Le concept d'asymétrie d'information est applicable à toute relation de coopération entre agents. Les économistes parlent souvent de "relations d'agence" pour décrire les relations de coopération. Celles-ci sont marquées par des problèmes de sélection adverse ("quelles sont les caractéristiques de l'agent A, sa qualité ?" se demande B), et d'aléa moral (l'agent n'a pas une visibilité totale sur l'action d'un autre agent auprès duquel il projette d'acheter, ou a acheté, une prestation : "que fera, ou que fait réellement l'agent A ?" se demande B) qui sont en grande partie issus des asymétries d'information. Un grand nombre de relations d'agence ont été décrites en santé. Elles impliquent la tutelle, le ou les payeurs, les producteurs de soins, les patients.
Selon la question que l'on se pose, on va envisager ce que A sait et que B ne sait pas, où ce que A ne sait pas et que B sait. Dans cette optique, la caractéristique majeure du système de santé vient toutefois de l'asymétrie d'information dont bénéficient les producteurs de soins au détriment des patients, des payeurs et de la tutelle publique.
Une autre relation d'agence importante en santé est celle qui confronte le patient et le médecin. Le patient peut cacher certaines choses au médecin : mauvaise observance du traitement, prise d'un autre médicament... En sens inverse, la relation entre le patient et le médecin met elle aussi en jeu la sélection adverse et le risque moral. Tout d'abord, le patient désire de l'information sur le producteur lui-même. Le diplôme de docteur en médecine implique une qualité minimum. Mais cet indicateur ne détaille pas des degrés de compétence, le patient ne sait pas a priori, par exemple, si tel médecin va le conseiller efficacement pour gérer sa maladie. Le patient ne connaît pas toujours le tarif de consultation, et peut ne le découvrir qu'à l'issue de la rencontre avec le professionnel… Concernant le risque moral, il faut avoir à l'esprit tout ce qui est attendu du médecin par le patient : soins, conseil et information sur le système de santé, révélation de ses besoins… Or l'ignorance face au médecin dépasse celle du profane face à un expert producteur de services, car le patient juge difficilement le résultat ex post, et notamment le rôle joué par le médecin dans ce résultat. Le patient a du mal à contrôler et à évaluer l'action du professionnel de santé.
Cette asymétrie d'information qui caractérise le systéme de santé est-elle infranchissable ?
Nous allons voir dans un premier temps que le système de santé est un système caractérisé par son asymétrie puis nous analyserons les facteurs explicatifs de cette asymétrie pour enfin tenter de dégager des recommandations pour lever cette asymétrie.
[...] Citons : l'Institut de veille sanitaire, L'Agence française sanitaire des produits de santé, l'Etablissement français du sang, l'Agence française de sécurité des aliments, l'Etablissement français des greffes, le Comité français d'éducation pour la santé, le Conseil national du syndrome immunodéficitaire acquis, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé, le Conseil national du cancer, le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé, etc . Tous ces organismes dessinent une nouvelle façon de concevoir l'élaboration d'une politique de santé publique. Mais ces organismes sous-estiment la place des citoyens dans la définition de cette politique. [...]
[...] Acceptabilité des indicateurs Ils doivent être construits et traduits en termes qui permettent de relier leurs résultats aux situations de vie des patients . Ils ne seraient ni construits, ni diffusés par des groupes d'intérêts particuliers. La connaissance de liens entre concepteurs et intérêts particuliers est une nécessité. En effet, pour que la légitimité des indicateurs ne soit pas remise en question et que les professionnels leur accordent une certaine validité, ils doivent être construits avec eux. Or, les professionnels ont souvent des liens avec certains intérêts commerciaux, et il a été montré par exemple que les résultats d'études cliniques similaires différaient fortement selon l'origine privée ou publique de leur financement.Le fait d'informer les usagers ne constitue pas une fin en soi: il s'agit d'abord d'un moyen permettant aux usagers d'exercer leurs différents rôles face aux autres acteurs concernés, notamment les professionnels de santé et les gestionnaires. [...]
[...] Le patient ne connaît pas toujours le tarif de consultation, et peut ne le découvrir qu'à l'issue de la rencontre avec le professionnel Concernant le risque moral, il faut avoir à l'esprit tout ce qui est attendu du médecin par le patient : soins, conseil et information sur le système de santé, révélation de ses besoins Or l'ignorance face au médecin dépasse celle du profane face à un expert producteur de services, car le patient juge difficilement le résultat ex post, et notamment le rôle joué par le médecin dans ce résultat. Le patient a du mal à contrôler et à évaluer l'action du professionnel de santé. Cette asymétrie d'information qui caractérise le système de santé est-elle infranchissable ? [...]
[...] Par ailleurs, la demande concernant le type d'informations diffère et son degré de finesse dépend des capacités d' intégration des différentes dimensions d'un indicateur. Ainsi, il est facile de comprendre que certains groupes de population comme les personnes âgées préfèreront être directement conseillés par leur médecin traitant, leur entourage . À l'inverse, certains usagers ont une demande forte concernant la qualité et l'objectivité des données. Ils vont jusqu'à vouloir apprécier par eux-mêmes les chiffres et interpréter les scores et souhaitent donc comprendre comment ces derniers sont construits Les recommandations pour réduire l'asymétrie L'ensemble des résultats converge vers la nécessité : - d'une meilleure adaptation de ces informations aux contextes de leur vie quotidienne. [...]
[...] ; N'est-ce pas trop objectif ? . Ceci étant, les chercheurs ont des opinions différentes sur ce qu'il conviendrait de faire : ainsi Lansky propose 4 principes de base pour les systèmes d'informations à destination des usagers : - rester en bonne santé : service d'éducation de promotion de la santé, service de prévention et de dépistage précoce ; - aller mieux : guérison, récupération . ; - autonomie et éducation du patient, maintien de la qualité de vie, prise en charge des symptômes . [...]
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