Le Baasisme et le Nassérisme ont marqué leur époque par leur nature tout à fait novatrice, en tentant de donner au nationalisme arabe une dimension concrète par l'intermédiaire d'une application politique. Ces deux mouvances ont aussi cherché à amené le progrès et la réussite économique et politique dans un monde arabe qui se débattait encore dans les mailles du colonialisme, sans pour autant renier totalement les grandes valeurs traditionnelles de ce monde, comme l'importance de l'Islam. Malgré toute leur bonne volonté, le Baasisme et le Nassérisme ont périclité pour finalement presque totalement disparaitre aujourd'hui, laissant la région dans l'expectative et une division encore plus grande, malgré une montée en puissance très rapide dès le début de la seconde moitié du XXème siècle. La question qu'il faut se poser est comment et pourquoi ces mouvances idéologiques ont-elles réussi à s'imposer sur la scène politique du Moyen Orient, et quels furent l'impact des événements de l'époque et des tensions entre elles qui finalement les entrainèrent dans une chute irrémédiable et quasi définitive?
[...] La chute de ces idéologies, leur succession et leur héritage -Le parti Baas et le système nassérien, à la suite des ces nombreuses bévues, vont chacun de leur coté plongé vers la décadence. -Pour ce qui est du parti Baas, l'arrivée au pouvoir en 1963 fut le commencement de la fin : c'est-à-dire qu'à ce moment, Aflak et le parti furent confrontés à la dure réalité du pouvoir, et durent alors mettre en pratique les longues théorisations qu'ils tenaient depuis la création du mouvement. [...]
[...] La fin de la coopération difficile entre le Baas et Nasser viendra en 1959, par la démission des ministres Baasistes Bitar et Haurani du gouvernement de la RAU, et des publications violemment anti-nassériennes émanant du Parti Baath. En 1961, Damas appelle à une révolte contre la tyrannie nassérienne, et en 1962 Aflak accuse Nasser d'être à la base de l'échec de la RAU. Les possibles raisons de la chute de cette même RAU, sont le manque de préparation de la Syrie et du Baas à une véritable union, et l'absence de véritable socle idéologique et de base politique (dixit Nasser la même année). [...]
[...] -le nationalisme arabe constitue la base des deux mouvements : Aflak tout d'abord donnera au nationalisme que lui avait légué Arzuri une dimension spirituelle, en disant que la Patrie est une grand maison et la Nation une grande famille, c'est-à-dire que le nationalisme est un amour qui obéit à un destin, et qu'il conduit la communauté humaine. Il est donc parfaitement naturel et les Baasistes insistent sur le caractère humaniste et universel de leur nationalisme. Pour Aflak, les arabes vont, par l'intermédiaire du Baas, ressusciter leur Nation dont la mission sera civilisatrice, mais aussi une richesse spirituelle capable d'enrichir l'humanité. Aflak évoque alors avec nostalgie l'âge d'or des arabes, et propose pour atteindre cet objectif la conception de «l'Inqilab c'est-à- dire un changement radical et global de la société. [...]
[...] Finalement c'est ce fameux groupuscule antiparti mené par Salah Jedid, qui en 1966 mènera un coup d'état, et qui fera de Hafez al-Assad un ministre de l'intérieur tout puissant qui fossoiera ce qui restera du Baasisme originel en instituant un régime autoritaire, qui perdure jusqu'à aujourd'hui avec son fils Bachar al- Assad. La même chose se produisit en Irak avec Saddam Hussein dès 1968. -Pour ce qui est de la chute de Nasser, nous pouvons noter que, tout comme le parti Baas, l'idéologie créée par Nasser portait en elle les germes de sa condamnation. Dès l'origine, la nature militaire de la Révolution, et par la suite du régime égyptien, commença à le faire péricliter. [...]
[...] Nasser choisit la voie la plus simple, celle des relations personnelles. Le cas le plus flagrant est celui d'Amer, commandant des armées, qui arrivera à ce poste grâce à l'amitié qu'il entretient avec Nasser, ce dernier fermant alors les yeux sur de regrettables erreurs qu'il commit, et qui portèrent préjudice à la pérennité du régime. Concernant les raisons externes, la guerre du Yémen de 1962, par exemple, fut particulièrement catastrophique et affaibli considérablement le pays, au profit d'ennemi comme l'Arabie Saoudite, qui sortie grande gagnante de cette guerre civile. [...]
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