Les années 1970 ont vu l'émergence en Amérique Latine d'un nouvel acteur sur la scène politique : l'indien. En effet depuis cette époque, nous avons progressivement assisté à une multiplication des mouvements politiques indigènes dans la région. Alors qu'on pensait l'assimilation arrivée à son terme, l'indien se « réveille » et s'impose peu à peu comme un élément incontournable de la vie politique. C'est au travers de revendications sociales, économiques et identitaires que les mouvements indiens vont se construire de la base populaire pour enfin parvenir à gagner le pouvoir politique ces dernières années. Les mouvements indiens ont constitué le principal mouvement social de ces dernières décennies en Amérique Latine. Depuis l'apparition de la première organisation indienne d'Équateur jusqu'à l'actuelle mobilisation des Mapuche au Chili, le phénomène indien n'a fait que s'étendre.
À travers ces mouvements, les Indiens ont acquis une nouvelle visibilité dans tous les pays d'Amérique latine, qu'ils y représentent une part importante de la population (Équateur, Bolivie, Pérou, Guatemala, Mexique) ou qu'ils ne soient qu'une minorité plus ou moins significative (Colombie, Brésil, Nicaragua, Argentine ou Chili). Ces mouvements constituent une véritable rupture avec la tradition de révolte sociale du continent. Ces mobilisations indiennes ne correspondent plus aux modèles d'action collective prônés par la gauche traditionnelle marxiste dont l'influence fut, et reste d'une certaine manière très importante en Amérique Latine. La révolte sociale s'y combine avec la contestation culturelle, avec le rejet d'un système de représentation qui enferme l'indien dans une image négative, l'objective et l'infériorise.
[...] Il imprègne les cultures nationales et est intériorisé par les communautés indiennes et les individus eux-mêmes. Selon les lieux et les périodes, les groupes et les personnes, il s'exprime sous des formes biologiques, culturelles, folkloristes. Ces mouvements indiens sont donc des révoltes contre la domination, la discrimination et l'exclusion, souvent aussi contre la menace de disparition ou de perte de la différence, elles vont cependant au-delà de la simple protestation. Elles cherchent à lier des conduites de défense à la définition et à la mise en œuvre de nouvelles orientations sociales et culturelles. [...]
[...] Sur ces six pays, quatre ont un outcome le Chili, la Bolivie, l'Equateur et la Colombie ont en effet connu de forts mouvements indiens qui se sont constitués en force politique et ont acquis un poids non négligeable dans leur système respectif. Ainsi au Chili, depuis une vingtaine d'années s'est constitué un réseau d'organisations du peuple Mapuche qui se mobilisent pour la restitution de leur terre et la reconnaissance de leur identité culturelle jusqu'à l'institution en parti politique avec la création en 2008 de leur premier parti politique Wallmapuwen. [...]
[...] En Argentine c'est le manque de cohésion, les très grandes divisions au sein de la population indienne et les fortes inégalités au sein même de ces ethnies qui sont déjà très différentes, ce qui a eu pour effet de stimuler des rivalités qui ne facilitent pas le processus de mobilisation. La Bolivie et l'Équateur sont des cas très similaires, ils constituent aujourd'hui de fer de lance du mouvement indigène dans les pays andins et en Amérique Latine aux côtés du Mexique avec le Chiapas. [...]
[...] Ainsi nous attribuons la note aux cas dont le système institutionnel sera favorable à une représentation politique indienne. De la sorte, le Chili (CH1 comme CH2) aura la note de puisque malgré l'ouverture démocratique il s'agit d'un système de vote majoritaire qui favorise les grosses formations, déforme la volonté populaire et est très restrictif dans les formes de participations politiques. VOT : cette variable détermine quel est l'accès aux votes des minorités. Il faut donc observer s'il existe des barrières institutionnelles qui feraient que des individus seraient relégués à une citoyenneté de second rang dans la mesure où ils ne pourraient pas exercer pleinement leurs droits de citoyen. [...]
[...] Pour cela nous mettons en commun les variables sur la population indienne, mais aussi sur le mouvement indien en lui même. En réalité, il s'agit de rassembler toutes les variables ayant un rapport avec le groupe ethnique en question. Les variables sont également au nombre de cinq : la capacité de ces groupes à se mobiliser, la part de la population indienne sur l'ensemble national, les discriminations politiques et économiques que subissent ces populations, l'unité ou la fragmentation éventuelle de ces populations en mouvement, et le degré d'autonomie de ces mobilisations indiennes. [...]
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