L'altermondialisme comme critique de la mondialisation néolibérale

Thèmes abordés

mondialisation, néolibéralisme, libéralisme économique, politique économique, Etats-unis, Royaume-uni, Japon, Europe, FMI Fonds Monétaire International, banque mondiale, altermondialisme, institutions financières internationales, OMC Organisation Mondiale du Commerce, OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques, UNESCO, libre-échange

Résumé du document

Depuis une vingtaine d'années, le néolibéralisme domine la politique économique des États-Unis et du Royaume-Uni. Le néolibéralisme a de fervents défenseurs en Europe occidentale continentale et au Japon, mais une résistance populaire substantielle y a limité son influence jusqu'à présent, malgré les efforts continus des États-Unis pour leur imposer des politiques néolibérales. Dans une grande partie du tiers-monde et dans les pays en transition, les États-Unis ont réussi à imposer des politiques néolibérales, en agissant en partie par l'intermédiaire du fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (Dasic, 2021).
Le néolibéralisme est une version actualisée de la pensée économique libérale classique qui était dominante aux États-Unis et au Royaume-Uni avant la Grande Dépression des années 1930. Entre le milieu des années 1930 et le milieu des années 1970, une nouvelle approche « interventionniste » a remplacé le libéralisme classique, et l'idée s'est imposée que le capitalisme nécessitait une importante réglementation de l'État pour être viable. Dans les années 1970, l'ancienne religion du libéralisme classique a fait un retour rapide, d'abord dans le monde universitaire de l'économie, puis dans le domaine de la politique publique (Slobodian, 2018).

Extraits

[...] Le dollar américain et l'euro sont des exemples de monnaie à circulation transfrontalière. Dans la finance mondiale, divers types d'épargne et d'investissement circulent dans des espaces trans-mondiaux. Dans le domaine des organisations, des milliers d'entreprises, d'associations bénévoles et d'organismes de réglementation opèrent désormais dans une sphère mondiale. Le changement climatique et l'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphérique sont des exemples de développements écologiques anthropogéniques, c'est-à-dire induits par l'homme, qui se déroulent à l'échelle planétaire. Sur le plan idéologique, les gens font l'expérience de la conscience mondiale, dans la mesure où nous concevons le domaine de nos vies en termes trans-mondiaux, par exemple, lorsque nous rencontrons des globes en classe ou lorsque nous regardons les Jeux olympiques (Gilpin, 2001) Néolibéralisme Le néolibéralisme repose sur l'économisme et le mercantilisme, tels qu'ils sont réalisés par le biais de la privatisation, de la libéralisation et de la déréglementation. [...]

[...] Néanmoins, la vision réformiste de Stiglitz appelle essentiellement à une meilleure gestion du processus de mondialisation. Il souligne que les politiques néolibérales ont échoué même selon leur propre critère principal, à savoir la capacité à générer une croissance économique (Stiglitz, 2002) Critiques radicales de la mondialisation néolibérale Les critiques de la mondialisation néolibérale qui sont influencés par la tradition de l'économie politique radicale développent une critique plus acerbe des politiques néolibérales que Sachs et Stiglitz, et sont moins optimistes quant au potentiel de réforme. [...]

[...] La notion de " altermondialisation " constitue une critique convaincante et constructive des politiques économiques qui se concentrent uniquement sur la croissance économique. Le développement intégral souligne la nécessité de prêter attention à des facteurs tels que la distribution équitable, la durabilité écologique et l'impact des politiques économiques sur la communauté. Outre ses contributions importantes au débat sur la mondialisation, le débat à travers l'altermondialisation pourrait être encore amélioré, notamment par le dialogue. Les critiques radicaux permettraient d'obtenir une analyse plus approfondie de la dynamique interne du capitalisme. Par ailleurs, Il est important de comprendre les raisons normatives de l'écartement du néolibéralisme. [...]

[...] Les causes sous-jacentes de l'accumulation de la dette sont multiples. La plupart des causes sont profondément enracinées dans les schémas d'injustice de l'économie mondiale, notamment la distorsion des économies du tiers monde par le colonialisme, le déclin rapide des termes de l'échange pour la plupart des produits du tiers monde, les politiques de développement inappropriées encouragées par les agences d'aide et les augmentations rapides des taux d'intérêt mondiaux dues aux choix de politique macroéconomique et budgétaire. Les prêts irresponsables des gouvernements et des banques, notamment les prêts massifs aux dictatures militaires, ainsi que la corruption et la mauvaise gestion économique de ces mêmes régimes ont également joué un rôle important (Noreena ; Slobodian, 2018). [...]

[...] Le dépassement du néolibéralisme nécessite un changement majeur des valeurs dominantes parmi les décideurs politiques et le grand public. Les alliances contre le néolibéralisme seront plus fortes, et les alternatives au néolibéralisme seront plus viables, dans la mesure où elles attireront le soutien de diverses cultures. Étant donné que la supra-territorialité élargie a considérablement réduit les zones tampons géographiques entre les différentes civilisations, la nécessité de développer des modes constructifs de communication et de négociation interculturelles est plus urgente que jamais Références Barone, C. (2004). Radical Political Economy: A Concise Introduction. Routledge T&F. [...]