L’Arabie saoudite et la démocratie

Résumé du document

« Pendant longtemps, la question de la démocratisation du monde arabe n'intéressait personne en Europe, aux Etats-Unis et encore moins dans le reste du monde. Mais, depuis que l'administration américaine annonce par la voix de son président G.W Bush sa volonté de changer de politique, la démocratie ou plutôt la démocratisation du monde arabe se trouve au premier plan de la politique internationale. Contrairement à une idée reçue la pensée et les pratiques démocratiques ne sont nullement étrangères au monde arabe contemporain. Dès la deuxième moitié du XIXème siècle, sous l'influence des idées de la révolution française, les élites ottomanes, arabes et turques ont été gagnées aux idées de la monarchie constitutionnelle, voire de la République et du gouvernement démocratique ».

Ainsi, la question de la démocratisation du monde arabe est née au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, date charnière dans la politique extérieure américaine. Cependant, ce processus de démocratisation n'a jamais été absent du monde arabe, bien au contraire, et bien avant les élites ottomanes. En effets, la doctrine ibadite, a elle aussi été vecteur de démocratie, à travers différents principes doctrinaux. Donc dire, que les idées démocratiques n'ont jamais traversé cette région serait une « vérité idéologique », et non un constat historique.

La démocratie sur le plan politique, s'apparente à la séparation des pouvoirs, au respect des Droits de l'Homme, au respect des libertés fondamentales (liberté d'expression de presse, de réunion, de pensée…), à la reconnaissance du droit à l'opposition, au respect du droit des minorités, l'alternance au pouvoir, à la bonne gouvernance, à la transparence, au suffrage universel, au vote… Sur le plan économique, la démocratie signifie la propriété privée, la liberté des échanges économiques et commerciaux, l'enrichissement privé…

Ainsi, ce qui nous intéresse, dans le monde arabe, est de savoir pourquoi l'Arabe Saoudite, en particulier, n'a pas connu d'élan démocratique ? Cet Etat, d'une superficie d'environs 2 253 000 millions de KM², est né le 23 septembre 1932 et est caractérisé par une monarchie islamique. Ce royaume qui combine culture traditionnelle bédouine, culture islamique et culture moderne, détient une place centrale dans le monde arabo-musulman.

En effet, l'Arabie Saoudite est l'Etat protecteur des lieux Saints de l'Islam, mais aussi vis-à-vis de l'Occident ce pays a une place particulière sur la scène internationale du fait qu'il soit riche en ressources naturelles : le pétrole et le gaz. Mais aussi, à l'heure actuelle l'Arabie Saoudite est confronté à un tournant de son histoire politique et donc du Wahhabisme. Cette doctrine politico-religieuse est centrale dans la formation du royaume et est assez originale. Celle-ci est profondément liée à la formation du royaume et ne peut donc s'en détacher.
Bref, l'histoire « non démocratique » du royaume est fortement liée à sa doctrine politico religieuse. C'est cette dernière qui a façonner l'histoire de cet Etat, et aujourd'hui encore, régis l'ensemble de l'appareil étatique. Mais pour combien de temps encore ?
Par conséquent, la problématique est: Pourquoi l'Arabie Saoudite n'a pas connu d'élan démocratique ?

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Extraits

[...] Mais, le wahhabisme impose la Charia, car celle-ci doit régler la vie privée et publique de ses sujets, afin de maintenir la foi en l'Islam. Ainsi, la coutume du Prophète est donc la codification de la coutume des bédouins et caravaniers arabes du Hedjaz à l'époque de Mahomet. C'est cette coutume, dont le respect pour les wahhabites est de nature dogmatique pour ce qui est de la lecture spécifique qu'ils en font, qui permet de compléter le Coran. De plus la charia, n'émane pas du peuple, elle émane de Dieu, donc il s'agit de la loi de Dieu et non du peuple lui- même, or dans une démocratie la loi émane du peuple, de l'ensemble des citoyens qui par le vote ont élu leurs représentants. [...]

[...] Confluences Méditerranée, La nouvelle question d'Orient, numéro 49- printemps 2004, L'Harmattan, p 43. [...]

[...] Le premier Etat Saoudien (1804) est issu du rapprochement entre un chef tribal, Muhammad Ibn Saoud et un prédicateur religieux, Muhammad Ibn Abd Al- Wahhab. En effet, tout deux ont sellé une alliance vers 1745, dont le but était d'unifier les tribus, autour du Wahhabisme, pour les délivrer de leur anarchie et de rendre au peuple arabe leur unité perdu. C'est comme cela que commence la conquête du Nadjd. Ce premier Etat ne va guerre durer longtemps, du fait de la rivalité avec les Turcs. [...]

[...] La tâche sera donc difficile et longue, mais rien n'est impossible ! BIBLIOGRAPHIE Livres : Benoist Méchin J., Ibn Séoud ou la naissance d'un royaume, Complexe, Bruxelles Bonnenfant P., La péninsule arabique d'aujourd'hui, CNRS-CEROAC, Paris Da Lage O., géopolitique de l'Arabie Saoudite, éditions complexe, Paris Fournont-Dainville G., Géopolitique de l'Arabie Saoudite : la guerre intérieure, Paris Ellipses Lacey R., Le royaume : la grande aventure de l'Arabie Saoudite 1744- 1982, Presses de la renaissance, Paris Laurens H., Le grand jeu : Orient arabe et rivalités internationales depuis 1945, Armand Colin, Paris Lewis B., Islam en crise, Gallimard, le débat, Paris Marchand S., Arabie Saoudite : la menace, Fayard, Paris Salame Démocraties sans démocrates, Fayard, Paris Revues : Confluences Méditerranée, La nouvelle question d'Orient, numéro 49- printemps 2004, L'Harmattan. [...]

[...] Ainsi les principes de cette Etat wahhabite sont les suivants : une théocratie bédouine, réunie autour d'un chef qui aura un rôle à la fois temporel et spirituel, mais aussi que l'administration et la législation découlent des principes coraniques, qui doivent également régler la vie privée et publique de ses sujets. Ces derniers devront verser un impôt et devrons être enrôlés dans une armée de Djihad. De plus, Muhammad Ibn Saoud, restera la haute autorité spirituelle et temporelle du royaume, tant qu'il est en vie. [...]