L'altérité dans la société américaine

Résumé du document

Quelles sont les circonstances sociales, culturelles, voire économiques, qui ont conduit les USA à élaborer un recensement de la population par un questionnaire faisant référence aux origines ethniques et raciales de la population et quelle est son utilité ?

Ce recensement est significatif du besoin d'une société multiculturelle de se nommer en termes de catégories statistiques préexistantes. Le terme de recensement peut être synonyme de mesures quantitatives de la population d'un pays, d'une région, d'une ville. Il démontre le besoin dans nos sociétés modernes d'élaborer une recherche scientifique méthodique sur la population diversifiée vivant dans un lieu précis.

Comment se construit la notion d'altérité, et donc de la représentation de la différence sociale, de l'autre, dans une société jeune aux multiples contradictions sociales élaborées dans l'idéal de la liberté pour tous et toutes ? (...)

Extraits

[...] Le contexte historique social et économique lié aux diverses colonisations créées par les nations européennes au XVIII siècle dans le nouveau monde ont été à l'origine de ce nouveau type de recensement qui nomment les individus suivant leurs statut de dominant ou dominé et de travail. Ces notions de catégorie sociale ont été déterminées en premier lieu par le contexte social particulier du nouveau monde en 1790, une société constituée en partie par des immigrants blancs anglais, français, irlandais, allemands et espagnols et par des hommes de couleur déportés d'Afrique pour servir d'esclaves à ces mêmes immigrants dans leurs propriétés. La première tentative de mesure de la population américaine n'avait pas le but qu'on lui prête aujourd'hui par les institutions étatiques. [...]

[...] Cf Berger et Luckmann, la construction sociale de la réalité, éd. Armand Colin, Paris, pp77-111 Cf Mileti Poglia Francesca, les catégories statistiques : construction sociale du nombre contruction sociale des catégories d'altérité et identité des populations migrantes. Réflexion théorique et étude de cas, (chapII,3) univesité de Neuchâtel,2000, pp101-107. [...]

[...] Le recensement est le miroir du comment se sont définies les différentes populations dans la société américaine d'hier et d'aujourd'hui. Il représente une topographie des politiques publiques misent en place par le gouvernement américain pour légitimer et institualiser un ordre social. Toute modification de la topographie du recensement touche à des enjeux de relation qui existent entre les groupes raciaux et ethniques. Les moments clés de la transformation des catégories Les luttes de classement sont liées à la transformation de la société américaine. [...]

[...] Le résultat de la forte immigration des pays latins s'observe dans les régions du sud-ouest par l'apparition d'une codification à consonance espagnole, mais ils doivent se définir comme blanc. En 1960 la terminologie de race et de couleur disparaît du recensement. On demande aux individus de se définir eux-mêmes (autorégulation) dans des catégories soit blanche, noire, américaine, indienne, esquimaude, hawaïenne. Ce changement est probablement du au contexte social marqué par de fortes révoltes contre l'establishment blanc. Notamment les mouvements des blacks panthers, les révoltes dans les ghettos noirs et ethniques des grandes métropoles, par le rôle des mouvements et des partis politiques. [...]

[...] Comment est-ce que des catégories raciales et ethniques se sont perçues comme autre en rapport à celles dites dominantes dans la société américaine. Le sens commun nous dit que cela est la conséquence de l'évolution historique de la société américaine en référence aux rapports économiques et culturelles qui se sont créés et acceptés comme tels par les mentalités en présence. Il y a des voix qui sont plus fortes que d'autres, être blanc c'est être le colonisateur, le maître du nouveau monde, celui qui détermine les lois et les règles du jeu et être noir ou indien c'est être l'esclave déporté et le peuple conquis et dominé, celui qui est autre par son héritage de race ou ethnique. [...]