Le présent travail consiste dans l'analyse d'un dispositif de pouvoir mettant en œuvre une vérité d'Etat, et divisant une société donnée en dominants et assujettis. Il vise à montrer l'application pratique d'un tel pouvoir, son déploiement sur l'exemple concret d'une société, en se servant de l'analyse du pouvoir que M. Foucault fait dans son cours de 1976 intitulé "Il faut défendre la société". L'investigation sur une société précise permet d'apporter ses précisions et complète d'ensemble théorique de l'exposé foucaldien par des éléments particuliers.
Le choix du pays est tombé sur l'Afrique du Sud pour des raisons suivantes. Tout d'abord, c'est une société composée de colons blancs de deux origines différentes et des populations indigènes divisées en plusieurs ethnies, ce qui les dispose historiquement en tant que dominants et subalternes. De plus, c'est une société dans laquelle le racisme d'État a été érigé en doctrine officielle alors même que la population discriminée était de loin majoritaire. Et enfin, c'est un pays où un tel ordre de faits a finalement été renversé.
Cela permet de suivre la mise en place d'un pouvoir, son évolution et ses conflits internes, et finalement sa fin et son remplacement par un autre pouvoir. Il s'agit de rechercher derrière un discours établi les moments de son établissement, les situations qui ont mené à un tel état législatif, et l'exemple de l'Afrique du Sud durant la période de l'apartheid permet précisément de suivre de près l'établissement du discours politique des populations noires discriminées.
L'Apartheid, une doctrine d'Etat sud-africain, effective entre 1948 et 1991, cautionne le développement séparé des races au sein d'une même société. Elle s'accompagne d'un désengagement de l'Etat quant à un groupe défini des individus le constituant. Il en résulte un déséquilibre dans la distribution des biens et de protection se résumant à privilégier systématiquement l'épanouissement des uns et délaissement des autres, une façon de "faire vivre et laisser mourir" - ou pour le moins laisser survivre dans un cadre répressif.
Il s'agit de saisir la formulation d'un dispositif de pouvoir à partir d'un ensemble de données historiques. Ce dispositif, en se mettant en place, bannit et combat un certain autre ensemble d'idées, et vise à les murer dans l'oubli ou l'illégalité. Pourtant, les représentants de cela persistent sous ce pouvoir dans les lieux les plus éloignées de lui. Le combat continue sous la forme d'une répression, dans une société pourtant civile et pacifiée.
La nouveauté de ce travail consiste dans l'analyse menée dans un contexte contemporain, incluant de nouveaux éléments d'information et d'historiographie.
Cette analyse se construit sur une triple appréhension de l'histoire et de la politique durant l'Apartheid: la formation d'une vérité d'état, le conflit que cette vérité entraîne, le renversement de cette vérité et la formation d'une autre, adaptée aux nouveaux dominants.
[...] Ainsi, la ségrégation pratiquée légalement en Afrique du Sud durant la période d'Apartheid était en désaccord avec les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme estimées dans l'opinion internationale. Par conséquent, des mesures ont été appliquées par la communauté internationale contre le ségrégationnisme de l'Etat en Afrique du Sud, consistant dans un boycott des produits du pays, refus d'aide internationale, exclusion des Jeux Olympiques de 1968. Ces mesures consistent précisément en une punition disciplinaire, telle qu'elle est pratiquée par un pouvoir si ses lois ne sont pas respectées. [...]
[...] L'application de force dans une société civile et l'établissement d'une vérité d'Etat: l'Afrique du Sud durant l'Apartheid Introduction Le présent travail consiste dans l'analyse d'un dispositif de pouvoir mettant en œuvre une vérité d'Etat, et divisant une société donnée en dominants et assujettis. Il vise à montrer l'application pratique d'un tel pouvoir, son déploiement sur l'exemple concret d'une société, en se servant de l'analyse du pouvoir que M. Foucault fait dans son cours de 1976 intitulé "Il faut défendre la société". [...]
[...] Mais en même temps, c'est aussi une provocation qui alimente le conflit aussi du coté des subalternes, qui accumule peu à peu les injustices, entraine les réactions. Le township de Soweto, créé en tant que résidence pour les noirs selon l'application de la loi d'Habitation Séparée, se retrouve à être le premier lieu où les Noirs manifestent une résistance ouverte à l'Apartheid. Selon Dr Henrik Verwoerd, il était essentiel de "enseigner aux Noirs dès leur plus jeune âge que l'égalité avec les Blancs ne leur convient pas". [...]
[...] II Continuation de la guerre dans une société civile La discrimination est une mesure qui entraîne nécessairement une lutte de la part des subalternes, puisqu'elle affecte une dignité humaine qui vaut par delà les considérations de race ou de politique. L'Apartheid se définit comme un dispositif du racisme d'état, ce que Foucault définit comme "un racisme qu'une société va exercer sur elle-même . un racisme interne, celui de la purification permanente . une des dimensions fondamentales de la normalisation sociale." (p.53) C'est donc une étape nécessaire qui suit l'établissement d'un pouvoir. [...]
[...] Ainsi en 1976, lorsque le département chargé de la formation scolaire des Noirs publie un décret indiquant que la nouvelle langue d'enseignement serait l'afrikaans, les étudiants noirs réagissent, leur langue parlée étant l'anglais. Le 16 juin, environ étudiants se réunissent à Soweto pour défiler pacifiquement contre ce décret. Le Bureau of State Security est pris de surprise et envoie un escadron de police former un barrage devant la tête de la manifestation afin de la bloquer. Face au refus des manifestants de se disperser, un policier a sorti une arme et sans avertissement préalable a tiré dans la foule. Parmi les premiers morts figure Hector Petersen ans. [...]
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