: Paul Bairoch est né à Angers en 1930 et mort à Genève en 1999. Cet économiste belge était aussi professeur honoraire à l'Université de Genève. Il est connu internationalement pour ses recherches sur les problèmes du démarrage économique dans les pays industrialisés et du tiers-monde.
De nombreuses idées fausses sont admises sur la croissance économique des XIXe et XXe siècle. Il s'agit de rectifier ces « mythes », ces fausses perceptions d'un phénomène de l'histoire économique répandues chez de nombreux économistes et auprès du grand public, afin de mieux interpréter le sous-développement des pays du tiers-monde aujourd'hui.
Dans une première partie, les grands mythes concernant le monde développé présentent l'image romantique des conservateurs d'un XIXe siècle où le libre –échange était sacré (I). Les mythes de la deuxième partie sur le rôle du tiers-monde dans le développement occidental sont ceux des économistes de gauche pour lesquels la colonisation est l'enrichissement des Blancs par l'oppression du futur tiers-monde (II). Enfin, les deux groupes entretiennent divers mythes sur le tiers-monde (III), sans oublier qu'il faut aussi étudier les mythes « secondaires » et tournants historiques passés inaperçus (IV).
[...] L'Allemagne eut les meilleures performances des années 30, le chômage y régressa rapidement, grâce aux préparations de guerre à partir de 1936. Mais le niveau de comparaison de 1929 était très bas. Le Japon et l'URSS eurent de meilleurs résultats que l'Allemagne. Mais ceux des autres économies fascistes, en Italie et au Portugal, furent moins bons. De plus, si le réarmement intensif a permis de limiter le chômage en Allemagne, celui-ci, artificiellement réduit (les femmes, célibataires, quittaient le marché du travail), restait en 1935 plus important qu'en France. Ce sont ces réductions artificielles qui expliquent ce troisième mythe. [...]
[...] Dans les années 1870, la croissance économique britannique ralentit, et le pays se replia sur l'Empire. Mais malgré une campagne pour une réforme tarifaire de plus en plus protectionniste, la contre-réforme libérale, et l'arrivée du Parti libéral au pouvoir ainsi que l'amélioration du climat économique firent du Royaume-Uni un îlot libéral jusqu'en 1932. Le libre-échange était-il pratiqué dans le reste du monde ? Hors d'Europe, le protectionnisme était de mise dans les pays rejoignant le monde développé, tandis qu'un libéralisme forcé avait cours dans le futur tiers-monde, surtout dans les colonies. [...]
[...] Cela explique le mythe du rôle majeur des colonies. Mais en réalité, c'est la révolution industrielle qui, grâce à l'amélioration des niveaux de vie, aux innovations technologiques militaires et de communication, et à un niveau de développement élevé permettant de détourner les ressources vers les colonies, explique la colonisation. Malgré ses débouchés coloniaux au XIXe siècle, le Royaume-Uni eut une croissance faible, d'où l'intérêt de faire un bilan économique du colonialisme. Le bilan du colonialisme L'Occident n'y a pas gagné, mais le tiers-monde y a beaucoup perdu. [...]
[...] Friedrich List théorisa le protectionnisme dans Le système national d'économie politique (1841): il s'agit d'une politique provisoire pour permettre l'industrialisation à l'abri de la concurrence étrangère, c'est l'argument des industries dans l'enfance Le libre-échange est mis en place quand elles sont assez développées.- 1815-1846 :le Royaume-Uni s'oriente vers le libéralisme, mais seul et pas avant 1842 Dès 1815 il s'y engagea une lutte entre partisans et opposants au libre-échange. Des Corn Laws(lois céréalières)furent votées pour protéger l'agriculture nationale, mais elles mécontentèrent les industriels. Le libéralisme avait cependant progressé dans d'autres domaines et en 1838 fut créée l'Anti-Corn Law League avec R. Cobden à sa tête, apôtre du libre-échange. [...]
[...] A cette période, le Sud exportateur de produits agricoles, libéral, s'opposait au Nord industriel, protectionniste. Le XIXe siècle aux Etats-Unis se décompose en trois phases : une phase protectrice de 1816 à 1846, modérément protectrice jusqu'en 1861, puis de strict protectionnisme jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale après le triomphe du Nord dans la guerre de Sécession. - Etats-Unis : de l'argument des industries dans l'enfance à la protection des salaires américains (1861-1914) A partir de 1860, les Etats-Unis rattrapèrent et dépassèrent l'industrie européenne. [...]
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