Approche patriotique, science de l’action publique, réalité sociale, modèle de société, rationalité de la décision
Globalement, il existe deux types de sciences. Celle qui décrit ce qu'est la réalité et celle qui pense ce qu'elle devrait être. Autrement dit, la première catégorie s'attache à composer avec les contraintes de la réalité, tandis que la deuxième s'en détache pour proposer un modèle de vie qui, dans la théorie, serait le meilleur.
J'estime que l'approche patriotique s'inscrit dans cette deuxième catégorie. Le modèle de vie qu'elle propose est séduisant, mais on en ressort frustré. Frustré, car certaines contraintes sont trop fortes pour pouvoir espérer voir advenir un tel modèle de société.
[...] Dans l'idée, on ne peut être que d'accord avec Monsieur Blattberg : qui s'opposerait à la proposition d'une société dans laquelle tous les points de vue seraient pris en compte dans le but de formuler, in fine, une vision de la société plus en adéquation avec les aspirations de ses membres ? Le problème d'une telle logique est qu'elle s'inscrit dans un monde idéalisé. Pour montrer cela, nous partirons du point de vue des polyarchistes notamment celui de R. Dahl pour qui la société est vue comme étant le fait d'une concurrence perpétuelle entre des élites provenant de milieux parfois opposés. On parle de polyarchie si et seulement si ces différents groupes ne possèdent qu'une ou deux des ressources suivantes : - La richesse. - Le prestige. [...]
[...] De surcroît, on ne sait pas non plus ce qui relève des faits et ce qui relève des valeurs. Pour que la rationalité soit parfaite, il faudrait que l'on soit en présence des éléments suivants : la définition d'un objectif clair pur qui se décline en objectifs intermédiaires parfaitement indiqués//l'énonciation de toutes les alternatives, et de toutes les solutions//La détermination de toutes les conséquences (pour toutes les alternatives)//la hiérarchisation parfaite des conséquences. Mais, très vite, on s'aperçoit des limites de ce modèle : de quel objectif parle-t- on ? [...]
[...] Cette dernière fait le choix de rendre le procès public. Durant la procédure, Gisèle Halimi va faire appel à des prix Nobel pour appuyer sa cause. Le manifeste des 343 salopes une pétition de 343 femmes affirmant s'être fait avorter publiée par le Nouvel Observateur, jouera aussi un rôle essentiel dans le dénouement du procès. Cette pétition incitera 331 médecins à signer, eux aussi, un manifeste dans lequel ils expliquent être favorables à l'avortement. La publicisation du procès ainsi que la médiatisation du problème aboutiront sur la loi Veil de 1974-1975 qui dépénalise alors l'IVG. [...]
[...] Pour montrer la difficulté qu'ont certains groupes minoritaires à faire entendre leurs revendications, je prendrais un exemple français significatif : celui de la lutte pour la reconnaissance légale de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). On reprendra ici l'analyse réalisée par Jean Gustave Padioleau dans l'État au concret. L'auteur commence par rappeler trois préalables essentiels pour la mise à l'agenda d'un problème : premièrement, les acteurs doivent définir une situation comme problématique. Ils doivent établir un écart entre ce qui est et ce qui pourrait ou devrait être. Deuxièmement, ils doivent qualifier le problème comme relevant de la compétence de l'autorité publique. [...]
[...] De plus, au moment de la décision, l'acteur doit faire la distinction entre les objectifs, et les moyens. Or, il n'est pas possible d'isoler un objectif premier d'une part et, d'autre part, tout objectif final peut devenir un objectif intermédiaire au cours du processus décisionnel. Prenons l'exemple d'une politique municipale sportive. Quel est son objectif ? Assurer la distraction des habitants ? Développer des corps sains ? Utiliser de façon constructive le temps des loisirs ? Prévenir la délinquance juvénile ? [...]
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