L'anticommunisme est une notion complexe. Au sens le plus strict, il s'agit d'une hostilité au communisme, qui peut se traduire par un sentiment, une doctrine ou une politique. L'histoire de l'anticommunisme en Europe au XXe siècle est immanquablement liée à l'histoire du communisme lui-même. Cette position, qui a sans doute été l'une des plus partagées par les populations européennes au XXe siècle, est avant tout le produit d'une peur.
Il faut donc se demander s'il est plus pertinent de parler des anticommunismes, plus que de l'anticommunisme. L'histoire du communisme est jalonnée de dates décisives, comme la Révolution d'Octobre, le Pacte germano-soviétique ou bien le Printemps de Prague. Ces événements ont été vécus simultanément par l'ensemble des opinions publiques européennes, et ils ont contribué à forger des réactions communes. Mais les mouvements communistes ont évolué de manière différente au sein de chaque pays – par exemple, l'Italie a connu un terrorisme d'extrême gauche pendant les années de plomb, ce qui n'est pas le cas de la France. Par conséquent, les positions anticommunistes sont également le reflet d'une spécificité nationale.
Nous allons donc traiter ce sujet en trois parties, en considérant dans un premier temps l'anticommunisme comme représentation, au sein d'un imaginaire collectif. Ensuite, nous verrons que l'anticommunisme est également une idée et une identité en nous penchant sur les différents mouvements anticommunistes. Enfin, nous étudierons l'anticommunisme concret, qui prend forme dans des politiques.
[...] L'anticommunisme en Europe au siècle Introduction L'anticommunisme est une notion complexe. Au sens le plus strict, il s'agit d'une hostilité au communisme, qui peut se traduire par un sentiment, une doctrine ou une politique. L'histoire de l'anticommunisme en Europe au XXe siècle est immanquablement liée à l'histoire du communisme lui-même. Cette position, qui a sans doute été l'une des plus partagées par les populations européennes au XXe siècle, est avant tout le produit d'une peur. Il faut donc se demander s'il est plus pertinent de parler des anticommunismes, plus que de l'anticommunisme. [...]
[...] La même année, c'est la création en RFA de la VVF (Fédération populaire pour la paix et la liberté) par Eberhard Taubert, qui avait été la figure de proue de l'anticommunisme nazi (Ludwig) et membre de l'Anti-Komintern. L'exemple de Taubert montre que ces associations anticommunistes en Allemagne se sont souvent appuyées sur les anciens réseaux nazis. En 1951 est fondé à San Remo le Comité européen Paix et Liberté, qui fait le lien entre les associations française, allemande, italienne et belge. Ces organisations perdureront jusqu'aux années 1970. Mais il ne faut pas oublier que la propagande anticommuniste sous la guerre froide voit également l'utilisation politique pour ne pas dire l'instrumentalisation des dissidents soviétiques. [...]
[...] L'anticommunisme gaulliste, quant à lui, est le produit d'une pensée originale. De Gaulle reconnaît bien lors d'un discours à l'université d'Oxford en 1941 que dans l'époque moderne la transformation des conditions de la vie par la machine [ ] bat en brèche les libertés de chacun Toutefois, face à cette crise, le général prône l'action nationale plutôt que l'internationalisme, les valeurs catholiques plutôt que l'athéisme virulent, la recherche de la continuité du processus historique plutôt qu'une volonté de faire table rase Alexandre Soljenitsyne est l'exemple d'un dissident russe férocement anti-communiste de tendance de droite : partisan d'une Russie indépendante et d'un pouvoir présidentiel fort, profondément orthodoxe, il n'a jamais démenti les accusations de royalisme formulées contre lui. [...]
[...] L'anticommunisme comme idée : les mouvements Les positions anticommunistes ont la particularité de regrouper des opinions issues des horizons politiques les plus variés L'anticommunisme de droite A droite, on peut d'abord noter l'anticommunisme des forces traditionnelles, comme l'Eglise, les nationalistes ou les monarchistes. La position de l'Eglise est officiellement fixée en 1937. Dans l'encyclique Divine Redemptoris, Pie XI affirme que le communisme est intrinsèquement pervers : on ne peut admettre dans aucun camp la collaboration avec lui En France, l'Action Française se fait le porte-étendard de la croisade contre le communisme athée et sanguinaire. [...]
[...] LUDWIG, Bernard, La propagande anticommuniste en Allemagne fédérale. Le VFF pendant allemand de Paix et liberté ? Vingtième siècle, Revue d'histoire, 80, octobre-décembre 2003 [article montrant comment la propagande anticommuniste en RFA pendant la guerre froide utilisa les anciens réseaux nazis]. LUDWIG, Bernard, Le Comité européen et international Paix et Liberté Internationale ou réseau de l'anticommunisme ? 1950 1970 Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, automne 2004 [article relatant l'organisation concrète de réseaux anticommunistes à vocation directement politique sous la guerre froide]. [...]
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