Ce document est une critique historique du texte de l'Amérique Juive de Cousteau. Minutieusement rédigée, la qualité impeccable de cette rédaction révélant d'un professionnalisme sans égal saura vous montrer les facettes les plus intéressantes de cet écrit, vu à travers les yeux de notre époque.
[...] La France est un pays divisé et, en particulier dans la zone occupée, la propagande anti-juive est intense, portée par des groupuscules collaborationnistes très actifs. C'est donc dans ce contexte que s'inscrit l'essai de Cousteau, paru aux Editions de France, avec un objectif politique affiché : convaincre l'Amérique de la nécessité d'arrêter la guerre contre l'Allemagne et d'unir ses forces avec celles des nazis contre la menace juive. En effet, tout au long de ce chapitre, intitulé « les insoumis », Cousteau s'attache à détailler les points communs que la civilisation américaine possède avec l'Europe nazie. [...]
[...] ] « Alors Ford capitula. En janvier 1922, le Dearborn Independent publia une note embarrassée expliquant que le journal devait cesser ses attaques [ . ] Les juifs avaient réduit au silence le businessman le plus puissant d'Amérique » (p.87). Plus loin, on nous explique que « les juifs contrôlaient les principaux journaux, ils leur furent aisés de déshonorer les chefs du nouveau Klan » (p.90). Pour le père Coughlin, même situation : « les juifs voulaient la guerre, les unes après les autres, comme par enchantement, les stations de radiodiffusion lui retirèrent leurs micros » (p.93). [...]
[...] Les banques sont entre leurs mains, « les Baruch, les Loeb, les Warburg, les Rothschild » (p.91), les universités et les lieux de la haute-culture où on « instaurait sournoisement une sorte de numerus clausus » (p.93). Rien n'échappe à leur influence. A partir de là, l'Amérique va connaître ses véritables martyrs. Cousteau en présente deux : d'une part James True, un homme d'affaires fondateur d'un journal antisémite, qui subit une répression en bonne et due forme de la part de Roosevelt, soumis à la botte des juifs. [...]
[...] Certes, la guerre de Sécession est terminée depuis longtemps (1865), mais, dans ces régions du Sud, le KKK continue de porter « les germes d'un véritable national-socialisme américain » (p.89), « répondait à ce besoin religieux de rénovation nationale et de pureté » (p.89). Ce point de départ continue de résonner dans l'Amérique contemporaine, animé par des anonymes issus du petit peuple durement frappé par la crise économique, « l'expression publique de la révolte aryenne » (p.93), fortement anticommuniste, « où règnerait la justice sociale » (p.91), mise à mal par les capitalistes juifs et les démocrates corrompus. [...]
[...] En cause, le fait que les milieux juifs peuvent s'appuyer sur deux pouvoirs qui leur assurent une suprématie sans limite : d'abord, ils contrôlent la presse, « Isaac Laudmann, rédacteur de l'American Hebrew » (p.85) interpelle Henry Ford de prouver l'existence d'un complot juif, l'amenant, selon Cousteau, vers une impasse : « Ford était accablé de papier timbré. Par centaines, des juifs lui intentaient des procès ou exigeaient l'insertion de mises au point ou de démentis » (p.86) [ . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture