La libéralisation du commerce agricole menace t-elle la sécurité alimentaire des pays en développement ? Alors que les questions non commerciales, comme la sécurité alimentaire et le développement rural, n'avaient pas reçu beaucoup d'attention dans le Cycle d'Uruguay, elles ont acquis beaucoup plus de visibilité dans le Cycle de Doha. A Doha, les membres de l'OMC se sont engagés à « permettre aux pays en développement de prendre en compte effectivement leurs besoins de développement, y compris la sécurité alimentaire ». Ainsi, le bilan de l'activité économique dans les pays en développement à la lumière des mesures de libéralisation agricole, et en particulier l'impact de ces mesures sur la sécurité alimentaire et la pauvreté, font aujourd'hui l'objet d'un large débat au sein de l'OMC. En effet le fait que l'agriculture représente une importante partie de l'activité commerciale des pays en développement (elle contribue pour environ 9 % au PIB et représente plus de la moitié de l'emploi total) est dorénavant reconnu de tous ...
[...] La première raison avancée par ceux qui soutiennent la libéralisation agricole est qu'elle offre aux pays des possibilités nouvelles. En effet, la réduction des mesures de soutien et du subventionnement des exportations crée des possibilités d'échanges nouvelles entre pays développés et pays en développement. Il faut savoir qu'en 2003, les pays en développement ont effectué 46% de leurs exportations avec d'autres pays en développement. Par conséquent, cette croissance économique nouvelle dérivant de l'agriculture aura donc une incidence particulièrement forte sur la réduction de la pauvreté et de la faim. [...]
[...] La question maintenant est donc de savoir si la libéralisation agricole est un moyen pour parvenir à la sécurité alimentaire dans les pays en développement ou alors une menace nouvelle qui plane sur celle-ci. Sur ce point, les avis exprimés varient : pour certains la libéralisation du commerce agricole doit être considérée comme un danger, alors que pour d'autres, elle peut être une possibilité à exploiter. Nous allons donc essayer de faire un bilan de ces différentes analyses afin de répondre de façon la plus neutre possible à cette difficile question, à laquelle seul l'avenir pourra répondre. [...]
[...] L'objectif de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, à savoir aider les pays en transition à moderniser et à améliorer les pratiques agricoles ainsi qu'à garantir une bonne nutrition pour tous, semble encore difficile à atteindre. La définition de la sécurité alimentaire par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) : Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO veut «assurer à tous en tout temps l'accès matériel et économique aux aliments de base dont ils ont besoin». [...]
[...] Enfin, la réduction de la protection et la diminution simultanée des excédents sur les marchés mondiaux risquent d'entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires et ainsi d'avoir un impact négatif sur les termes de l'échange des pays importateurs de produits alimentaires. Une réduction du subventionnement des exportations pourrait encore aggraver cet impact. De ce fait, les pays importateurs de produits alimentaires, y compris ceux qui reçoivent une aide alimentaire, pourraient voir leur situation empirer du fait de la libéralisation du commerce. La libéralisation est donc un processus complexe, qui comporte à la fois des effets positifs et négatifs sur les pays en développement. Cependant, on ne peut estimer que la libéralisation n'est pas en soi une stratégie de développement. [...]
[...] Ainsi comme nous pouvons le voir, le processus de libéralisation agricole ne peut être que bénéfique pour les questions de sécurité alimentaire dans les pays en développement. Pourtant, pour d'autres, tout ceci n'est qu'illusion et la libéralisation est belle et bien une menace pour ces pays. Pour certains experts en effet, la libéralisation du commerce agricole est un danger car le traitement spécial et différencié ainsi que les mesures connexes risquent de ne pas suffire pour que les pays puissent se prémunir contre l'impact négatif potentiel de la libéralisation agricole. [...]
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