Sciences politiques, Sciences économiques, État, intervention de l'État, interventionnisme, Ronald Reagan, Philippe Braud, Léon Blum, Richard Nixon, Alain Supiot, occident, défis conttemporains, État providence, Trente glorieuses, marché financier, droit communautaire, féodalisation, capacité dispensatrice, capacité redistributive, politique extérieure, ONU Organisations des Nations Unies, transition énergétique, transition démographique, administration publique
Que l'intervention de l'État soit moins affirmée dans l'une de ses activités, le champ économique par exemple, ne signifie en aucune manière qu'elle disparaisse ni qu'il en soit de même dans les autres. Un retour de l'État implique préalablement un désengagement, donc une première phase marquée par une croissance étatique, une rupture entrainant un retrait, une seconde rupture enfin, caractérisée par une activité retrouvée ou renforcée. Il importe de déterminer les dimensions de ce retrait, les matières où il s'est produit, et les raisons pour lesquelles une intervention plus appuyée de l'État se produirait à nouveau, à la faveur des défis contemporains. Dans la mesure où, en France, l'État est un phénomène ancien, précédant la nation, dans la mesure également où la constitution administrative est, mutatis mutandis, inchangée depuis deux siècles, à rebours de la constitution politique, cette question se pose dans notre pays avec une acuité particulière. Le développement portera prioritairement sur les États occidentaux, la France en particulier.
[...] À l'échelle la plus individuelle enfin, l'État doit s'efforcer de compter dans ses rangs des fonctionnaires à la fois loyaux, modernes et comprenant les aspirations profondes de la société, qui ont en consciences des modèles et des anti-modèles, à l'instar du préfet de police de Paris Maurice Grimaud en mai 68 (Grimaud, Mémoires, 1977). En définitive, si l'État a pu se désengager de certaines missions, pour raison d'inefficience ou d'inutilité, son intervention semble appelée à se renforcer. Elle sera déterminante dans le traitement de plusieurs défis contemporains. En France, il doit en résulter un État-service public, arbitre des forces sociales en même temps qu'acteur d'une transformation des structures sociales, lieu de la tension entre la visée morale, la projection dans le futur, et les contraintes présentes, comme le pensait déjà Léon Blum. [...]
[...] Il en était de même au printemps 1999 sur le territoire serbe lors de l'opération Forces alliées. Aussi, comme François Furet l'avait fait pour l'idée communiste au XXe siècle (Furet, Le passé d'une illusion, 1995), il conviendrait d'analyser cette l'illusion de la fin de l'État. À considérer les défis de toutes natures qui se posent aux sociétés contemporaines, la question de la rénovation des modalités de l'intervention étatique dans certains champs qu'elle a partiellement délaissés se pose assurément. L'intervention étatique est l'objet d'attentes croissantes posées par l'anticipation et la gestion des risques contemporains, qui nécessitent un État rénové dans ses pratiques d'intervention (II). [...]
[...] Dans la mesure où, en France, l'État est un phénomène ancien, précédant la nation, dans la mesure également où la constitution d'administration est, mutatis mutandis, inchangée depuis deux siècles, à rebours de la constitution politique, cette question se pose dans notre pays avec une acuité particulière. Le développement portera prioritairement sur les États occidentaux, la France en particulier. Ainsi, comment les défis contemporains et les attentes renouvelées des sociétés amènent-ils l'État à affermir son intervention, revenant par là même sur un désengagement relatif ? [...]
[...] Dans certaines régions du monde, une « privatisation des États » a pu survenir. Ainsi au Liban avec les phénomènes de détournements de fonds et de pouvoirs par les clans religieux ou les milices confessionnelles (Béatrice Hibou, La privatisation des États, 2017). Les ressorts en sont toutefois nettement différents, renvoyant souvent à des singularités nationales. Cela étant, malgré ce net affaiblissement de la puissance étatique dans certains champs d'action, le retrait de l'État n'a jamais été que partiel et relatif B). [...]
[...] Ce peut être, par exemple, d'assurer la pérennité des principes fondamentaux du modèle social français tel que défini par Alain Supiot : les services publics ; la Sécurité sociale ; le droit du travail (Supiot, La justice au travail, 2022). Ensuite, l'État doit impérativement assurer la soutenabilité financière des administrations publiques, comme le recommande le rapport de 2021 de la commission Arthuis. Si le rapport Arthuis songe à la transition énergétique et la transition démographique, la perspective d'un retour des conflits à haute intensité vient désormais s'ajouter à ces défis. Il est clair que la capacité responsive de l'État dépend en partie de la soutenabilité de ses finances publiques. [...]
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