Etat fut reconnu par les grandes puissances à condition qu'il ne soit pas une République. Sans aucun lien avec le pays, un obsur prince allemand, Léopold de Saxe de Cobourg de Gotha devint roi des Belges en 1831, à la tête d'une monarchie parlementaire. [...]
[...] Mais au-delà des revendications d'ordre économique, l'important est, pour les nationalistes, de parachever l'unité territoriale et linguistique de la Flandre. Pour ce faire, il faut régler le problème de Bruxelles, ville francophone enclavée en territoire flamand, et entourée d'un chapelet de communes à facilité (bilingues) dont l'existence même est remise en cause. La capitale est bien la clef de voûte du pays, car les identités communautaires sont difficiles à territorialiser. L'objectif actuel des Flamands nationalistes est donc de chasser les francophones de leur moitié de pays en imposant leur langue, quitte à donner dans l'absurde (par exemple, dans certaines villes de la périphérie bruxelloise, des conseils municipaux composés de francophones doivent débattre en flamand sous peine d'annulation des délibérations). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture