D'après l'écrivain français d'origine tchèque Milan Kundera : « le sondage est devenu une sorte de réalité supérieure ; ou pour le dire autrement, il est devenu la vérité ». Dès lors, ont peut se demander comment ce procédé a réussi à s'imposer comme élément régulateur du jeu démocratique.
Les prémices de la notion d'opinion publique se retrouvent dans l'antiquité, où elle était considérée comme un ensemble de préjugés, que les « esprits savants » ignoraient délibérément, à l'image de Platon, et ce jusqu'au Moyen-âge.
Avec la Renaissance la donne change, l'opinion publique devient celle d'un public éclairé, c'est à dire cultivé. Le sondage est une méthode statistique destinée à évaluer les proportions de différentes caractéristiques d'une population à partir de l'étude d'une partie seulement de cette population, appelée échantillon. Les sondages les plus connus du grand public sont en particulier les sondages d'opinion réalisés par les instituts de sondage. Ces derniers sont des sociétés qui réalisent des études d'opinions, par exemple : TNS Sofres, France-Sondages, Ipsos, Research International, CSA, Institut français d'opinion publique (IFOP), BVA, Louis Harris 2, OpinionWay, ISL, Médiamétrie, Kheolia...
Mais comme le souligne Pierre Weill, président-directeur général de Sofres France et directeur général de Taylor Nelson Sofres (ITNS), « le terme institut est devenu obsolète pour caractériser [ce] métier. Le terme institut en rappelle les origines, avec un côté universitaire et sociologique, alors que la réalité actuelle est celle des entreprises et du business. »
Aujourd'hui les sondages ont réussi à acquérir le monopole de l'énonciation de l'opinion publique. Eux seuls peuvent aujourd'hui prétendre dire ce que pense « l'Opinion ». Ils apparaissent comme un formidable outil démocratique qui permet au peuple d'exprimer directement son opinion, alors qu'auparavant cette tâche était dévolue aux élites qui se prononçaient « au nom du peuple ». Mais leur légitimation dans l'échiquier politique est le fruit d'une longue évolution historique et sociologique, et de nombreuses questions restent encore aujourd'hui en suspens, qu'il s'agisse de leur fiabilité, ou encore de leurs effets réels ou supposés.
[...] Aujourd'hui les sondages ont réussi à acquérir le monopole de l'énonciation de l'opinion publique. Eux seuls peuvent aujourd'hui prétendre dire ce que pense l'Opinion Ils apparaissent comme un formidable outil démocratique qui permet au peuple d'exprimer directement son opinion, alors qu'auparavant cette tâche était dévolue aux élites qui se prononçaient au nom du peuple Mais leur légitimation dans l'échiquier politique est le fruit d'une longue évolution historique et sociologique, et de nombreuses questions restent encore aujourd'hui en suspens, qu'il s'agisse de leur fiabilité, ou encore de leurs effets réels ou supposés. [...]
[...] Effets sur les candidats Le fonctionnement des sondages en politique s'apparente à celui des études de marché. Tout comme une entreprise va effectuer un sondage d'opinion pour connaître les goûts des ménages en matière de consommation afin d'adapter au mieux leur production, le milieu politique va cherche à s'adapter aux demandes des électeurs. Par l'intermédiaire des sondages d'opinion les politiques vont chercher à mesurer l'adéquation de leur politique aux attentes des électeurs ainsi que la popularité de leurs leaders. Ainsi dans certains partis politiques, les sondages peuvent jouer le rôle de primaires. [...]
[...] Mais un phénomène inattendu va se produire, puisque cet épisode va finalement renforcer l'ancrage des sondages en les institutionnalisant définitivement. En effet le sondage d'opinion apparait comme un procédé si solide (lien avec la science, la démocratie) qu'il peut se permettre de se tromper. En France La technique de Gallup arrive en France en 1938 avec la création par Jean Stoetzel de l'Institut Français d'Opinion Publique (IFOP). Stoetzel, qui était fasciné par l'Amérique, va se heurter à un contexte bien différent de celui des États-Unis. [...]
[...] Avec la Renaissance la donne change, l'opinion publique devient celle d'un public éclairé, c'est à dire cultivé. Elle a alors pour vocation de guider les préjugés. Un changement s'opère à partir du XIXe où l'opinion publique prend une importance majeure avec l'essor de la démocratie (pouvoir au peuple, démocratie du nombre) et devient ainsi la préoccupation des sociologues. Et si d'un côté certains ne reconnaissent même pas son existence à l'exemple du sociologue Pierre Bourdieu, d'autres en font un élément primordial qu'ils vont chercher à mesurer, au travers de l'outil qu'est le sondage. [...]
[...] Alors à la théorie du sondage comme outil primordial de la démocratie vient s'opposer celle de Platon, à remettre dans le contexte actuel, qui préconise un gouvernement des sages dont l'avis est éclairé. Effets sur les électeurs Des interrogations quant au degré d'influence des sondages d'opinion sur les comportements électoraux ont émergé. Certains penseurs estiment que les sondages ont une réelle influence sur le choix final des électeurs, en ce sens qu'ils suscitent une sorte de comportement moutonnier. Ce comportement a été mis en valeur par l'économiste américain Liebenstein en 1950, sous le nom d'« effet BANDWAGON (effet de mode). [...]
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