Les théories du paradigme libéral, spécialement le courant transnationaliste, ont été influencées par des évènements, qui depuis les années quarante, ont fait penser à une logique de coopération plus qu'à une logique de conflit permanent. Par exemple, la création de la SDN et de l'ONU; le déclin relatif des Etats-Unis par rapport à la résurgence du Japon et de l'Europe qui avaient des nouvelles stratégies (économique dans le premier cas et collectif dans le deuxième) pour chercher la puissance dans le système international; et surtout le fort développement des processus d'intégration régionale, particulièrement en Europe, ont crée un contexte pour des recherches théoriques qui essayèrent de substituer au réalisme dominant un transnationalisme multiforme, dépassant l'égoïsme des intérêts nationaux par l'intégration de ces intérêts dans une nouvelle société internationale.
Plus spécifiquement, le fonctionnalisme et le néo-fonctionnalisme ont essayé d'expliquer l'érosion de l'autorité de l'Etat à cause de nouveaux acteurs publics et privés, sous et sur étatiques. Ces écoles ont voulu comprendre les phénomènes d'intégration régionale, particulièrement, la construction européenne.
La construction européenne comme processus de création et de maintien d'interactions diversifiées a intéresse la plu part des théoriciens de ces écoles. Ils sont attires par le pourquoi et le comment d'un processus qui, partant d'un marché commun économique, pourrait aboutir à une fusion de nature politique d'institutions et d'entités séparées. Nous verrons donc quels sont les apports et les limites des théories du fonctionnalisme et du néo-fonctionnalisme. Pour cela, nous étudierons dans une première partie les nouveaux concepts et l'approche qui ont apporté ces théories et les nouveaux acteurs qui elles mettent en valeur, et ensuite nous verrons dans une deuxième partie leurs limites théoriques et méthodologiques.
[...] Selon Mitrany, les théories classiques qui veulent instaurer la paix par la coopération semblent trop politiques et juridiques et oublient, les véritables supports de l'institutionnalisation des relations pacifiques : les éléments économiques, sociaux et culturales (ainsi, plus que limiter la coopération à la sécurité ou à la loi et l'ordre dans les relations internationales, on doit identifier les besoins fonctionnels fondamentaux et créer des nouveaux cadres de coopération pour répondre aux besoins). Nous allons maintenant étudier les limites du f et nf. II. Fonctionnalisme et néo- fonctionnalisme : des limites non négligeables malgré l'originalité de leurs théories a. Des limites théoriques. Par rapport aux postulats, le f et nf présentent certaines limites : D'abord, l'originalité mais aussi le principal défaut du f et nf réside dans l'irréversibilité apparente du processus d'intégration dans lequel la nécessite prime sur la volonté politique. [...]
[...] Cependant, selon Battistela un simple coup d'œil sur les réflexions publiées sur les régionalisations autres qu'européenne permet d'ailleurs de constater leur faiblesse théorique D'autre part, selon Simon Hix, les théories de RI permettent d'analyser les conflits politiques au sein de la Communauté européenne uniquement à partir de la matrice linéaire soutien ou opposition à intégration supranationale, alors que ces conflits portent de plus en plus sur des questions d'allocation et de distribution des ressources que la comparative politics est mieux a même d'interpréter. Conclusion Dès les années trente et jusqu'aux années soixante-dix, les théories fonctionnalistes et néofonctionnalistes ont eu un grand succès notamment avec le début du processus d'intégration européenne basé sur les axiomes de ses théories Apres un période de déclin, ils ont opéré un retour dans la théorie des relations internationales au milieu des années quatre-vingt. Les fonctionnalistes et néo- fonctionnalistes ont apporté une vision nouvelle et originale au processus d'intégration. [...]
[...] Aussi, cette analyse à force de se focaliser sur le processus endogène omet le contexte exogène à l'intégration européenne, le contexte international. Il est évident que les différents états partis prenantes à intégration sont, au-delà des relations qu'ils entretiennent entre eux, situes dans un système international. De plus, les approches f et nf souffrent d'une conception excessivement rationnelle et monolithique des acteurs (élites et gouvernements). A cet égard, le f comme le nf montrent clairement leurs limites en raison de leur incapacité à dépasser une vision rationnelle de l'acteur, que ce soit état d'un côté, les élites de l'autre. [...]
[...] Par opposition à Mittrany qui postulé la nature non politique des besoins économiques et des décisions techniques, l'intergouvernamentalisme de Hoffmann postule d'emblée que la décision de traiter certaines questions comme des questions techniques est elle-même une décision politique. Celui l'amène à refuser tout déterminisme socioéconomique du processus d'intégration. Finalement des événements comme le refus à la Constitution Européenne semblent confirmer les limites du nf présentes par Stanley Hoffmann. Selon lui, l'intégration crée des tensions nouvelles parce qu'elle pose tôt ou tard la question de la souveraineté des états. [...]
[...] Et même s'il y a des actions qui freinent la tendance du spill over, elles n'impliquent pas un spill back ou retour a des actions purement nationales. Aussi, ces écoles établissent un lien direct entre la problématique d'intégration et celle de la paix. Karl Deutsch définit intégration comme l'obtention, au sein d'un territoire, d'un sens de la communauté et d'institutions et de pratiques suffisamment fortes et diffusées pour assurer, pendant un long moment, des attentes de changement pacifique parmi population concernée. [...]
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