La IIIème République s'est installée contre les forces traditionnelles, l'Eglise et la monarchie. Cela se traduit notamment par une politique de limitation du pouvoir du clergé menée par les Républicains, ainsi que de conséquentes mesures de sécularisation. Elle apparaît ainsi comme une période charnière de notre histoire politique. En effet ce mouvement joue un rôle clé dans le processus de modernisation, puisqu'il met en exergue le thème récurrent au XIXème siècle des relations entre Eglise et Etat, entre personnes unies par un sentiment religieux au-delà des frontières et personnes unies par un sentiment national dans un espace clos. Cependant, sous la IIIème République, comment définir l'anticléricalisme ? Quelles en sont ses manifestations ? Est-il unitaire ou porte-t-il en son sein plusieurs courants de pensée ?
Pour répondre à cela, il est essentiel de s'attacher en premier lieu à la définition du mot « anticléricalisme » et de ses traductions sous la IIIème République, pour ensuite analyser les revendications communes et les divergences du mouvement anticlérical.
[...] Par ailleurs, la tendance des clercs à s'ériger comme une classe à part fait d'eux l'objet d'une critique virulente. Enfin la conviction que l'Eglise menace l'Etat ( il ne faut pas que l'autorité temporelle mette sous tutelle l'autorité civile), la Nation ( opposition entre unité nationale et sentiment religieux transnational) et la Famille puisqu'elle s'immisce jusque dans la structure familiale en professant son ordre moral soude le mouvement. Ce sentiment de rejet est conforté par le fait que l'Eglise refuse la République jusqu'à l'encyclique de 1892. [...]
[...] De ce point de vue l'anticléricalisme est uni dans la contestation mais n'est-il pas également constructif? De part l'importance de cette force dans notre histoire politique , de la recherche du pouvoir par les anticléricaux et enfin de l'existence d'idées maîtresses qui structurent le mouvement il est également, comme le dit René Rémond, une idéologie positive. Les idées essentielles sur lesquelles reposent l'anticléricalisme sont avant tout la conviction qu'il existe une antinomie absolue entre cléricalisme et société moderne puisque le clergé reste un symbole de la Contre-Révolution, de l'ordre ancien et de l'opposition au progrès. [...]
[...] Ceci tend à se superposer à l'éventail politique de l'époque. A l'image de tout processus de modernisation, il apparaît aujourd'hui encore inachevé, comme le laissent transparaître les débats toujours vifs autour de l'enseignement ou de l'intégration des femmes. [...]
[...] Un anticléricalisme ou des anticléricalismes en France sous la IIIème publique ? La IIIème République s'est installée contre les forces traditionnelles, l'Eglise et la monarchie. Cela se traduit notamment par une politique de limitation du pouvoir du clergé menée par les Républicains, ainsi que de conséquentes mesures de sécularisation. Elle apparaît ainsi comme une période charnière de notre histoire politique. En effet ce mouvement joue un rôle clé dans le processus de modernisation, puisqu'il met en exergue le thème récurrent au XIXème siècle des relations entre Eglise et Etat, entre personnes unies par un sentiment religieux au-delà des frontières et personnes unies par un sentiment national dans un espace clos. [...]
[...] Néanmoins, les tensions ne tardent pas à ressurgir, du fait du ralliement de l'Eglise à la République. Les marxistes interpréteront le mouvement anticlérical comme un moyen de détourner du vrai problème, celui de la structure inégalitaire des classes sociales. La droite la plus modérée, une fois la séparation de l'Eglise et de l'Etat acquise,critique la persistance du mouvement anticlérical. Il est ainsi débordé à la fois par sa droite et par sa gauche et par conséquent, il va perdre en ampleur dans les années 1910, la guerre consacrant son déclin. [...]
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