L'avenir de notre République dépendra non seulement d'un meilleur agencement politique des pouvoirs, mais aussi d'un renforcement, si nécessaire d'une recréation, de ce lien entre le sommet de l'Etat et sa base, sa source, le citoyen français. Mais comment cette recréation est-elle possible ? Sont-ce les élites politiques seules qui doivent aller à l'avant des citoyens pour briser la bulle que ceux-ci dénoncent ou ne faut-il pas aussi que les citoyens eux-mêmes se rapprochent du pouvoir politique et prennent des initiatives ?
[...] A partir de ce moment, c'est l'ensemble de la classe politique qui devra désormais compter sur la présence du parti de Jean-Marie Le Pen. En 1992, les citoyens envoient à nouveau un message implicite à la classe politique témoignant de leur méfiance. Les Français sont cette fois conviés à ratifier le traité de Maastricht qui déterminera l'avenir de leur pays dans l'Union Européenne. Avec seulement 51% des suffrages exprimés en faveur du oui il est évident que l'approbation est loin d'être massive. [...]
[...] Une offre politique qui correspond aux attentes citoyennes contribuera naturellement à une amélioration de l'intervention du citoyen dans la vie publique. Si par exemple le parti des Verts s'est créé, c'est qu'il y avait une réelle demande de la population. L'éclatement partisan qui grandit actuellement est aussi un problème : une solution pour clarifier le système et attirer les électeurs pourrait être de limiter le nombre de candidats. Par exemple lors de l'élection présidentielle : on peut imaginer ne retenir que 10 candidats, les 10 qui auraient obtenu le plus de signatures. [...]
[...] En recréant le militantisme La figure du militant nous paraît de plus en plus étrangère. Même les partis de masse ont perdu leurs réseaux indispensables à la transmission des valeurs civiques. On peut à nouveau citer le PCF, qui était considéré comme un parti de masse vecteur d'intégration sociale par excellence. Mais depuis 20 ans, ce dernier a perdu plus des trois quarts de ses effectifs militants. Le Parti Socialiste également a perdu membres en 10 ans : il ne lui en reste plus que aujourd'hui. [...]
[...] En tout cas, une amélioration de l'intervention du citoyen dans la vie publique passera par une réinvention du référendum, qui doit s'étendre théoriquement (en combinant une extension du référendum législatif dans le cadre de l'article 11 et une rénovation du référendum constitutionnel dans le cadre de l'article 89) et pratiquement. Envisager le référendum d'initiative populaire ? Si l'on pousse encore plus loin, l'extension théorique du référendum pourrait s'opérer par la mise en place de l'initiative populaire. Cela ouvrirait la possibilité à une minorité de citoyens de provoquer un référendum au niveau national. [...]
[...] Deuxième symptôme : la montée de l'abstention Mais comme ce signal est souvent peu entendu, les citoyens hésitent de plus en plus à faire le déplacement jusqu'à l'urne. La montée de l'abstention peut être considérée comme un symptôme encore plus grave. En effet, si le vote protestataire est un appel du citoyen pour crier son mécontentement et son désarroi, l'abstention tend davantage à signifier un désintéressement de la politique. Sans compter le nombre croissant des citoyens carrément non-inscrits sur les listes électorales ! Si le système français les prenait en considération, le taux d'abstention prendrait facilement 10 points d'un coup. [...]
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